Les Hurricanes presque parfaits en désavantage numérique
Les Hurricanes de la Caroline jouent en pleine confiance quand ils doivent se débattre en désavantage numérique.
Il n'y a ni frustration ni angoisse lorsqu'une pénalité est infligée à l'équipe qui affiche le meilleur pourcentage à court d'un homme depuis sept ans, soit depuis l'arrivée de Rod Brind'Amour dans les fonctions d'entraîneur-chef. Cette unité a aidé la Caroline à franchir jusqu'ici deux rondes éliminatoires et à atteindre la finale de l'Est pour la deuxième fois en trois saisons.
« Nous ne voulons évidemment pas l'utiliser », a déclaré l'attaquant Seth Jarvis dimanche. « On ne veut pas se retrouver en infériorité numérique. Mais lorsque l'occasion se présente, nous avons pleinement confiance en ce que nous pouvons offrir. »
Les Hurricanes ont profité de plusieurs jours de repos et de récupération après avoir éliminé les Capitals de Washington en cinq matchs jeudi. Ils affronteront soit les Maple Leafs de Toronto, soit les Panthers de la Floride, champions en titre de la coupe Stanley, qui disputent le septième match de leur série de deuxième tour dimanche.
La prochaine série débutera mardi, soit à Toronto si les Maple Leafs se qualifient, soit à Raleigh si les Panthers gagnent.
Les Hurricanes sont dominants en infériorité numérique depuis que l'équipe évolue sous les ordres de Brind'Amour, avec un taux de réussite de 84,8 %. Et ils ont été les meilleurs des séries éliminatoires jusqu'à présent, repoussant 28 des 30 jeux de puissance – un taux de conversion de 93,3 % – tout en inscrivant un but en infériorité numérique gracieuseté du vétéran attaquant Jordan Martinook.
Une approche agressive en échec avant vise à maintenir le contrôle de la rondelle en zone offensive, à la fois pour mettre de la pression sur les défenses adverses et aussi pour étouffer les occasions de marquer.
Pour l'entraîneur adjoint Tim Gleason, qui supervise l'attaque, il faut ignorer les X et les O et faire confiance à son instinct. C'est une question de mentalité et de simple motivation où chaque joueur se demande ce qu'il peut faire pour son coéquipier.
« Qu'est-ce que tu vas faire ? Déprimer ? Tu vas être amer d'avoir écopé de la pénalité ? Alors tu vis dans le passé », a expliqué Gleason, un ancien défenseur qui a joué 1 944 minutes en infériorité numérique au cours de ses 11 saisons dans la LNH, dont au moins une partie de neuf saisons avec la Caroline.
« Tout dépend de ce que vous faites, de ce qui se passe juste devant vous. C'est une question de mentalité. Il faut être concentré. Tout est une question d'ici et de maintenant. Je trouve que les gars font un excellent travail là-dessus. »
Le capitaine Jordan Staal abonde dans le même sens. « Cela fait partie de mon travail, j'en suis fier. Ce n'est pas que l'on souhaite avoir des pénalités, mais on sait qu'il y en aura, quoi qu'il arrive. Alors, quand je suis au banc, on espère que les gars vont nous tirer d'affaire. Et je ressens un peu la même chose quand je saute par-dessus la bande en espérant tirer d'affaire mes coéquipiers. »
Les séries de la Caroline ont débuté avec une performance parfaite de 15 sur 15 au premier tour en désavantage numérique contre New Jersey, tandis que l'un des deux buts de Washington en avantage numérique a été marqué par Alex Ovechkin, le nouveau meneur de tous les temps dans la LNH, à l'aide d'un tir sur réception lors d'un avantage numérique à 5 contre 3 pendant le quatrième match.
Au total, les Devils et les Capitals ont cumulé 33 tirs au but en 30 supériorités numériques, soit un maigre 1,1 par punition.
Le gardien Frederik Andersen, qui a effectué le plus de départs en séries, contribue aussi aux succès des Canes avec une moyenne de buts alloués de 1,36. L'équipe peut aussi compter sur Staal, un pilier qui a été deux fois finaliste pour au trophée Selke, aux côtés de Martinook, dont la présence est remarquable.
Sans oublier la présence constante de Jaccob Slavin : l'entraîneur de Washington, Spencer Carbery, a d'ailleurs déclaré après la dernière série que Slavin méritait davantage de considération et qu'il « ne semble pas normal » que le joueur de 31 ans ne soit pas plus présent chaque année dans la course au trophée Norris, remis au meilleur défenseur.
Les Hurricanes misent aussi sur l'ancien vainqueur du trophée Norris, Brent Burns. Jarvis et Sebastian Aho ont également fait leurs preuves dans les deux sens de la patinoire, avec huit buts en infériorité numérique en saison régulière. La Caroline a également bénéficié des contributions des défenseurs Jalen Chatfield, Dmitry Orlov et Sean Walker, ainsi que des attaquants Eric Robinson et Mark Jankowski, signe de la profondeur dans la rotation.
Le plus difficile, selon Slavin, est d'accepter la réalité : il y aura toujours quelqu'un de libre en désavantage numérique. Ça se produit lorsque les joueurs en infériorité numérique passent beaucoup de temps à se démener en rotations pour récupérer une rondelle, dans l'espoir de garder le contrôle suffisamment longtemps pour la dégager jusqu'au bout de la patinoire et d'écouler de précieuses secondes.
Mais le jeu en vaut la chandelle une fois que la porte du banc des pénalités s'ouvre et que les forces reviennent.
« Il y a une volonté d'aller sur la glace et de faire un travail difficile, qui implique souvent de sacrifier sa force physique », a ajouté Slavin. Tu es en sous-nombre, non ? Alors les chances sont plutôt contre toi. »
« C'est donc amusant d'aller sur la patinoire et de rivaliser, d'écouler le temps et d'en prendre l'avantage. Parce que quand tu écoules un gros désavantage, tu sens que l'élan est de ton côté, et ça peut être un tournant décisif dans une partie. »