Les Sharks de San Jose ont tenu promesse : ils ont pris les moyens pour éviter l’élimination et prolonger la série les opposant aux Golden Knights qui se poursuivra dimanche à Las Vegas.

 

Plusieurs facteurs leur ont permis de l’emporter 5-3:

 

Après avoir accordé des buts dans les 71 premières secondes de cinq des neuf périodes disputées lors des trois derniers matchs, les Sharks ont finalement été les premiers à s’inscrire au pointage. Et ils l’ont fait dès la 76e seconde du match.

 

Le retour de Marc-Édouard Vlasic a grandement stabilisé leur jeu en zone défensive tout en compliquant énormément celui des Knights qui ont peiné à se rendre jusqu’au gardien des Sharks.

 

Parlant de Martin Jones, il a été beaucoup plus solide que lors des trois dernières rencontres dont deux qu’il n’a d’ailleurs pas été en mesure de compléter alors que l’entraîneur-chef Peter DeBoer l’a rappelé au banc avant d’envoyer son adjoint Aaron Dell en relève.

 

Non seulement a-t-il réalisé des arrêts difficiles à des moments cruciaux, mais Jones ne s’est pas laissé décourager par un but chanceux que les Knights ont marqué avec 30 secondes à faire au premier tiers alors que les Sharks menaient 2-0.

 

Profitant d’une attaque massive offerte une fois encore par Evander Kane chassé pour bâton élevé, les Knights se sont installés en zone ennemie. C’est toutefois une combinaison de ricochets favorables qui a permis à Reilly Smith de marquer son premier but des séries. Installé derrière le filet, Smith a tenté de remettre la rondelle dans l’enclave. Erik Karlsson l’a effleurée en balayant la glace avec son bâton. Il l’a ainsi fait dévier vers Martin Jones qui l’a fait dévier à son tour, mais derrière lui, avec son patin.

 

En troisième, Jones s’est fait déjouer entre les jambières par un bon tir de Jonathan Marchessault. Les Knights étaient encore en attaque massive, mais Jones aurait pu effectuer l’arrêt.

 

Il s’est repris de brillante façon peu de temps après avec des arrêts spectaculaires dont l’un, avec la jambière droite, à la suite d’une passe parfaite au terme d’une descente à deux contre un et l’autre sur un tir dévié tout juste devant lui. Ces deux arrêts, Jones les a réalisés aux dépens de Reilly Smith. Ce qui lui a permis de savourer une petite revanche.

 

Confiance renouvelée

 

Après avoir accordé 11 buts sur les 54 tirs affrontés lors des trois derniers matchs, Martin Jones a stoppé 30 des 32 tirs des Knights. Il a ainsi donné raison à son entraîneur-chef qui n’a pas eu peur de faire appel à ses services dans le cadre d’un match sans lendemain.

 

«Nous avons marqué le premier but et lui avons offert ensuite un coussin de deux buts pour travailler. Lors des derniers matchs nous devions ouvrir le jeu pour tenter de générer de l’attaque et c’est loin d’avoir aidé sa cause», a plaidé Peter DeBoer.

 

Je veux bien. Mais si les Sharks se sont retrouvés si vite et si souvent avec des reculs à combler, c’était justement parce que Jones n’arrivait pas à effectuer les arrêts nécessaires pour donner une chance raisonnable de victoire à son club.

 

Ce qu’il a fait hier dans le cadre d’une performance qui ravivera sa confiance et celle de ses coéquipiers qui n’était toutefois pas en péril assurait Marc-Édouard Vlasic après la rencontre.

 

«Il n’y a rien qui le dérange. On s’en va à Vegas pour le sixième match et il va sûrement encore avoir encore des questions sur lui, mais on a beaucoup de confiance en lui. Il est calme, il fait des gros arrêts quand c’est le temps. Personnellement, quand il connaît un mauvais match, il rebondit assez rapidement. Je ne suis pas inquiet : il sera prêt pour le prochain match.»

 

L’effet Vlasic

 

Parlant de Marc-Édouard Vlasic, il s’est conduit en général jeudi soir. Sur la glace pour amorcer la rencontre, il a complété un duo solide en compagnie de Brent Burns qui a été bien meilleur dans toutes les facettes du jeu avec son partenaire habituel à sa gauche.

 

Ils ont d’ailleurs été les arrières les plus utilisés des deux clubs avec 26 :10 de temps d’utilisation pour Burns et 23 :43 pour son partenaire québécois.

 

Vlasic a réalisé plusieurs bons jeux en défensives. Il s’est imposé aux dépens de Tomas Nosek qu’il a privé d’une percée directe au filet des Sharks; il a volé une rondelle à Paul Stastny en effectuant un plongeon pour harponner la rondelle. Il a bien protégé le devant du filet et a grandement compliqué le travail du gros trio des Knights.

 

Après des performances fastes lors des deux derniers matchs que Vlasic a ratés en raison d’une blessure dont les Sharks n’ont jamais révélé la nature, Stastny, Stone et Pacioretty ont non seulement été blanchis, mais ils ont tous trois terminé la soirée avec des différentiels de moins-2

 

S’il a refusé net de prendre un grand pan du crédit quant aux améliorations marquées du jeu défensif des Sharks jeudi, Marc-Édouard Vlasic a convenu qu’il avait relevé les défis qui se dressaient devant lui.

