Le 29 juin 2016, une onde de choc frappe la métropole alors que le Canadien de Montréal envoie son défenseur étoile, P.K. Subban, sous d’autres cieux. Cette transaction soulève les passions dans la métropole, considérant qu’il est l’un des favoris de la foule et qu’il électrise le Centre Bell, mais qu’il est également fortement critiqué pour son exubérance et son style de jeu risqué.

Une fois en sol américain, le rendement de Subban continue d’être scruté à la loupe par les Montréalais et à faire les choux gras des médias, alors que le numéro 76 connait des débuts compliqués à Nashville, attribuables à une blessure au dos.

Puis, au grand dam des partisans de la Sainte-Flanelle, les Predators atteignent la finale de la coupe Stanley, essentiellement en raison de l’efficacité de son quatuor à la ligne bleue dans lequel Subban est l’une des têtes d’affiche.

Après une saison 2017-18 intéressante sur le plan des statistiques individuelles, P.K. Subban connait une dernière campagne plus compliquée au Tennessee, avant d’être échangé à nouveau plus tôt cette semaine.

À Montréal, Subban appartenait indiscutablement à l’élite de la LNH, ayant même raflé le trophée James Norris en 2013. Alors, comment expliquer que ce talent exceptionnel ait été échangé à deux reprises en moins de trois ans? P.K. Subban appartient-il toujours à l’élite de la LNH?
P.K. Subban toujours aussi performant?

Ce qui caractérisait le jeu de Subban dans l’uniforme tricolore, c’était son habileté à dicter le jeu et à traverser la patinoire à vive allure avec la rondelle. Il en résulte que Subban était souvent en possession du disque, tel que le confirment les statistiques avancées.

Étonnamment, pour un même temps d’utilisation, P.K. Subban a généré exactement le même temps de possession lors de son séjour à Nashville que lors de sa dernière année à Montréal. Il faut cependant contextualiser ces chiffres, alors qu’à Nashville, Subban était beaucoup plus souvent en contrôle du disque pendant qu’il se trouvait dans son propre territoire. Ainsi, il n’a pas généré un temps de possession qui soit véritablement de qualité.

Contrairement à Montréal, Subban n’était pas la tête d’affiche de la brigade défensive à Nashville, alors que ce rôle était plutôt assumé par Roman Josi. Il en résulte que Subban n’était plus le quart-arrière et qu’il évoluait généralement sur la deuxième unité de l’attaque massive. Cela explique globalement la baisse de sa production offensive et de son nombre de jeux générant des chances de marquer dans la capitale de la musique country.

Somme toute, avec les Preds, Subban a été moins efficace au moment de distribuer le disque en zone offensive, ce qui pourrait se justifier par le fait qu’il été placé dans de moins bonnes conditions.

De même, son nombre de rondelles libres récupérées pour un même temps de glace est moins intéressant à Nashville qu’à Montréal pour ces mêmes motifs : Subban n’avait plus à être de tous les combats alors qu’il était beaucoup mieux entouré.

En faisant son acquisition, c’est exactement le pari que prennent les Devils du New Jersey. Le talent de Subban ne s’est pas volatilisé ces dernières années. Il s’est tout simplement retrouvé moins souvent sous les feux de la rampe, car l’unité défensive était beaucoup plus performante.

Parallèlement, il est possible d’argumenter qu’en évoluant sur une deuxième paire et en se frottant aux éléments adverses moins compétitifs, les chiffres de Subban auraient dû être à la hausse. Conséquemment, sa baisse de rendement est peut-être encore plus importante qu’anticipée. C’est le pari qu’ont pris les Predators.

Seul le futur saura nous dire lequel de ces deux états-majors a bien lu sa boule de cristal.
P.K. Subban, un défenseur toujours à risque

Ce qui est certain, c’est que peu importe où évoluera Subban, il continuera de donner des cheveux blancs à ses entraîneurs.

L’exemple le plus probant à cet égard est que, pour un même temps de glace, l’arrière perd de plus en plus fréquemment le disque dans son propre territoire, y allant de manœuvres à haut coefficient de difficulté. Cela est à l’origine de nombreux revirements qui mènent à des chances de marquer pour l’adversaire.

Ses actions sont assurément l’une des causes expliquant son départ de Montréal, tout comme celui de Nashville. Les Predators ont la chance de compter sur trois autres défenseurs de premier plan en Josi, Ekholm et Ellis qui sont beaucoup plus fiables que Subban.
Ce dernier ne laisse personne indifférent, étant capable du meilleur comme du pire sur la glace.

En raison de sa personnalité, de son train de vie et de ses publications sur les réseaux sociaux, le moindre faux pas de Subban est rapidement monté en épingle, alors que son attitude est remise en question.

Au New Jersey, Subban sera à nouveau le meneur d’une brigade défensive et aura l’occasion de faire taire ses critiques. Par contre, il devra impérativement livrer la marchandise, car il n’y aura plus d’autres défenseurs pour réparer les pots cassés lors des périodes creuses.

« Subban sera un "fit" parfait au New Jersey »