Le message a été le même tout au long de la saison : la tête baissée, un pied devant l'autre sans regarder trop loin devant. Aussi, apprendre d'un passé douloureux sans fixer trop longtemps, non plus, le rétroviseur.

Pour les Maple Leafs de Toronto, qui évoluent sous les projecteurs intenses et incessants du plus grand marché du hockey, et avec ce qui pourrait être un poids écrasant sur les épaules, il s'agissait de la seule façon d'avancer pour une équipe qui veut se relever de récents échecs.

Au fil d'une saison marquée par des sommets individuels en carrière et des records d'équipe, les joueurs des Maple Leafs ont essayé de demeurer en contrôle de leurs émotions, même pendant un début de campagne laborieux.

« Nous tentons seulement d'aller sur la patinoire et de nous donner la meilleure opportunité (de réussite) sur une base quotidienne. Peu importe la situation, nous voulons l'affronter de face », a mentionné John Tavares, le capitaine des Maple Leafs.

« Il y a toujours des sujets de conversation dans l'air », a ajouté le marqueur vedette Auston Matthews. « Il n'y a que certains aspects que nous pouvons contrôler. »

Les Maple Leafs vont essayer de continuer sur le même itinéraire, sans retirer leurs œillères, face à leur mandat le plus imposant jusqu'à maintenant cette saison : le Lightning de Tampa Bay, double champion en titre de la Coupe Stanley, en première ronde des séries éliminatoires.

« Un défi gigantesque », a reconnu l'entraîneur-chef Sheldon Keefe, dont l'équipe sera l'hôte du premier match lundi soir.

« Mais lorsque je regarde notre groupe, je pense que plus ce sera difficile, mieux ce sera. C'est ce dont nous avons besoin. »

Les Maple Leafs ont complété le calendrier avec 115 points, 10 de plus que leur ancien record d'équipe. Leurs 54 victoires leur ont permis d'effacer leur ancienne marque de 49.

Matthews est devenu le premier porte-couleurs de la formation torontoise depuis 1993-1994 à atteindre le plateau des 50 buts. Il en a ajouté cinq pour établir un record d'équipe avant de se rendre jusqu'à l'impressionnant total de 60 en 73 parties.

Pendant ce temps, Mitch Marner a accumulé 97 points, William Nylander a inscrit 34 buts, un sommet en carrière, et le gardien Jack Campbell a mérité sa première sélection au sein de l'équipe d'étoiles.

Toutefois, toutes ces statistiques, toutes ces éloges, incluant celles relatives aux unités spéciales de l'équipe, n'auront pas une grande signification si les Maple Leafs, une fois de plus, échouent dans leur tentative de franchir le premier tour éliminatoire. Et ce, même si leurs adversaires ont amassé 110 points et terminé au huitième rang du classement général de la LNH.

Voilà la réalité d'une équipe qui n'a pas gagné une seule ronde éliminatoire depuis 2004, ni soulevé la coupe Stanley depuis 1967, dernière année où la LNH ne comptait que six clubs.

« Nous savons que nous sommes dans un marché spécial, devant un groupe spécial de partisans qui vont nous fournir beaucoup de carburant et nous pousser le long de notre route. C'est ce qui rend le fait d'être ici aussi spécial », a noté Tavares.

La plus récente catastrophe éliminatoire des Maple Leafs remonte au printemps dernier, lorsque l'équipe a laissé filer une avance de 3-1 dans leur série de premier tour face au Canadien de Montréal, pourtant grandement négligé, avant de s'incliner en sept rencontres.

Le défenseur Morgan Rielly a admis que les joueurs, pendant l'été et au début du camp d'entraînement, ont beaucoup discuté entre eux de ce qui leur était arrivé, sans toutefois se morfondre dans ce cauchemar.

« C'est une question d'équilibre (...) Vous voulez en parler et vous voulez en tirer des leçons, mais vous voulez aussi tourner la page », a rappelé Rielly.

« Je doute qu'il y ait un seul joueur dans notre vestiaire qui en gardera un souvenir positif à moins que nous redressions le navire et réalisions l'objectif suprême. »