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RÉSULTATS

Espoirs LNH : Patrick Guay et l'appel du désert

Patrick Guay Patrick Guay au camp de développement des Golden Knights. - @patguay10/Instagram
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MONTRÉAL – Deux heures avant le rendez-vous fixé pour l'entrevue, Patrick Guay nous fait savoir qu'il sera finalement disponible plus tôt que prévu. Il pleut des cordes sur Montréal et on devine alors que le déluge est en train de s'abattre simultanément sur l'Estrie.

Intuition vérifiée. Guay avait amorcé une ronde de golf avec Justin Robidas, Alexandre Doucet et Isaac Belliveau, des chums de hockey avec qui il renoue avec plaisir chaque été sur les verts, mais la pluie s'en est mêlée. Dommage, mais ce n'était assurément que partie remise puisque que depuis quelques jours, l'athlète de Magog peut se permettre d'envisager un avenir où les jours de flotte seront aussi rares qu'une ronde sans boguey.

À sa troisième année d'admissibilité au repêchage de la Ligue nationale, Guay a trouvé preneur chez les Golden Knights de Vegas, une organisation qui, proportionnellement, a dû vivre depuis sa création autant de jours de pluie que d'exclusion des séries. Les Knights ont investi un choix de cinquième ronde pour s'assurer des droits de l'attaquant de 20 ans, qui venait de connaître une saison à tout casser avec 55 buts et 104 points dans la LHJMQ.

Une surprise? Un peu, mais pas tant. En mars dernier, Guay avait mentionné au collègue Mikaël Filion qu'il avait eu de bons contacts avec Wil Nichol, le directeur du développement des joueurs des Knights. Ce dernier a fait quelques passages sur l'Île-du-Prince-Édouard pour superviser la progression de Lukas Cormier et Jakub Brabenec l'hiver dernier.

« Chaque fois qu'il venait, on se parlait longtemps et il avait beaucoup d'intérêt envers moi, a réitéré Guay. Honnêtement j'avais un feeling que si je sortais quelque part, c'était à Vegas. »

Le moment a été ajouté à la longue liste d'accomplissements sportifs vécus par la famille au fil des années. Le frère de Patrick, Nicolas, l'a précédé dans la LHJMQ, a déjà participé au camp des recrues du Canadien et a obtenu un essai avec le club-école des Canucks de Vancouver la saison dernière. Leur sœur Alexie vient de compléter sa troisième saison à Boston College, en NCAA. Et bien avant eux, leur père François a lui-même été un choix de huitième ronde des Sabres de Buffalo en 1986. Il a joué une partie dans la LNH avant d'aller faire carrière en Europe.

C'est à lui que le benjamin de la famille, qui avait décidé de vivre le repêchage en solitaire, a appris la nouvelle en premier.

« Le hockey, ça fait partie de notre vie depuis que je suis né. Mon père a joué longtemps, il a eu une belle carrière. Toute notre famille, on a été impliqué dans le hockey à un moment ou un autre de notre vie.  Nos sujets de conversations, ça tourne toujours autour de ça. Par contre, le repêchage et tout ça, on n'en parlait pas. Ça ne donnait rien d'en parler. On se concentrait sur le travail qu'il y avait à faire au jour le jour. Mais avec mon agent et mon père, j'étais bien conseillé. Ils me gardaient sur terre. J'étais content de pouvoir vivre ça avec lui. »

Boisbriand ou le Nevada

L'an dernier, après avoir été ignoré pour une deuxième fois au repêchage, Guay avait reçu une invitation pour participer au camp des recrues des Coyotes de l'Arizona. Il avait toutefois dû déclarer forfait à la dernière minute après avoir contracté une méningite virale.

Cette année, la nouvelle recrue a profité de l'expérience pour deux au camp de développement des Golden Knights. Il y a tissé des liens avec de nouveaux coéquipiers et a pu tester ses habiletés contre des gars plus vieux, dont certains sont déjà sous contrats.

« J'ai eu un bon camp, estime-t-il. J'ai été confronté à des joueurs nés en 1999, en 2000, j'allais contre eux et je faisais très bien. J'ai eu plusieurs bons commentaires des entraîneurs ou des dirigeants. Mon côté compétitif, qui est vraiment une de mes forces, les a vraiment satisfaits. »

Il a aussi revu Wil Nichol, bien évidemment. Les deux hommes ont repris les discussions qu'ils avaient entreprises à Charlottetown en cours de saison et avec beaucoup de prudence, Guay ose dire qu'il en est ressorti avec le même bon pressentiment que lui ont toujours inspiré les Knights.

« Je n'en dirai pas trop là-dessus, mais j'ai eu des bonnes discussions pour l'an prochain. Je pense que ça augure bien pour prendre le prochain niveau l'an prochain. Ce n'est pas encore concret et je ne veux pas m'attirer de la malchance, mais ils ont été très impressionnés par mon camp et par ma saison. Eux aussi, ils pensent que je suis prêt. »

Tout ça n'augure rien de bon pour l'Armada de Blainville-Boisbriand, qui a acquis les services de Guay à la fin de la saison. Le tireur d'élite devrait arborer le noir et le gris l'an prochain, mais sous un ciel qui emprunte rarement les mêmes teintes.