Durant le prochain mois, le RDS.ca vous propose un tour d’horizon des 30 formations de la LNH qui auront l’obligation de soumettre une liste de protection en vue du repêchage d’expansion du Kraken de Seattle du 21 juillet prochain, et des décisions qui attendent les directeurs généraux.

Aide-mémoire : les règlements du repêchage d'expansion

Du moment qu’il s’est amené comme remplaçant de Jim Montgomery derrière le banc des Stars de Dallas à la fin de 2019, Rick Bowness a eu un impact immédiat sur le rendement de l’équipe texane, et le tout s’est concrétisé de belle façon à l’été 2020, alors qu’il avait mené son club tout droit jusqu’en finale de la coupe Stanley dans la bulle d’Edmonton.

La saison 2020-2021, elle, s’est avérée beaucoup moins empreinte de la touche magique initialement apportée par Bowness. Évidemment, l’absence du premier centre de l’équipe Tyler Seguin pour 53 des 56 matchs n’avait rien d’idéal, tout comme l’absence du gardien Ben Bishop pour la totalité du calendrier et celle du partenaire de trio de Seguin, Alexander Radulov, pour plus de 80 % des rencontres des Stars. N’empêche qu’avec l’émergence de quelques jeunes patineurs, la présence devant le filet du vétéran Anton Khudobin – qui avait été l’homme de confiance durant l’impressionnant parcours éliminatoire de 2020 – et un Joe Pavelski revigoré malgré ses 36 ans, une majorité d’observateurs considéraient que les Stars avaient les éléments en place pour faire fi de ces absences de taille de manière à se qualifier pour les séries « par la porte arrière », à tout le moins. 

Ce n’est finalement pas ce qui s’est produit, alors que Dallas a été la principale victime de la deuxième moitié de saison absolument sensationnelle qu’ont connue les Predators de Nashville, l’équipe qui les a devancés par quatre points au quatrième rang du classement de la division Centrale. C’est un pas de recul pour l’équipe du Texas compte tenu de ses aspirations; pas de doute à émettre là-dessus. N’oublions pas cependant que les Stars ont été une des premières équipes à être durement touchées par la COVID-19 en janvier (avant même le coup d’envoi de la saison), et que dans un calendrier normal de 82 matchs, les renforts seraient arrivés à temps pour améliorer de façon significative leurs chances d’accéder aux séries. La normalité n’était toutefois pas de ce monde ces derniers mois.

COMMENT S’ANNONCE L’AVENIR DES STARS?

On vous parlait de belles surprises parmi les jeunes joueurs de l’équipe ces derniers mois. Impossible de commencer sans mentionner la remarquable saison recrue de Jason Robertson, qui s’est amené avec le grand club à 21 ans après une excellente première impression laissée dans les rangs professionnels l’année précédente, dans la LAH. Aussi apte à fabriquer des jeux pour ses partenaires de trio qu’à faire scintiller lui-même la lumière rouge, l’ancien 39e choix au total en 2017 s’est tranquillement imposé comme un incontournable dans le top-6 offensif des Stars et au sein de la première vague de l’avantage numérique. Le finaliste au trophée Calder, auteur d’une récolte de 45 points (17-28) en 51 matchs a été particulièrement dominant lorsqu’il a été jumelé à Roope Hintz et Pavelski.

Parlant de Hintz, ce dernier n’a plus le statut d’espoir des Stars maintenant qu’il a des saisons de 58, 60 et 41 matchs dans la LNH derrière la cravate, mais à 24 ans, il vient de s’affirmer plus que jamais comme un membre central de la fondation des Stars en vue de la prochaine décennie. Peu de joueurs ont surpassé la barre du point par match en 2020-2021 dans la LNH en recevant aussi peu d’accolades que le centre finlandais. Et Hintz l’a fait en combattant plusieurs blessures tout au long du calendrier, par-dessus le marché!