 

«Quand je suis là, ma job c’est de jouer contre le meilleur trio de l’autre bord et de faire mon possible pour qu’ils ne «scorent» pas. J’ai réussi ça ce soir. Mon retour et celui de Thornton nous ont donné un ''boost''. En plus de profiter de l’énergie de la foule, on a marqué le premier but et on a continué à être agressif. Ça nous a aidés au cours du match», a analysé le défenseur québécois qui a admis avoir broyé du noir lors de ses deux matchs d’inactivité.

 

«C’était très difficile de regarder les autres jouer. Surtout en séries alors que c’est frustrant de ne pas être sur la glace et de ne pas aider l’équipe. Je suis maintenant revenu à 100 % et il n’y a aucune raison de regarder en arrière», a conclu celui qui a fait la pluie et le beau temps alors qu’il endossait l’uniforme des Remparts de Québec dans la LHJMQ avant de faire le saut directement dans la LNH lorsque les Sharks de San Jose l’ont repêché en deuxième ronde (35e sélection) en 2005.

 

Sentiment d’urgence

 

Autre ancien des Remparts et partenaire d’entraînement de Marc-Édouard Vlasic en période estivale alors que les deux joueurs convergent vers Québec, Jonathan Marchessault assurait que son équipe ne devait pas paniquer en raison de la victoire des Sharks.

 

Il a toutefois admis que lui et ses coéquipiers devaient être animés par un sentiment d’urgence.

 

«Le fait de leur accorder un but rapide en partant ça les a aidés à connaître un bon départ. Mais on est quand même revenu fort. On s’est approché à un lancer de pouvoir niveler les chances. Il faut aussi leur donner le crédit, ils étaient meilleurs que nous ce soir et c’est pour ça qu’ils ont gagné», a analysé Marchessault avant d’ajouter qu’il était maintenant temps de profiter du fait que les Knights retrouveront leurs partisans dimanche dans le cadre du sixième match pour éviter d’avoir à revenir dans le gros aquarium qu’est le SAP Center. Un aquarium à l’intérieur duquel les Sharks jouent du très gros hockey, appuyés qu’ils sont par l’une des bonnes foules de la LNH.

 

«On a pris l’avantage de la patinoire en gagnant le deuxième match ici. Il faut maintenant en profiter. À mes yeux, ce sera notre match numéro sept», a conclu Marchessault.

 

Victime de quatre buts sur 28 tirs – les Sharks ont marqué leur cinquième dans un filet désert –  Marc-André Fleury est loin d’avoir connu un mauvais match. Les Sharks ont pris d’assaut son filet toute la soirée et ils l’ont même bousculé à quelques occasions. Ils l’ont aussi obligé à effectuer des plongeons du désespoir à quelques occasions pour effectuer des arrêts alors qu’on le croyait battu.

 

«Il ne faut pas s’inquiéter, mais c’est important de prendre ça comme une leçon. Ils sont sortis très fort et ont très bien joué dans les deux premières périodes, mais j’ai trouvé qu’on a quand même eu une grosse troisième. On a contrôlé la rondelle et on a obtenu des bons tirs. Il faudra ramener cette troisième période-là dans la prochaine partie.»

 

En bref

 

  • Tomas Hertl a dirigé l’attaque des Sharks en enfilant les premier et quatrième buts de son équipe; ses troisième et quatrième des présentes séries…

 

  • Moins occupé en défensive en raison du retour de MarcÉdouard Vlasic, Erik Karlsson a pu se concentrer sur ce qu’il fait de mieux : générer de l’attaque. Malgré les contrecoups d’une blessure à l’aine qui le minent toujours, Karlsson a participé aux deux premiers buts de son équipe récoltant ses sixième et septième passes des séries. Il a obtenu trois tirs au but et a terminé la partie avec un différentiel de plus 3…

 

  • De retour au jeu après avoir purgé sa suspension d’une partie pour la mise en échec à la tête qu’il a assénée à Tomas Nosek lors de la troisième rencontre, dimanche dernier, Joe Thornton a récolté une passe jeudi. Il s’est ainsi approché à une mention d’aide du plateau des 200 en carrière en matchs de séries éliminatoires…

 

  • Plus difficile à utiliser contre des cibles de prédilection en raison du fait que Gerard Gallant ne détenait pas le dernier changement à San Jose, le quatrième trio des Knights a été beaucoup plus discret que lors des matchs trois et quatre. Lors de ces rencontres disputées au TMobile Arena, Bellemare, Carrier et Reaves avaient donné le ton sur le plan physique en plus de multiplier les présences efficaces sur la glace…

 

  • La victoire de jeudi a non seulement permis aux Sharks d’éviter l’élimination, mais elle a amélioré aussi leur fiche qui est toutefois toujours déficitaire de 13 victoires et 20 défaites dans le cadre de matchs disputés alors qu’ils font face à l’élimination…

 

  • En deuxième ronde l’an dernier, les Golden Knights ont éliminé les Sharks en six matchs. La partie décisive avait toutefois été disputée à San Jose…