Le 6 février dernier, Mike Ribeiro franchissait une étape importante de sa carrière de hockeyeur en disputant un 1000e match dans le circuit Bettman, rencontre durant laquelle il a fourni deux aides face aux Sharks de San Jose.

Avec le recul, le joueur de centre des Predators de Nashville convient qu'une majorité d'observateurs ne lui auraient pas prédit une telle longévité dans la meilleure ligue au monde.

« Je me voyais jouer longtemps. De parler de 1000 parties, c'est vrai que ça me fait paraître vieux. D’ailleurs je n’ai pas reçu de message en provenance de Montréal pour me féliciter! », a lancé avec un franc sourire le patineur de 36 ans lors d'une rencontre avec les médias, en marge de la visite de son club au Centre Bell, lundi soir.

« En fait, je ne pense pas que beaucoup de gens s’attendaient à ce que ma carrière soit longue, a-t-il dit plus sérieusement. Mais moi, j’ai toujours cru en mes moyens. »

Une adaptation constante

Afin de se réinventer et de demeurer un joueur régulier au sein d'un trio offensif, l'ancien des Huskies de Rouyn-Noranda, Ribeiro a dû apporter des changements fréquents à sa façon de jouer depuis qu'il a inscrit son premier but dans la LNH face à Curtis Joseph des Maple Leafs de Toronto, le 23 octobre 1999.

« Notre sport évolue constamment. Je pense qu’aux cinq ans environ, un entraîneur arrive avec un nouveau système et que la ligue doit s’y adapter. Au début, il y avait beaucoup d’accrochage. Au retour du lock-out, c’est passé à un jeu basé sur la vitesse. Pour moi, c’est mental. C’est de savoir où mes coéquipiers sont sur la glace et quels sont les endroits qui me permettent d'avoir de l'espace. L’étude des bandes vidéo aide beaucoup pour ça », a-t-il raconté.

Collectivement, les Predators ont connu des périodes de difficultés offensives cette saison. La situation s'est en grande partie résorbée depuis que le directeur général a fait l'acquisition de Ryan Johansen, un centre de premier plan, le mois dernier.

« Ça nous a pris un certain temps. Il y a eu plusieurs changements de lignes en début de saison pour trouver les bonnes combinaisons. Je pense que dernièrement, depuis sept ou huit parties, Filip Forsberg et moi jouons ensemble. Et le fait d’avoir Johansen parmi nous donne des maux de tête aux défenses adverses. (...) Il a environ un point par match depuis son arrivée et il s’entend bien avec (James) Neal. Pour sa part, (Craig) Smith est un gars qui patine énormément, et ça nous permet de créer des revirements et de générer de l’attaque », a-t-il analysé.

L'instructeur Peter Laviolette n'a pas tari d'éloges envers le vétéran joueur aux origines portugaises, soulignant la régularité de son jeu.

Ribeiro souhaite pouvoir livrer la marchandise encore quelques années.

« Même si je vois la quarantaine arriver, je me vois jouer encore quelques années. Dans ma  tête, je suis encore jeune, et ce n’est pas comme si j’étais un gros joueur. Ça serait surprenant que je prenne du poids! J'ai ce qu'il faut pour jouer jusqu'à 40 ans, mais est-ce que ça va me tenter? On verra. »

Subban doit faire le vide

En tant que personnalité flamboyante, Ribeiro a connu les avantages et les inconvénients d’être un joueur populaire du Canadien. Il ne s’est pas gêné à y aller de quelques recommandations amicales à l’endroit de P.K. Subban, récemment entraîné dans une tempête médiatique après qu’une bourde commise en zone offensive ait directement conduit à la défaite du Tricolore et aux critiques de l’entraîneur Michel Therrien.

« Il ne faut pas écouter ce que les gens vont dire. Tout le monde fait des erreurs, et quand ça va mal à Montréal, ça va vraiment mal. (...) Je suis certain que si cette erreur-là s’était produite durant les 12 premiers matchs, on en aurait moins entendu parler. Il doit se concentrer sur son jeu et éviter de porter attention à ce qu’on raconte, parce que les gens vont toujours parler », a-t-il conclu.