Sans grande surprise, l’avenir en défense à Dallas continue de passer par Miro Heiskanen, même si les derniers mois ont été moins mémorables que son épatante production de 26 points en 27 matchs durant les séries à l’été 2020. Sa production offensive a peut-être regressé tandis que John Klingberg réaffirmait son rôle à la pointe de la première vague du jeu de puissance, mais Heiskanen demeure l’homme de toutes les situations pour Bowness grâce à sa mobilité exceptionnelle, la précision de ses lectures du jeu et la qualité de ses relances... le tout sans même qu’il ait célébré encore son 22e anniversaire, soit dit en passant. Parmi les arrières de l’organisation n’ayant pas encore gradué, Thomas Harley est celui qui a les meilleures chances d’aider les Stars dès l’an prochain. Les chiffres compilés par le défenseur de 6 pieds 4 pouces à sa saison recrue dans la LAH (25 points en 38 matchs, dont huit buts) tendent à montrer qu’il n’y restera pas encore bien longtemps.

Ailleurs dans la banque d’espoirs des Stars, on retrouve le premier choix de 2018 (13e au total) Ty Dellandrea, qui a démontré à ses 26 premiers matchs dans la LNH que les éléments sont réunis pour qu’il devienne au minimum un excellent troisième centre d’énergie capable de jouer avec robustesse, de remplir des missions défensives à forces égales et d’être d’une grande utilité au sein de l’unité d’infériorité numérique. Une des cartes cachées chez les Stars pourrait assurément être l’attaquant québécois Mavrik Bourque, qui a obtenu un premier goût de la LAH au mois de mai, après que son aventure éliminatoire avec les Cataractes de Shawinigan n’ait duré que cinq matchs. L’évaluation semble être quasi unanime en ce qui a trait à Bourque : s’il parvient à faire fi d’un coup de patin quelque peu déficient, ses qualités offensives pourraient le mener à une belle carrière avec la formation texane.

UN CASSE-TÊTE FACILE À ASSEMBLER?

La bonne nouvelle pour le directeur général Jim Nill à l’approche du repêchage d’expansion du Kraken de Seattle est que contrairement à plusieurs de ses homologues, il semble ne s’être laissé que très peu de choix délicats, mis à part peut-être l’identité de ses sixième et septième attaquants protégés. La mauvaise nouvelle? Le duo de gardiens Ben Bishop-Anton Khudobin, qui avait si bien fonctionné pour les Stars pendant deux saisons, pourrait être appelé à être séparé, dans l’éventualité où le vétéran gardien kazakh soulèverait l’intérêt de Ron Francis et du Kraken. 

Déjà, il est acquis que Bishop sera le gardien protégé par les Stars, Nill ayant annoncé à la mi-mai qu’il n’allait pas demander au portier canadien de lever sa clause de non-échange. « Quand Ben est en santé, il est un des trois ou cinq meilleurs gardiens de la ligue, a mentionné le DG à son bilan de fin de saison. (...) Présentement, tout indique qu'il sera prêt pour le prochain camp. » Il reste encore deux campagnes à écouler au contrat de six ans et 29,5 M $ (4,92 M$ par année) que Bishop a signé le 12 mai 2017. 

À 35 ans, Khudobin vient de connaître une saison 2020-2021 correcte, mais sans plus, totalisant 30 départs tandis que Bishop passait l’entièreté de l’année sur la liste des blessés à long terme. En octobre 2020, Khudobin a accepté de prolonger de trois ans son entente avec Dallas, soit jusqu’à la fin de la campagne 2022-2023, à un salaire annuel raisonnable de 3,33 M$. Théoriquement, plusieurs éléments sont donc réunis pour que le club d’expansion souhaite la bienvenue à Khudobin le mois prochain, mais il ne faut pas perdre de vue que la position de gardien de but regorge de possibilités intéressantes pour le Kraken à travers les 30 formations ayant l’obligation de remettre une liste de protection. Précisions toutefois que si Khudobin devait être appelé à quitter vers Seattle, les Stars ne seraient pas nécessairement pris à contre-pied, compte tenu des belles prestations offertes par l’ancien choix de première ronde Jake Oettinger en 26 départs à sa saison recrue.

