QUÉBEC - Le Fonds de solidarité FTQ est intéressé par le projet de retour des Nordiques, a déclaré vendredi un porte-parole de l'organisme.

Aucune requête formelle n'a été transmise par le promoteur du projet, le conglomérat Québecor, mais le président et chef de la direction du Fonds, Gaétan Morin, étudiera toute demande d'investissement avec "un grand intérêt", a affirmé Patrick McQuilken, conseiller principal aux relations de presse et aux communications.

« On va regarder ça avec un grand intérêt parce qu'on reconnaît la valeur en développement économique et en création d'emplois, a-t-il dit. Mais il faut vraiment analyser le dossier en bonne et due forme. »

Le Fonds FTQ détient déjà des participations dans deux équipes sportives montréalaises, le club de hockey Canadien et l'équipe de soccer l'Impact. Le fonds de travailleurs a déjà également investi dans le club de baseball des Expos de Montréal, ainsi que dans les Nordiques de Québec, jusqu'à leur déménagement au Colorado en 1995.

« C'est un secteur que l'on connaît bien, c'est un secteur qui a des retombées économiques, a dit M. McQuilken. Mais on regarde chaque dossier à sa valeur. »

Plus tôt cette semaine, après avoir rejeté l'hypothèse que des subventions gouvernementales faciliteraient le retour des Nordiques, le chef du Parti québécois et actionnaire de contrôle de Québecor, Pierre Karl Péladeau, a évoqué le Fonds de solidarité de la FTQ, ainsi que la Caisse de dépôt et placement, en les identifiant comme des investisseurs institutionnels potentiels dans une concession de la Ligue nationale de hockey.

Le vice-président aux affaires publiques de Québecor, Martin Tremblay, a réagi positivement, vendredi, à l'intérêt du Fonds de solidarité FTQ.

« Nous sommes très heureux de l'intérêt que porte le Fonds de solidarité FTQ à ce projet, a-t-il écrit dans un courriel. Nous tenons toutefois à réitérer que nous n'avons eu aucune discussion formelle avec des partenaires potentiels et que Québecor est le promoteur unique soumis à la LNH dans le cadre de son dossier de candidature. »

La Caisse de dépôt et placement, une société d'État, a refusé de commenter, vendredi, toute éventualité d'un investissement dans le projet d'équipe de la LNH porté par Québecor.

L'entreprise a annoncé il y a une semaine que sa candidature au projet d'expansion de la LNH avait franchi une troisième étape, qui servira vraisemblablement à l'étude de son plan d'affaires par les dirigeants du circuit de hockey professionnel.

En septembre dernier, le premier ministre Philippe Couillard avait ouvert la porte à un partenariat financier pour le retour des Nordiques. M. Couillard avait cependant précisé que cela serait exclu avant le retour de l'équilibre budgétaire prévu d'ici la fin de mars 2016.

Vendredi, M. Péladeau a effectué sa première visite de l'amphithéâtre de Québec, géré par Québecor, à quelques jours de l'inauguration officielle de l'édifice, prévue début septembre.

Le chef péquiste avait été invité par le réseau TVA, une filiale de Québecor, à l'occasion de l'enregistrement d'une entrevue en compagnie du maire de Québec, Régis Labeaume, et de l'ancien premier ministre Jean Charest, qui ont tout comme lui été associés au projet à ses débuts.

Quand il était premier ministre, M. Charest a annoncé un financement de 50 pour cent des coûts pour la construction de l'amphithéâtre, en partenariat avec le Ville de Québec qui a défrayé le reste. M. Labeaume a récemment annoncé que le coût s'élèverait finalement à 370 millions $ au total.

L'attaché de presse péquiste Bruno-Pierre Cyr a affirmé que M. Péladeau n'avait pas été invité à titre de chef de l'opposition officielle.

« C'est à titre de responsable du projet d'amphithéâtre, quand il était chez Québecor », a-t-il dit.

Après avoir été accusé cette semaine de se placer en situation de conflit d'intérêts parce qu'il avait évoqué d'éventuels partenariats entre Québecor et la Caisse, M. Péladeau a mis ses adversaires libéraux au défi de tirer les mêmes conclusions avec son passage au Centre Vidéotron, vendredi.

« La machine (des relations publiques) du gouv(ernement) libéral Couillard s'active. Elle m'accusera de conflit d'intérêts », a-t-il écrit sur son fil Twitter en publiant une photo de lui devant l'édifice.

Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a effectivement tiré la conclusion attendue par M. Péladeau, dans une réaction diffusée sur également sur Twitter.

« (Le) chef du PQ au centre de la glace de SA compagnie n'est pas l'apparence mais la démonstration d'un conflit d'intérêts », a-t-il écrit.

Guillaume Simard-Leduc, attaché de presse du cabinet du chef caquiste François Legault, a quant à lui soulevé la question de la confusion entretenue par M. Péladeau entre ses rôles de chef péquiste et d'actionnaire de contrôle de Québecor.

M. Simard-Leduc a relevé que M. Péladeau a multiplié les références écrites au Parti québécois dans ses messages sur Twitter où il publicisait son passage à l'amphithéâtre.

« Sur sa page Twitter, son outil de promotion comme personnage politique, de son parti, de son option, il le présente comme étant lié au Parti québécois, donc en partant il y a une confusion des genres qu'il doit absolument clarifier », a-t-il dit en entrevue.