BOCA RATON - Jarmo Kekäläinen sait qu’il a joué gros la semaine dernière en refusant d’échanger son meilleur joueur offensif Artemi Panarin et son gardien étoile Sergeï Bobrovsky bien qu’ils pourraient quitter Columbus à titre de joueurs autonomes le premier juillet prochain.

 

Le directeur général des Blue Jackets de Columbus reconnaît aussi qu’il a pris un risque en dilapidant sa banque de choix au repêchage pour les deux prochaines années afin de l’aider à acquérir Matt Duchene et Ryan Dzingel des Sénateurs d’Ottawa et le défenseur Adam McQuaid des Rangers de New York.

 

Mais il ne regrette pas ces coups de dés. Et il ne les regrettera pas non plus si son équipe ne connaît pas les succès espérés en séries éliminatoires.

 

« Le temps nous dira si nous avons pris les bonnes décisions, mais je ne suis pas le genre de gars à vivre dans le passé et à sombrer dans les regrets. Nous avons pris les décisions que nous avons prises en toute connaissance de cause. Je suis entouré d’une équipe de direction en qui j’ai entièrement confiance. Nous avons établi une stratégie, nous l’avons suivi. Il ne reste qu’à attendre les résultats », a lancé Kekäläinen rencontré à Boca Raton en marge de la réunion de directeurs généraux.

 

Dans la tête du DG des Blue Jackets, le mot « résultats » n’est pas uniquement synonyme de coupe Stanley. Loin de là!

 

« À mes yeux, il n’y a que la coupe Stanley qui compte. Mais c’est d’abord et avant tout pour maximiser nos chances d’accéder aux séries que nous avons fait tout ça. Pour moi, ajouter des joueurs veut dire améliorer ton club », souligne le patron des Jackets qui demande une chose et une seule à son équipe : de jouer au maximum de ses capacités.

 

« Les résultats se font attendre alors qu’on a perdu trois fois la semaine dernière, mais il faut donner du temps aux joueurs. Ce sont des professionnels. Ils vont tous s’adapter et les résultats suivront. Regardez le match d’hier – défaite de 5-2 aux mains des Jets dimanche à Columbus –, on l’a perdu, mais on a joué du bon hockey. Ce qui était loin d’être le cas samedi – revers de 4-0 – contre Edmonton. Nous pouvons jouer beaucoup mieux qu’on l’a fait samedi et nous devrons le faire d’ici la fin de la saison pour faire les séries. Il faudra peut-être 99 points pour accéder aux séries. C’est du jamais vu. Alors je me devais de prendre tous les moyens possibles et je l’ai fait », a ajouté Kekäläinen qui, une fois les rencontres matinales complétées, a profité de l’après-midi de congé pour aller jouer au tennis contre son homologue du Lightning de Tampa Bay Julien Brisebois.

 

L’histoire ne dit pas qui a eu le dessus sur l’autre quoique les preneurs aux livres donnaient un net avantage au Finlandais aux dépens du Québécois exilé en Floride.

 

Meilleurs espoirs sauvés

 

Jarmo Kekäläinen a reçu des félicitations de la part de plusieurs de ses collègues après ses coups d’éclat des dernières semaines.

 

« Je ne sais pas à quel point ils étaient tous sincères et ils sauront bien me remettre ces bons coups au visage si ça ne fonctionne pas », a-t-il répliqué en souriant.

 

Cela dit, le directeur général de Columbus assure ne pas perdre une seconde de sommeil avec les espoirs qu’il a donnés et surtout la perte de plusieurs choix au repêchage.

 

« Nous avons gardé nos trois plus beaux espoirs à l’attaque en Emil Bemström, Liam Foudy et Alexandre Texier, un Français qui s’est exilé en Finlande après qu’il eut été repêché par les Jackets il y a deux ans. Il était hors de question de même songer à bouger l’un de ces trois joueurs. Nous avons encore plusieurs espoirs de premier plan – le gardien Elvis Merzlinkins qui évolue en Suisse et le défenseur Vladislav Gavrikov sont du nombre – au sein de notre organisation. »

 

Débarqué dans la LNH en raison de ses grands talents de dépisteur, Jarmo Kekäläinen a ensuite surpris un peu en balayant du revers de la main l’importance des choix au repêchage qu’il a semé aux quatre coins de la LNH pour améliorer son équipe.

 

« Des choix demeurent des choix. Quand tu frappes pour deux en sept tu te frappes les mains et célèbres une très bonne année. Même pour les choix de première ronde, le taux de réussite est de 30 % environ. Alors oui nous en avons laissé partir plusieurs, mais nos dépisteurs peuvent encore faire des bons coups avec ceux que nous avons gardés », a indiqué le patron des Jackets qui sélectionneront en troisième et septième rondes seulement l’été prochain à Vancouver. Columbus n’a pas non plus de choix de deuxième et troisième ronde en 2020 et pourrait perdre son choix de première ronde si Matt Duchene signe un contrat avec les Blue Jackets d’ici l’été prochain.

 

L’importance des séries

 

Sur le simple aspect hockey, une présence en séries est un signe de succès sportifs dans une ligue où il est de plus en plus difficile d’y accéder.

 

Sur l’aspect plus complexe des affaires, les Jackets n’ont pas seulement besoin d’accéder aux séries, mais ils ont besoin de gagner là où ça compte afin de récompenser la patience de partisans qui ont vécu du hockey des séries quatre fois seulement, mais jamais encore au-delà la première ronde.

 

Ce qui n’aide en rien les Blue Jackets à ancrer davantage leur présence à Columbus.

 

« Nous évoluons dans un très bon marché de sport, mais il est vrai qu’au fil des années nous avons rencontré des difficultés en matière d’assistance. Nous avons offert beaucoup de victoires en saisons régulières à nos partisans alors que nous sommes dans le top-5 de la Ligue je crois, mais c’est avec des victoires en séries que tu établis vraiment des liens durables avec tes partisans. Nous avons maintenant besoin de mériter la confiance de nos fans en gagnant en séries. Et si nous y arrivons, nous jouerons à guichets fermés pour longtemps. »