À l’attaque, nul besoin d’y aller d’une analyse approfondie pour persuader qui que ce soit de la présence des Hintz, Seguin, Radulov, Jamie Benn et Denis Gurianov sur la liste de protection remise par Nill le 17 juillet prochain. On peut facilement affirmer que ces cinq-là feront partie du noyau offensif de Dallas pour encore trois à quatre saisons, bien qu’il est vrai que le niveau affiché par Radulov pourrait être appelé à diminuer prochainement, alors qu’il aura 35 ans le mois prochain. La saison 2021-2022 sera la dernière du contrat qu’il a signé à l’été 2017, agrémenté d’un salaire annuel de 6,25 M$.

En revenant à un niveau de production similaire à celui qu’il avait affiché avec une si belle régularité avec les Sharks de San Jose, Pavelski s’est invité dans la discussion plus qu’on ne le croyait possible, après sa deuxième saison à Dallas. Le centre américain aura 37 ans dans quelques semaines, et il reste une année à son contrat de trois saisons, lequel lui rapportera 7M$ en 2021-2022. Le fait de protéger Pavelski du Kraken ne viendrait pas sans risque, puisque l’un de Radek Faksa ou Jason Dickinson se retrouverait à être écarté du portrait. D’accord, on ne parle pas ici de joueurs qui changent drastiquement le visage d’une concession, mais compte tenu des réalités financières relatives au plafond salarial de la LNH, disons qu’ils ont une valeur intéressante pour le club.

N’empêche que si Pavelski n’était pas du groupe des sept attaquants inclus sur la liste de protection des Stars, l’état-major du Kraken aurait du mal à passer outre celui qui a près de 850 points dans la LNH à son compteur. En plus d’être un leader exceptionnel, Pavelski aiderait aussi l’équipe d’expansion à miser immédiatement sur un visage bien connu des amateurs américains, et si le besoin s’en fait sentir à la date des transactions, il est le genre de joueur qu’un club aspirant aux grands honneurs paierait cher pour obtenir malgré sa trentaine avancée.

Sera-t-il toutefois celui que Nill acceptera de sacrifier compte tenu de la chimie créée avec Robertson et Hintz cette année, et du fait que les Stars se voient encore comme des prétendants au titre malgré leur faux-pas de 2021? Il y a fort à parier que non! Et de toute façon, le contrat de Pavelski est assorti d'une clause de non-mouvement, comme quatre autres de ses coéquipiers se retrouvant sur la liste de protection.

Mise à jour : les Stars ont annoncé le 15 juillet que Bishop a accepté de lever sa clause de non-mouvement. C'est donc Khudobin qui sera de facto le gardien protégé par la formation texane.

Prédictions du RDS.ca

Attaquants (7)

Roope Hintz
Jamie Benn (Clause de non-mouvement)
Tyler Seguin (Clause de non-mouvement)
Denis Gurianov
Alexander Radulov (Clause de non-mouvement)
Joe Pavelski (Clause de non-mouvement)
Radek Faksa

Défenseurs (3)

Miro Heiskanen
John Klingberg
Esa Lindell

Gardien (1)

Anton Khudobin 

Principaux éléments non-protégés

Ben Bishop (G / Clause de non-mouvement levée le 15 juillet)
Jamie Oleksiak (D / Joueur autonome sans compensation)
Andrej Sekera (D)
Joel Hanley (D)
Andrew Cogliano (A / Joueur autonome sans compensation)
Blake Comeau (A / Joueur autonome sans compensation)
Jason Dickinson (A)
Tanner Kero (A)

Le portrait des équipes de la LNH

Ducks Anaheim Coyotes Arizona Bruins Boston
Sabres Buffalo Flames Calgary Hurricanes Caroline
Blackhawks Chicago Avalanche Colorado Blue Jackets Columbus
Stars Dallas Red Wings Detroit Oilers Edmonton
Panthers Floride Kings Los Angeles Wild Minnesota
Predators Nashville Devils New Jersey Islanders New York
Rangers New York Sénateurs Ottawa Flyers Philadelphie 
Penguins Pittsburgh Sharks San Jose  Blues St. Louis
Lightning Tampa Bay Maple Leafs Toronto Canucks Vancouver 
Capitals Washington  Jets Winnipeg Canadien Montréal