Les impacts de la pandémie de la COVID-19 se sont fait sentir dans toutes les sphères de la société, y compris chez les athlètes professionnels. Le gardien des Penguins de Pittsburgh Louis Domingue a été confronté à son lot d’épreuves durant la pandémie, lui qui a enfilé le chandail du Crunch de Syracuse, des Devils de Binghamton, du Heat de Stockton et des Penguins de Wilkes-Barre/Scranton dans la Ligue américaine en plus de séjours avec les Devils du New Jersey, les Canucks de Vancouver, les Flames de Calgary et les Penguins de Pittsburgh au cours des deux dernières années.

Le gardien, qui n’a jamais hésité à aborder le sujet de la santé mentale, a discuté des défis d’une telle situation avec Luc Bellemare à l’émission L’Antichambre dans le cadre de la journée Bell cause pour la cause.

« La situation la plus difficile dans mon cas c’est que ma famille a dû s’adapter à ma situation. C’était lourd sur mes épaules parce que nos enfants étaient la priorité, mais c’était difficile de conjuguer la famille et le hockey, surtout dans une situation où j’ai fait des allers-retours entre le club-école et la LNH. Malgré tout, je me considère chanceux d’être passé à travers ces épreuves pour mieux en ressortir. »

Domingue a été plus souvent qu’à son tour appelé à être sur l’escouade de réserve ou encore à faire le chemin entre la LAH et la LNH. Une situation loin d’être idéale pour un jeune père de famille.

« Je ne pense pas qu’il y ait de recette secrète [pour passer à travers ces situations]. Ma famille m’a sauvé. Quand tu reviens à la maison, tes enfants ils ne le savent pas si tu as gagné ou perdu ou même si tu n’as pas joué. À la maison mon fils m’attendait avec un bâton de hockey et ma fille me faisait un câlin et on s’amusait. Ça m’a beaucoup aidé. »

Si à la maison Domingue pouvait compter sur l’amour inconditionnel de sa famille, il avait également un réseau à l’extérieur de la porte de son domicile.

« L’an dernier à Calgary, j’avais un bon vieil ami que je rencontrais à chaque fois que je jouais à Calgary. C’est quelqu’un avec qui j’ai joué dans la ECHL à ma première année professionnelle. C’est quelqu’un qui m’a beaucoup aidé à passer à travers une mauvaise passe dans ma carrière. Ç’a été une année complètement absurde à jouer si peu de matchs et s’entraîner autant malgré que je venais de connaître des succès avec Lightning. »

Le Québécois n’hésitait pas à parler des problèmes qu’il vivait avec sa famille ou ses proches, mais il admet toutefois qu’il aurait aimé en parler plus, mais que le monde du hockey rendait difficile une telle ouverture.

« Avec le recul, j’aurais aimé en parler plus. Dans le monde du hockey il faut que tu projettes de la confiance pour toi et pour les autres, sinon c’est difficile de connaître du succès. J’aurais aimé avoir le "guts" de m’accouder sur mes amis et mes coéquipiers, mais j’étais un gars fier et je voulais m’en sortir tout seul. C’est comme ça que je croyais être programmé, mais on n’est pas mieux qu’un autre, on est pas différent des autres et il faut comprendre qu’on est plus fort avec les autres. »

Le 15 janvier, Domingue a retrouvé un filet de la LNH pour la première fois depuis le 18 mai 2021. Ce soir-là, le Québécois a été nommé première étoile du match avec une performance de 40 arrêts dans une victoire de 2 à 1 des Penguins sur les Sharks. À l’issue du match, Evgeni Malkin a déclaré : « Ce n’était pas notre meilleur match, mais on s’en fout! On avait Louis! ». Des paroles qui ont semblé toucher le principal intéressé.

« Ouais, ouais, c’était une belle récompense. C’est à ce moment-là qu’on réalise qu’on est chanceux de faire ce sport-là avec ces gars-là. Chaque jour je peux parler avec des joueurs comme Sidney Crosby de hockey ou de vie. J’ai retrouvé la passion que j’avais. Je suis à nouveau comme un enfant dans un magasin de bonbons à nouveau. Ça faisait longtemps que j’attendais de retrouver ma passion pour le hockey. Pour moi c’est la fondation du succès dans la vie. C’est la base de tout pour moi la passion. C’est quelque chose que j’ai depuis toujours et je l’avais perdu au cours des dernières années, mais cette fois, je crois que je l’ai définitivement retrouvée », admet Domingue visiblement ému.

« C’est important de croire en soi et de trouver quelqu’un qui va te comprendre et t’écouter. Quand il va te parler, ça va faire du sens à tes oreilles. C’est facile à dire, mais pas facile à faire. J’en ai rencontré quelques-uns dans ma vie des gens comme ça qui ont fait une différence au niveau verbale avec moi. Quand j’étais dans le junior, j’ai eu une phase comme ça, mais j’avais quelqu’un à l’extérieur du hockey sur qui m’accouder. Il faut savoir retrouver sa passion et c’est dans cette passion que tu vas te retrouver toi-même », conclut le gardien.