Bill Guerin a hérité durant la saison-morte d’une équipe qui venait de terminer au dernier rang de sa division. Il avait pour ainsi dire beaucoup de pain sur la planche. Mais il n’a pas hésité une seconde avant d’accepter le poste de directeur général du Wild du Minnesota.

« Avec Craig Leipold comme propriétaire et le marché de hockey que nous avons au Minnesota, le meilleur marché aux États-Unis, je crois qu’il y a tout ici pour gagner », a déclaré à l’émission On jase celui qui a par le fait même décidé de quitter une grande organisation comme celle des Penguins de Pittsburgh, où il était adjoint au DG. « Qui ne voudrait pas de cet emploi. Ça se passait bien avec les Penguins, mon séjour a été fantastique et j’ai appris beaucoup de Jim Rutherford et Ray Shero. Mais à un certain moment, il faut passer à autre chose. Si vous voulez voler de vos propres ailes et vous asseoir dans le siège du conducteur, il faut parfois oser quitter son confort. C’est de ça que j’avais envie et je suis reconnaissant d’avoir obtenu ce boulot. »

La première chose à faire à son arrivée était d’évaluer les éléments déjà en place avant de vouloir tout bouleverser. Il dit d’ailleurs que son intégration s’est très bien déroulée et qu’il entretient une très bonne relation de travail avec l’entraîneur-chef Bruce Boudreau, qui écoule la dernière année de son contrat.

« Je voulais apprendre à connaître tout le monde et comprendre ce qui s’est passé dans les dernières années, avoir l’opinion de tous. J’ai appris beaucoup à Pittsburgh et j’avais aussi mes propres idées, mais je voulais y aller lentement. Je ne voulais pas congédier qui que ce soit ou amener de nouvelles personnes. Je suis très bien entouré, et c’est la clé du succès. »

Le Wild présente actuellement une fiche de 16-14-5 et se maintient dans la course aux séries, tout ça après un départ difficile de 1-6. Guerin apprécie le travail de ses vétérans comme Eric Staal, Mikko Koivu et Zach Parise, qui montrent la voie. Mais il apprécie aussi le fait que même les plus jeunes comme Jordan Greenway, Joel Eriksson Ek et Carson Soucy aient haussé leur jeu d’un cran et contribué.

« Je voulais donner à tout le monde une vraie opportunité de me prouver qu'on a un groupe avec lequel on peut aller de l’avant. Qu’on commence à 1-6 ou 6-1, je n’allais pas changer mon plan. Quand on voit la façon que l’équipe s’est sortie de ce trou pour lutter pour une place en séries, ça démontre le caractère des joueurs.

« Je ne pense pas qu’on est dans un contexte de reconstruction. On a de bons joueurs qui nous placent en position de faire les séries. De chambouler tout ça, ça pourrait être fou. Ça ne veut toutefois pas dire qu’il n’y aura pas de changement dans le futur parce qu'on doit s’améliorer et qu’on n’est pas exactement là où on le souhaiterait. »

Guerin a aussi abordé le sujet de l'ailier russe Kirill Kaprizov, qu’il est allé voir jouer dans la KHL et qu’il a rencontré avec l’aide de son agent comme interprète. Il cumule présentement 16 buts et 14 passes en 32 rencontres avec le CSKA de Moscou, où évolue aussi le défenseur et espoir du CH Alexander Romanov.

« Je voulais simplement établir les bases de notre relation professionnelle. Quand tu es un joueur qui vient d’un autre pays et qui pourrait déménager aux États-Unis, avec un anglais limité, ça peut être intimidant. Je crois que c’était important pour lui de voir avec qui il va travailler, de se sentir à l’aise avec moi et d’apprendre à connaître ma personnalité. J’ai pu lui parler de l’évaluation qu’on fait de lui comme joueur et apprendre à le connaître en tant que personne, savoir s’il a des inquiétudes, des questions. Ce voyage a valu la peine. »

Guerin a également souligné le retour du gardien de but Devan Dubnyk, qui a quitté l’équipe temporairement pour être auprès de sa femme, qui était sérieusement malade. Il a été heureux de voir que la recrue Kaapo Kahkonen a su prendre le relais en son absence et bien performer.