BUFFALO – Cette année, il y a Rasmus Dahlin et les autres. Un tel fossé ne se creuse pas si souvent entre l’espoir rêvé par toutes les équipes et les autres diamants d’une cuvée. Ça n’empêche pas les Andrei Svechnikov, Filip Zadina, Brady Tkachuk, Evan Bouchard, Noah Dobson et compagnie d’aspirer à de hauts somments dans la LNH.
 
Le dernier droit en vue du repêchage – qui se déroulera à Dallas les 22 et 23 juin – a été lancé avec la semaine des évaluations (Combine) à Buffalo. Cette occasion a permis aux équipes de se brancher définitivement sur leurs préférences quant à l’ordre qui devrait être préconisé après que Dahlin soit monté sur la scène du American Airlines Center de Dallas.

On savait déjà que Svechnikov et Zadina affichaient une grande confiance en leurs moyens et ils ont pu le réitérer. Zadina ne se gêne d’ailleurs pas pour relever qu’il a brillé davantage que Svechnikov lorsqu’ils ont croisé le fer au Championnat mondial junior et au match des meilleurs espoirs.
 
Devant une foule de médias, le Tchèque des Mooseheads de Halifax s’est toutefois montré plus prudent que lors d’entrevues précédentes.
 
« Ce serait bien (d’être le premier attaquant repêché), mais Andrei est très bon. J’ai eu de meilleurs matchs contre lui, mais ça ne veut pas dire pour autant que je suis un meilleur joueur. On verra, c’est difficile à dire. Ça dépendra plus des équipes », a exprimé l’auteur de 44 buts et 38 aides à sa première saison en Amérique du Nord.  
 
Le questionnement entre ces deux attaquants demeure très intrigant à trois semaines de la grande soirée. Par contre, il ne faudrait pas sous-estimer la valeur de la carte de Brady Tkachuk. Certaines équipes se l’arracheraient alors que d’autres lui prédisent plutôt une glissade en première ronde.
 
D’ailleurs, si le trio de tête est accaparé, peu importe la hiérarchie, par les sélections de Dahlin, Svechnikov et Zadina, ce serait la première fois depuis 1999 qu’aucun joueur né au Canada ou aux États-Unis est choisi dans le top-3. Lors de ce repêchage, Patrik Stefan avait constitué le premier choix les Thrashers devant les jumeaux Daniel et Henrik Sedin par les Canucks.  
 
Ironiquement, Tkachuk s’avère l’un des rares joueurs qui admet surveiller les commentaires, les prédictions et les repêchages simulés. Le fils de Keith reconnaît qu’il n’est pas très souvent enchanté par ce qu’il observe. À ses yeux, il mériterait une sélection hâtive après une saison recrue ponctuée de progression contre des hommes dans le maillot de Boston University.   
 
« Ce serait définitivement agréable [d’être le premier attaquant repêché]. Je crois qu’on possède tous des forces différentes », a reconnu le colosse de six pieds trois pouces et 196 livres.

Tkachuk serait un peu fâché de chuter au repêchage
 
Une dégringolade de quelques rangs pour Tkachuk pourrait s’expliquer par la présence de plusieurs défenseurs de grand attrait. Considérant l’importance des quarts-arrières à cette position dans le hockey actuel, il n’est pas surprenant que les Evan Bouchard, Noah Dobson, Quinn Hughes et Adam Boqvist fassent saliver autant de prétendants.
 
« Je ne pense pas que ce serait trop difficile, ce n’est qu’un chiffre. Comme tout le monde dit, c’est ce que tu accomplis après qui compte. Est-ce que je serais un peu fâché ? Oui, mais j’aboutirais avec une équipe qui tient vraiment à moi », a confié Tkachuk avec franchise.
 
Si Tkachuk s’est présenté avec une assurance indéniable devant la presse, Bouchard a sonné plus réservé dans son approche. Cela dit, Bouchard était particulièrement convaincu dans ses propos quand il parlait de son échéancier pour atteindre la LNH.
 
« Pour moi, ce serait vraiment dès la prochaine saison. Je sais que c’est un gros saut, mais je travaille fort cet été pour être prêt. Le jeu devient constamment plus rapide et tu passes de jouer contre des adolescents à des hommes », a exposé Bouchard qui a complété sa troisième saison avec les Knights de London.
 
Quelques éléments plaident en faveur de Bouchard. Le premier argument vient du fait qu’il est parvenu à se démarquer même si les Knights ont procédé à une reconstruction.
 
« Je pense vraiment que c’est grâce à l’aide de mes coéquipiers. Les entraîneurs ont fait un bon entraîneur pour combler les ouvertures avec de jeunes joueurs et ça prouve qu’il y a un bel avenir à London », a noté Bouchard qui se débrouille encore assez bien en français puisque la famille de son père vient de la région montréalaise (Rosemère).
 
Au total, ce sont 104 espoirs (60 attaquants, 37 défenseurs et 7 gardiens) qui rencontrent les équipes de la LNH à Buffalo cette semaine. Chaque année, certains jeunes se font surprendre par des questions étonnantes de quelques organisations. Zadina ne se classe pas dans ce groupe. Il faut dire que le Tchèque n’a pas la langue dans sa poche si bien qu’il n’a pas cru bon de se préparer pour ces rencontres parfois intimidantes.
 
« Non, je peux parler en anglais et les équipes avaient des questions faciles pour moi. Ce n’est vraiment pas difficile pour moi de parler de hockey. J’ai été surpris de ne pas avoir de questions plus délicates », a mentionné Zadina.
 
De son côté, Tkachuk était particulièrement ravi de revenir à Buffalo en été plutôt qu’en hiver. Représentant de la formation américaine au Championnat mondial junior, Tkachuk s’est amusé à raconter de nouveau l’anecdote lors de laquelle les fervents des Bills sont venus à la rescousse de son groupe.
 
« Quand on se rendait vers le match extérieur, notre autobus est resté pris dans un banc de neige. Les gens avaient commencé leur tail gate et ils sont venus pousser pour qu’on puisse se rendre », a rappelé Tkachuk en souriant.