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RÉSULTATS

Quatre nations : les forces et faiblesses de chaque équipe

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COLLABORATION SPÉCIALE

Maintenant que les formations ont été dévoilées plus tôt cette semaine, il est l'heure de se pencher sur les forces et faiblesses de chacune des équipes qui participeront en février à la Confrontation des 4 nations.

États-Unis

Les favoris selon plusieurs, les Américains ont bâti toute une équipe pour ce tournoi. Ça commence par une ligne bleue qui équilibre très bien le jeu aux deux extrémités. Quinn Hughes, Adam Fox et Zach Werenski sont trois joueurs qui excellent avec la rondelle. Ils sont actifs en transition et peuvent contrôler le jeu en zone offensive comme peu de joueurs à la position. Puis, il y a Charlie McAvoy, Jaccob Slavin, Brock Faber et Noah Hanifin, qui viennent remplir des rôles plus défensifs pour bien complémenter les trois virtuoses. C'est aussi la défense la plus jeune du tournoi, à 26,3 ans, devançant de plus de deux ans la Finlande au deuxième rang (28,7 ans). Slavin, à 30 ans, est le doyen du groupe et le seul qui n'est pas dans la vingtaine. C'est aussi la ligne bleue la moins imposante physiquement du tournoi, et la seule avec un poids moyen sous les 200 lb.

C'est tout l'opposé offensivement. Les Américains ont de loin le groupe d'attaquants le plus imposant, avec une moyenne de 202,1 lb, alors qu'aucun des trois autres clubs ne surpasse les 200 lb. Ils n'ont également que trois attaquants qui font moins de 6 pieds : Jack Hughes, Vincent Trocheck, et Jake Guentzel, tous trois à 5 pi 11 po. Les frères Tkachuk, Brock Nelson, Chris Kreider et compagnie vont sans aucun doute donner du fil à retordre aux autres formations, particulièrement en échec avant. Je crois aussi que c'est l'équipe qui a le plus de profondeur en attaque, ce qui pourra leur permettre une bonne rotation pour garder des jambes fraîches dans la mêlée aussi souvent que possible.

Devant le filet, les Américains ne manquent pas d'options. Connor Hellebuyck est le meilleur gardien de la LNH cette saison, le favori pour le Vézina et pour le rôle de partant. Sa moyenne de 0,75 buts sauvés par 60 minutes le place devant tous les gardiens invités au tournoi. Derrière lui, Jeremy Swayman et Jake Oettinger ont tous deux d'excellentes feuilles de route. Ils sont à leur meilleur quand ça compte, avec des taux d'arrêts de ,922 et ,915 en séries respectivement,  ce qui les classe troisième et septième parmi les gardiens actifs.

Une défense mobile et des attaquants qui peuvent dominer physiquement, les États-Unis sont bien bâtis pour sortir la rondelle de leur zone et ensuite la garder en territoire adverse, où ils peuvent utiliser leur avantage physique pour épuiser l'adversaire.

Canada

Le mot clé est clair : expérience. Équipe Canada compte six joueurs avec au moins 100 matchs de séries en carrière, et trois ayant disputé plus de 1000 matchs dans la LNH. C'est plus que les trois autres clubs combinés et ça se voit avec un âge moyen de 29,1, faisant d'Équipe Canada la plus âgée du tournoi. Seth Jarvis (22 ans), Brandon Hagel (26) et Cale Makar (26) sont les seuls patineurs sélectionnés qui ont moins de 27 ans.

Équipe Canada a selon moi le plus de talent pur offensivement. Connor McDavid et Nathan MacKinnon sont possiblement les deux meilleurs attaquants du tournoi en entier, même chose pour Makar chez les défenseurs. Derrière eux, Sidney Crosby, Brad Marchand, Brayden Point, et Mitch Marner sont d'excellents compléments. On a aussi été chercher des spécialistes défensifs pour les troisième et quatrième trios comme Anthony Cirelli et Mark Stone

La faiblesse la plus apparente se retrouve devant le filet. Une position qui débordait d'options au cours des dernières décennies, le Canada doit maintenant se contenter d'un trio composé de Samuel Montembeault, Jordan Binnington, et Adin Hill. Trois gardiens compétents sans aucun doute, mais on est loin de Carey Price, Roberto Luongo, Marc-André Fleury, Martin Brodeur, Patricek Roy et autres qui ont porté la feuille d'érable par le passé. Bien que Montembeault ait gagné une médaille d'or avec le Canada au Championnat du monde 2023 et que les deux autres ont une bague de la Coupe Stanley comme partants, aucun d'entre eux n'est dans la conversation des meilleurs gardiens au monde. En fait, si on additionne leur moyenne de buts sauvés cette saison (0,30 pour Montembeault, 0,09 pour Binnington et 0,01 pour Adin Hill), ce n'est toujours pas suffisant pour se classer dans le top-5 parmi les gardiens invités au tournoi. Contrairement aux autres formations, chacun des trois gardiens pourrait s'emparer du rôle de partant. Un dossier à suivre.

