COLLABORATION SPÉCIALE

Avec les finales d'associations qui commencent aujourd’hui, le monde du hockey a les yeux rivés sur l’affrontement entre trois des joueurs les plus excitants de la LNH : Connor McDavid, Leon Draisaitl, et Nathan MacKinnon. Les trois sont sans aucun doute parmi les 10 meilleurs joueurs au monde en ce moment, voire même dans le top-5, et produisent du hockey électrisant soir après soir.

Du talent à revendre

McDavid et Draisaitl ont des fiches identiques de 7 buts, 19 aides, pour 26 points en 12 matchs, soit le double de la production de MacKinnon (13 points) en seulement deux matchs supplémentaires. Avec 17 points uniquement lors de la série contre les Flames, Draisaitl est passé à deux points d’égaler la marque pour la série la plus productive, et ce, en seulement cinq matchs.

Tout ça n’est pas pour dire que MacKinnon ne fait pas le poids, loin de là. Il mène les séries avec 31 tirs de l’enclave et a offert des performances absolument dominantes, notamment un tour du chapeau lors du 5e match contre les Blues. Son troisième but dans ce match, où il a porté la rondelle de derrière son filet jusqu’au but adverse en perçant toute la défense des Blues , est un des buts les plus impressionnants des dernières années.

Pour Colorado, il sera intéressant de voir quelle sera la stratégie pour limiter les deux meilleurs pointeurs des séries. McDavid et Draisaitl ont affronté certains des meilleurs centres défensifs de la ligue lors des deux premières rondes. Anze Kopitar et Phillip Danault ont eu les mains pleines lors du premier tour, et Elias Lindholm, un des finalistes pour le Selke cette année, n’a rien pu faire devant la force de frappe du duo albertain.

Si la saison régulière est une indication de la stratégie de Jared Bednar, on peut s’attendre à voir l’Avalanche combattre le feu par le feu. Lors de chacune des trois rencontres entre les deux clubs, MacKinnon est le centre qui a passé le plus de temps sur la glace contre McDavid et Draisaitl à forces égales, et les résultats ont été encourageants pour le Colorado. Le duo des Oilers n’a pas trouvé le fond du filet lors de chacun des trois matchs contre l’Avalanche en saison régulière et a été limité à six mentions d’aides ; quatre pour McDavid et deux pour Draisaitl. MacKinnon, à lui seul, a pratiquement égalé cette production, avec deux buts et cinq points.

Si l’unité de MacKinnon peut suivre le rythme de McDavid et Draisaitl et essentiellement faire match nul avec eux, le reste de la formation de Jared Bednar a un net avantage sur les Oilers, alors que seulement deux joueurs ont un différentiel négatif, contre sept pour Edmonton.

Des clubs bien différents

Pour l’Avalanche, une présence en finale d'association est loin d’être une surprise. Ils sont les favoris pour remporter la conférence depuis plusieurs semaines déjà, et rien lors des deux premiers tours ne semble indiquer le contraire. Pour l’Avalanche, on n’attend rien de moins qu’une coupe Stanley cette saison.

Graphique Avalanche

Le Colorado est absolument dominant aux deux bouts de la patinoire. Il a accordé autant de buts en deux rondes (27) que les Kings en ont accordé à Edmonton lors de leur série de premier tour. Il a aussi le meilleur avantage numérique, avec un pourcentage d’efficacité de 34,5 %. S’il y a une faiblesse à son armure, c’est l’infériorité numérique, qui se classe 11e lors des séries et sera mise à rude épreuve par Edmonton.

Pour les Oilers, ils ont plutôt tendance à disputer des matchs hauts en couleur. Le premier match contre Calgary est un exemple parfait, avec un total combiné de 15 buts dans un pointage final de 9-6. Edmonton a aussi reçu d’excellentes contributions du reste de leur top 6. Evander Kane mène les séries avec 12 buts, Zach Hyman est à égalité au troisième rang avec huit, et Ryan Nugent-Hopkins a 11 points en 12 matchs.

Graphique Oilers

Par contre, les Oilers sont aussi l’équipe ayant accordé le plus de buts par match parmi les membres du carré d’as, à 3,08. Ils ont de la difficulté à protéger l’enclave et sont vulnérables à la vitesse, quelque chose que l’Avalanche ne manque pas.

Plus de questions que de réponses devant le filet

Évidemment, les gardiens auront eux aussi une lourde tâche de limiter tout le talent offensif dans cet affrontement. Contrairement à la finale de l’Est, qui nous offre un duel de titans entre Igor Shesterkin et Andrei Vasilevskiy, les deux portiers de la finale de l’Ouest sont beaucoup plus volatiles.

Pour les Oilers, Mike Smith continue de défier la marche du temps, avec un excellent taux d’efficacité de ,927 et une fiche de 8 victoires et trois revers à 40 ans, mais les statistiques ne disent qu’une partie de l’histoire. Smith a accordé trois buts en six minutes lors du premier match contre les Flames avant d’être retiré de la rencontre. Il a aussi été battu par un tir venant de la zone adverse et a vu plusieurs rondelles se faufiler derrière lui après un arrêt partiel, qui ont permis à l’adversaire de capitaliser.

De l’autre côté, Darcy Kuemper n’a pas été le gardien le plus testé lors des deux premières rondes. Derrière l’excellent jeu défensif de l’Avalanche, Kuemper n’a affronté que 2,46 buts attendus par 60 minutes, une statistique qui mesure la qualité et la quantité des tirs auxquels un gardien fait face. Parmi les portiers qui sont passés au deuxième tour, le seul qui ait été moins occupé que lui est... son auxiliaire, Pavel Francouz.

Kuemper a aussi des faiblesses qui sont impossibles à ignorer. Parmi les 16 gardiens qualifiés, il se classe avant-dernier en taux d’arrêt contre les chances en entrée de zone, une arme de prédilection des Oilers. Il a aussi le pire taux d’arrêt de la LNH sur les tirs bas du côté du bouclier. Ces lacunes combinent pour lui donner un taux d’arrêt assez médiocre de, 904, malgré l’aide que lui offre sa défense.

Prédiction : Colorado en 6