MONTRÉAL - Bien avant qu’il devienne un défenseur dominant avec les Voltigeurs de Drummondville dans la LHJMQ, avant qu’il ne soit repêché en 2018 et qu’il ne donne ses premiers coups de patin au United Center, Nicolas Beaudin avait déjà des liens avec les Blackhawks.

 

« Quand je jouais dans les rangs pee-wee, Duncan Keith était mon idole. C’est à lui que je voulais ressembler. Je réalise vraiment mon rêve. Car non seulement j’ai atteint la LNH – il a disputé un match avec les Hawks l’an dernier –, mais je partage le même vestiaire que mon idole de jeunesse. Je suis assis sur le même banc, je suis dans le même uniforme », lance sans retenue le défenseur qui a reçu comme cadeau de son 21e anniversaire de naissance le fait de pouvoir patiner dans les sillons de Ducan Keith.

 

Comment Beaudin compose-t-il avec le fait d’avoir une idole comme coéquipier? Se permet-il de lui parler? De lui demander conseil?

 

« Au début, j’étais un peu intimidé. Pas juste par Keith, mais par les autres vedettes de l’équipe. Patrick Kane est un des meilleurs joueurs de la Ligue. Alex DeBrincat est tout un marqueur. La semaine dernière, contre Columbus, je me suis retrouvé sur la première unité d’attaque à cinq avec Kane et DeBrincat. Je vais t’admettre que j’étais un peu stressé. De me retrouver là, de parler avec eux, de me faire dire ce qu’ils entendent faire avec la rondelle, de me demander ce que je pense faire. Ça te fait réaliser que tu fais vraiment partie de l’équipe.

 

« Mais au-delà du fait que ce sont de grandes vedettes, ce sont vraiment de bons gars. Keith passe beaucoup de temps avec tous les gars. Il parle beaucoup. C’est un très bon coéquipier. En même temps, tu n’as qu’à le regarder aller pour apprendre », défile le défenseur qui obtient sa première vraie chance cette année.

 

Cette chance est venue lors du huitième match de la saison. Bien qu’il ait été rayé de la formation une fois depuis cette première rencontre, Nicolas Beaudin prend tous les moyens pour ne pas gaspiller l’occasion qui s’offre à lui.

 

« Je suis juste content d’être ici. À chaque match, je sors sur la glace en me disant que je dois sauver mon poste. J’ai profité de la pause pour m’entraîner très fort. L’an passé à Rockford, j’ai vécu ma première expérience chez les professionnels. J’ai compris que je devais être plus fort physiquement. Que je devais gagner de la confiance. Je me suis beaucoup entraîné pendant la longue pause. Ça m’a beaucoup aidé. Quand je suis arrivé au camp, je me sentais vraiment mieux préparé. J’ai pris les moyens pour démontrer que j’étais plus fort physiquement. Quand je reviens sur tout ce qui est arrivé depuis un an, je peux dire que la saison écourtée a eu du bon pour moi. »

 

Parlant de la saison écourtée, comment Nicolas Beaudin compose-t-il avec la COVID? Avec les doutes et inquiétudes qu’elles soulèvent? Avec les contraintes qu’elle entraîne considérant toutes les mesures restrictives imposées par les gouvernements, la LNH et les équipes?

 

« Honnêtement, tout va tellement vite qu’on n’a pas beaucoup de temps pour y penser. Les règles sont strictes et on les respecte. Sur la route, on doit s’asseoir toujours au même endroit afin de faciliter les suivis au cas ou un gars serait touché. Nous devons souper à l’hôtel. On ne peut jamais être plus que quatre en même temps à la table. On a donc une plage de quatre heures (entre 18 h et 21 h) pour aller manger. Là aussi, on doit s’asseoir toujours à la même place. On fait tout ce qu’on peut, mais avec tout ce qui est arrivé depuis le début de la saison, tu sais que tu n’es jamais trop prudent. »

 

Lorsque les Hawks seront de retour à Chicago, Nicolas Beaudin réintégrera le logement qu’il partage avec son coéquipier et ancien adversaire chez les Remparts de Québec Philipp Kurashev.

 

« On a obtenu le feu vert de l’équipe de se prendre un appartement il y a deux semaines environ. C’est le fun d’être enfin dans ses affaires », convient le défenseur québécois qui pourra aussi bientôt renouer avec sa conjointe.

 

« Elle arrive à Chicago demain (mercredi). Elle devra se soumettre à la quarantaine imposée par la LNH et subir tous les tests afin de confirmer qu’elle n’est pas touchée par la COVID, mais une fois toutes les procédures passées elle pourra venir me rejoindre. »

Bientôt 400 buts pour Kane

Parallèlement aux performances de Duncan Keith qu’il épie chaque jour que ce soit à l’entraînement ou lors des rencontres, Nicolas Beaudin sera témoin dans un avenir rapproché du 400e but en carrière de Patrick Kane.

Le prolifique ailier a besoin de quatre buts pour rejoindre Bobby Hull (604), Stan Mikita (541) et Steve Larmer (406) qui sont les seuls autres Hawks à avoir atteint le plateau des 400 buts en carrière.

Une étape importante certes, mais une étape dont le principal intéressé est loin de discuter avec ses coéquipiers.

« Bien honnêtement, tu es la première personne qui me parle de ce plateau de 400 buts. Je n’en avais pas la moindre idée. Et ce n’est pas Kane qui en parle dans le vestiaire je te l’assure. Ce gars-là est un marqueur redoutable, mais c’est avec son éthique de travail et l’effort qu’il donne sur la patinoire qu’il assume son leadership. Je suis convaincu que ça ne le laisse pas indifférent, mais pour le côtoyer tous les jours comme je le fais, je peux t’assurer que Kane est bien plus préoccupé par les victoires que par ses statistiques personnelles », a conclu Nicolas Beaudin dont la séquence de matchs consécutifs avec au moins un point (2 buts, 2 passes) a été freinée à trois par les Red Wings mercredi soir.

Mais ce n’est pas trop grave : les Blackhawks ont gagné!