Finlande

Je ne mâcherai pas mes mots : sur papier, la Finlande est clairement la formation la plus faible du tournoi. Ils ont leurs vedettes en Sebastian Aho, Aleksander Barkov, et Mikko Rantanen, mais ça chute rapidement derrière ce trio. Ça reste une excellente formation, mais Joel Armia, Erik Haula, Mikael Granlund, Kaapo Kakko et Eetu Luostarinen ne font pas exactement trembler les gardiens adverses. Patrik Laine est un peu un joker dans l'alignement pour le moment. Son retour d'une blessure au genou s'est bien passé avec deux buts en autant de matchs, mais la rouille est encore apparente. S'il peut revenir à 100 %, il apporte une force de frappe en attaque qui viendrait grandement aider l'équipe.

C'est une histoire similaire en défense, où Miro Heiskanen est le seul joueur qui peut se rapprocher du niveau d'un Makar ou d'un Fox. Faute de talent d'élite derrière le défenseur des Stars de Dallas, les Finlandais ont opté pour des formats géants. Heiskanen et Olli Maatta sont les plus petits à 6 pi 2 po, et Jani Hakanpää est à égalité avec Victor Hedman de la Suède pour le plus grand défenseur du tournoi à 6 pi 7 po. C'est une moyenne d'un peu plus de 6 pi 3 po pour la ligne bleue de la Finlande, facilement la plus imposante des quatre formations. 

Devant le filet, le choix est simple pour la Finlande, où Juuse Saros devrait être le partant incontesté devant Ukko Pekka-Luukkonen et Kevin Lankinen. Depuis la retraite de Pekka Rinne, Saros mène la LNH avec 216 départs au cours desquels il affiche un taux d'arrêt de ,914, le 8e meilleur rendement parmi les gardiens avec au moins 50 départs depuis 2021-2022. Il se démarque par sa constance et il connaît rarement de mauvais départs. Même lors d'une saison misérable pour les Predators de Nashville, il continue de donner une chance à son club soir après soir. Jouer derrière une formation plus faible devrait donc être plus que familier pour Saros.

Suède

La force de l'équipe suédoise se retrouve clairement à la ligne bleue, qui sera menée par Rasmus Dahlin, Victor Hedman et Erik Karlsson. Mattias Ekholm et Gustav Forsling sont aussi d'excellents défenseurs qui ont notamment brillé lors du parcours en finale de leurs clubs respectifs l'été dernier et pourront se concentrer sur leurs responsabilités défensives. C'est un groupe qui a beaucoup de talent et d'expérience et qui peut sans problème y aller coup pour coup avec la ligne bleue des Canadiens et des Américains.

Offensivement, les Suédois n'ont pas autant de Star Power que les deux formations nord-américaines. Mika Zibanejad, William Nylander, Filip Forsberg et Elias Pettersson sont les gros noms. On peut y ajouter Jesper Bratt, qui connaît la meilleure saison de sa carrière avec 37 points en 29 matchs, 10 points devant William Nylander au deuxième rang. Des joueurs très talentueux, sans doute, mais pas tout à fait au niveau des Connor McDavid et Auston Matthews de ce monde. 

Ils ont toutefois plus de profondeur que leurs compatriotes scandinaves. On peut notamment penser à leur groupe de centres qui comprend Pettersson, Zibanejad, William Karlsson, Elias Lindholm, Joel Eriksson Ek et Leo Carlsson (le plus jeune joueur du tournoi à 19 ans), qui leur offre une foule de possibilités à cette position cruciale. 

Devant le filet, ils ont trois excellentes options en Jacob Markstrom, Filip Gustavsson et Linus Ullmark. Gustavsson est celui qui connaît la meilleure saison avec une moyenne de buts sauvés de 0,62, qui n'est devancée que par Hellebuyck parmi les gardiens sélectionnés pour le tournoi. Markstrom est le vétéran du groupe. Ses 505 matchs sont de loin le plus haut total parmi les gardiens suédois actifs. Ullmark est deuxième à ce chapitre avec 264 matchs, mais il connaît un début de saison difficile pour les Sénateurs d'Ottawa. Un bon dilemme à avoir devant la cage.

Verdict final

Bien que les deux pays scandinaves ont d'excellentes formations, le Canada et les États-Unis sont clairement les favoris. Les deux clubs débordent de talent avec plusieurs des meilleurs joueurs de la LNH dans leurs rangs. Honnêtement, en termes de patineur, on pourrait pratiquement jouer à pile ou face pour choisir. Comme plusieurs s'y attendaient, la différence majeure se trouve devant le filet, où les Américains ont un avantage majeur avec chacun de leurs trois gardiens qui pourraient facilement être le numéro un pour le Canada.