4 nations : les Américains favoris, des pauses plus longues

MONTRÉAL - Le Canadien est en vacances. Et c'est une bonne chose.

Une très bonne chose même pour Martin St-Louis dont la patience commençait à être mise à rude épreuve, pour ses joueurs, sans oublier les partisans dont l'optimisme éveillé par les succès de leurs favoris avec la nouvelle année s'est étiolé pas mal au rythme des huit revers encaissés lors des neuf derniers matchs.

Quel sera le niveau d'optimisme le 22 février lorsque Martin St-Louis reviendra derrière le banc pour tenter d'aiguiller Nick Suzuki et les autres joueurs de son équipe vers des victoires qui seront alors plus que nécessaires pour donner un sens aux 26 dernières rencontres de la saison?

On le saura bien assez vite.

D'ici là, l'entrée en scène des meilleurs joueurs du Canada, des USA, de la Suède et de la Finlande qui sont débarqués à Montréal au cours des dernières heures changera le mal de place. La Confrontation des 4 nations permettra de se gaver de bon, de très bon et même d'excellent hockey.

Les USA favoris

Le tournoi qui commence à Montréal et se terminera à Boston se déroulera selon les règles de la LNH. Ou à peu près. Car les victoires en temps réglementaire dans le cadre du tournoi à la ronde initial seront récompensées par trois points. Deux points seront accordés dans le cadre d'une victoire en prolongation ou tirs de barrage.

À noter que la prolongation, disputée à trois contre trois, sera d'une durée maximale de 10 minutes et non de cinq comme c'est le cas en saison régulière dans la LNH.

Difficile de croire qu'on se rendra en tirs de barrage avec de tels paramètres dont sauront certainement profiter les meilleurs patineurs et meilleurs marqueurs de la LNH.

Je veux bien croire que les gardiens seront aussi les meilleurs au monde – sauf pour le Canada qui n'a jamais été aussi mal protégé en compétition internationale depuis plus de 50 ans – mais il y a des limites aux miracles que peuvent multiplier les gardiens.

On verra.

Les États-Unis, qui comptent justement sur le meilleur gardien de la Ligue en Connor Hellebuyck et le meilleur trio de gardiens, partent favoris aux yeux d'à peu près tout le monde.

La perte de Quinn Hughes à la ligne bleue fera mal. C'est clair. Mais les USA sont encore bien nantis à la ligne bleue et comptent sur une attaque redoutable.

Comme le Canada!

Il est difficile et serait même périlleux de prétendre que les USA forment la meilleure équipe des 4 nations impliquées. Mais le club confié par Bill Guerin à l'entraîneur-chef Mike Sullivan est le plus équilibré.

Des publicités favorables au Canada?

La présence de Sidney Crosby aidera la cause du Canada si le capitaine est en mesure de composer avec les contrecoups de la blessure subie la semaine dernière.

En plus d'occuper, encore à son âge, une place de choix au sein de l'élite de la LNH, Crosby serait la pierre d'assise du club en matière de Leadership. Il pourrait aussi prolonger sa séquence actuelle de 25 victoires consécutives quand il endosse le chandail unifolié. Ce n'est pas rien!

Au-delà la présence rassurante de Crosby, la vitesse de ses meilleurs joueurs, Nathan MacKinnon, Connor McDavid, Cale Makar, sera un atout qui pourrait faire contrepoids aux inquiétudes associées aux gardiens.

Cet avantage en matière de vitesse favorisant le Canada pourrait d'ailleurs être amplifié par une modification qui sera mise à l'essai dans le cadre du tournoi.

Une modification qui prolongera de 30 secondes la durée des trois pauses accordées aux diffuseurs au cours des périodes.

Les pauses d'une durée de deux minutes en ce moment permettent aux diffuseurs de présenter trois commerciaux de 30 secondes.

Elles seront de deux minutes et demie lors des matchs de la Confrontation des 4 nations permettant ainsi aux diffuseurs de présenter une publicité de plus et d'ainsi mousser leurs revenus.

«Nos commerciaux présentés en cours de période sont plus rentables que ceux présentés lors des entractes parce que l'auditoire est plus captif pendant le déroulement du match. Cet ajout de 90 secondes par période sera contrebalancé par le retrait d'une minute pour la durée des entractes», a expliqué à RDS.CA un dirigeant d'un grand réseau national associé à la LNH.

«Si le test que nous effectuerons dans le cadre des 4 nations est concluant, que ces 30 secondes supplémentaires lors des pauses ne sont pas contestées par les joueurs ou les téléspectateurs, nous pourrions les implanter dès la saison prochaine dans la LNH. Trois commerciaux de plus par match, ça peut sembler très modeste en matière de revenus supplémentaires aux yeux des amateurs. Mais quand tu transposes tout ça sur l'ensemble des matchs que nous présentons sur nos chaînes dans le cadre d'une saison, ça devient beaucoup plus important», a-t-il ajouté.

Ces trois pauses de 180 secondes par période auront certainement un impact important dans la gestion des matchs.

Imaginez que le Canada accuse un recul de quelques buts sur ses adversaires tôt dans la rencontre. Jon Cooper pourrait multiplier les présences de McDavid, MacKinnon et Makar.

Vrai que les joueurs envoyés sur la patinoire par les USA, la Suède et la Finlande pour tenter de le contrer auraient eux aussi la possibilité de reprendre plus facilement leur souffle. Mais un avantage de plus pour les meilleurs patineurs de la planète les servirait sans doute davantage.

Du moins il me semble.

Cela dit, avec la profondeur des formations concoctées par les 4 nations, Jon Cooper et ses homologues n'auront pas beaucoup de joueurs à «protéger» en espaçant leurs présences.

Même que des joueurs vedettes avec leurs clubs de la LNH devenus joueurs de soutien avec leurs formations nationales pourraient s'impatienter un brin ou deux en prolongeant leurs séjours au banc.

Mais si cette modification est imposée dès l'an prochain dans la LNH, Martin St-Louis et les 31 autres entraîneurs-chefs de la LNH, auront l'occasion de beaucoup plus «gérer» leur banc et l'utilisation de leurs meilleurs joueurs.

Avec des vedettes en mesure de profiter de 90 secondes de plus de repos par période, l'utilisation des membres des quatrièmes trios pour permettre aux meilleurs de souffler un peu serait moins nécessaire.

Tremplin vers les Jeux olympiques

L'absence de la Russie pour des raisons politiques évidentes et celles de la Tchéquie, championne du monde en titre, et de sa voisine la Slovaquie qui ont été écartées portent un brin ombrage à la compétition.

C'est vrai.

Mais parce que le tournoi qui commence devait se conclure jeudi prochain, il était impossible d'inviter plus de 4 équipes. En plus, depuis qu'on attendait un retour du plus haut niveau possible de compétition en hockey internationale – en 2016 avec la dernière Coupe du Monde présentée à Toronto – les 4 nations invitées seront en mesure de nous gâter.

Du moins je l'espère.

Les exclus – rien n'est encore confirmé pour la Russie – pourront se venger avec le retour des joueurs de la LNH aux Jeux olympiques de Milan et Cortina d'Ampezzo dans tout juste un an.

Sans oublier que la LNH et l'Association des joueurs veulent dorénavant orchestrer des Coupes du monde aux 4 ans pour combler le vide entre la tenue des JO d'hiver.