Une illustre carrière avec visiblement une case vide.

Jarome Iginla a mérité sans surprise en 2020 sa place au Temple de la renommée du hockey.

Celui qui a remporté deux Coupes Memorials, l’or olympique, par deux fois le trophée Maurice Richard et plusieurs autres distinctions lors d’une carrière d’une vingtaine de saisons dans la LNH sait parfaitement qu’il manque un trophée à sa collection avec la Coupe Stanley. Il est passé bien près au terme de la campagne 2003-2004 et même à la retraite, il ne peut effacer ce souvenir.

« Je suis reconnaissant d’avoir pu disputer 16 saisons avec les Flames. Je dirais que le fait saillant de ma carrière a certainement été notre passage en finale de la Coupe Stanley en 2004 contre le Lightning de Tampa Bay. Nous étions si prêts et ça fait encore un peu mal lorsque j’y pense. Nous étions à un seul but. », a souligné à Hockey 360 celui qui s'est finalement incliné en sept matchs.

Même si on comprend que le souvenir est douloureux, Iginla fait réellement sentir qu’il n’est pas à plaindre. Celui qui a évolué également pour les Penguins de Pittsburgh, les Bruins de Boston, l’Avalanche du Colorado et les Kings de Los Angeles martèlent qu’il a chéri chacune de ses saisons dans le circuit Bettman. Il considère avoir été choyé de pouvoir connaître un tel parcours.

« Je crois en Dieu et je suis reconnaissant pour la carrière que j’ai eue. J’ai eu de magnifiques expériences. Chacun des Jeux olympiques était un magnifique moment. »

« Si on me le demandait, c’est certain que je voudrais une Coupe Stanley, mais je ne saurais pas ce que j’échangerais pour en avoir une si c’était possible. Certains jouent peu de saisons et gagnent la Coupe, mais de mon côté, j’ai eu tellement de plaisir durant chacune d’entre elles que je n’échangerais rien. Je voudrais avoir eu une Coupe Stanley, mais je suis reconnaissant », a mentionné celui qui a conclu sa carrière avec 1300 points en 1554 matchs.

Un souvenir que chérit Iginla est sans contredit la médaille d’or de l’équipe canadienne aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010. Si de nombreux amateurs de hockey se souviennent avec exactitude où ils étaient lorsque Sidney Crosby a procuré la victoire au Canada en finale devant les États-Unis avec ce qui est reconnu comme le « Golden Goal », Iginla n'y fait pas exception et avec raison.

« C’était si intense avec les Américains que nous affrontions en finale. On menait avant qu’ils ne créent l’égalité. On adore comme athlète jouer avec la pression, mais là elle était au maximum. J’étais sur la patinoire avec Sidney Crosby et Scott Niedermayer », s'est-il remémoré.

« C’était un sentiment incroyable et je m’en rappelle comme hier alors qu’il ne fait que me demander la passe et je lui remets la rondelle. Ensuite, je me souviens que nos gants sont lancés dans les airs et on célébrait », a-t-il ajouté.

Le choix de première ronde des Stars de Dallas au repêchage de 1995 a véritablement pris conscience de son désir de jouer dans la LNH lors de son passage dans les rangs juniors avec les Blazers de Kamloops. Vingt sept ans plus tard, son dévouement l’a mené aux portes du Temple de la renommée qu’il a su franchir à sa première année d’admissibilité. Alors qu’il attendait impatiemment le verdict, l’ancien capitaine des Flames s’est fait prendre à rater l’appel qui a fait de lui un éternel du hockey.

« Je savais que c’était une possibilité que je reçoive l’appel, mais j’étais nerveux. Je suis allé louer un véhicule, alors que le plan était d’aller faire du vélo avec la famille. Je devais être de retour à la maison vers 11 h du matin, mais c’était vers 13 h qu’ils devaient me rejoindre donc je n’étais pas inquiet. Sauf qu’une fois dans la file pour mon véhicule, j’ai raté les appels de Lanny McDonald et c’est là que j’ai réalisé. Je me sentais mal et embarrassé de l’avoir manqué. Je l’ai donc rappelé du stationnement dès que j’ai su », a-t-il raconté.

Maintenant âgé de 43 ans, Iginla passe du temps avec sa famille, dont ses enfants qu’il aide sur la glace. La transition est maintenant faite de « joueur de hockey » à « papa de hockey », chose qui n’a pas été aisée au début.

« J’adore le jeu, mais il a fallu un temps avant que je ne regarde le hockey. Je me voyais encore sur la glace, donc c’était trop dur », a partagé celui qui a pris sa retraite au terme de la saison 2017.