Sidney Crosby donne l'exemple même durant un entraînement optionnel
BROSSARD – En ce matin de tempête, qui était le premier joueur du Canada à fouler la patinoire pour un entraînement très optionnel? Nul autre que Sidney Crosby. Laissez-nous vous raconter l'influence positive de Capitaine Canada.
Il était dépassé minuit lorsque Sidney Crosby a répondu à la dernière question des journalistes au terme du lancement de la Confrontation des 4 nations.
Malgré toute son expérience, l'adrénaline devait couler à flots dans son corps après une autre prestation historique de sa part. À 37 ans, il a encore dominé la compétition sans jamais perdre sa classe et son respect.
Alors, quand ce fut confirmé que le Canada tiendrait un entraînement optionnel, on aurait tous cru que Crosby se délierait les muscles à l'hôtel montréalais de l'équipe. Mais non, il a plutôt embarqué dans l'autobus pour se rendre à Brossard avec un seul autre coéquipier qui a disputé la rencontre d'ouverture : son ami Nathan MacKinnon.
Les quatre autres joueurs (Travis Sanheim, Sam Bennett, Adin Hill et Samuel Montembeault) n'ont pas participé à ce duel contre la Suède.
Même les entraîneurs ont choisi de demeurer au chaud.
« Quand j'ai vu que Sid et Nathan venaient dans l'autobus avec nous, j'étais sous le choc », a admis Sanheim avec amusement.
« Je croyais davantage qu'ils iraient dans les bains chauds et froids au lieu d'aller sur la patinoire. Mais ils aiment travailler et raffiner leur art. Tu peux apprendre énormément d'eux », a poursuivi le défenseur qui aura le mandat de remplacer Shea Theodore.
« Ces deux-là sont des accros de hockey, c'est vraiment cool de travailler avec eux. Ils vivent pour le hockey et on ne voit pas ça si fréquemment. Ils pourraient lever le pied de l'accélérateur, mais ils ne tiennent rien pour acquis. Ça se voit que les autres le regardent. Les joueurs vont retenir l'euphorie d'un tel événement, mais on espère aussi qu'ils retiendront l'exemple de ces grands passionnés », a ciblé l'entraîneur-chef Jon Cooper.
Crosby a d'ailleurs été le premier à fouler la glace comme s'il utilisait chaque situation pour offrir le meilleur exemple à ses coéquipiers.
Dédié à la tâche, il a pratiqué quelques situations spécifiques avec MacKinnon dont d'impressionnantes passes soulevées du revers.
À travers son passage sur la patinoire, il s'est amusé à lancer des rondelles dans le but de Montembeault et Hill à partir de l'autre extrémité.
Montembeault a profité d'une occasion pour décocher un tir sur réception, qui s'est transformé en but. Le gardien a célébré son but sur cette passe de Crosby, une anecdote qu'il pourra raconter à ses proches. Le plus plaisant, c'est que Crosby a affiché son plus beau sourire pour s'amuser avec le cerbère québécois.
Et quand ce fut le temps de quitter la glace, devinez-vous ce que Crosby a effectué? Il s'est agenouillé et il a ramassé toutes les rondelles utilisées par lui et MacKinnon. Son copain a suivi son exemple, il n'aurait pas pu faire autrement!
Dans le vestiaire, Montembeault a réagi sur la démonstration de Crosby et MacKinnon.
« C'est impressionnant de voir leur éthique de travail, ce sont les deux seuls qui ont accompagné ceux qui n'ont pas joué. Ils auraient pu se reposer, mais ils sont venus travailler sur des éléments précis », a-t-il ciblé.
« Ils sont de très bons exemples pour leurs coéquipiers. C'est vraiment plaisant de les regarder aller », a reconnu Sanheim.
Sans surprise, Crosby et MacKinnon avaient obtenu un répit médiatique. Tout de même, on a cru bon s'approcher du casier du numéro 87. Probablement que notre inconscient était à la recherche d'indices de son succès. On a surtout été amusé par son affection pour ses épaulettes, à un point qu'il a utilisé le miraculeux « tie wrap » pour faire tenir quelques morceaux de sa pièce d'équipement.
Ce qui a fait dire au collègue Patrick Friolet « Je vais montrer cette photo à mon garçon quand il va vouloir que je lui achète de nouvelles épaulettes ».
Après le premier match, l'entraîneur-chef Jon Cooper disait que Crosby se retirera éventuellement en tant que le plus grand joueur ayant porté le maillot du Canada. Ce ne sera pas uniquement en raison de ses exploits sur la patinoire. Son héritage auprès des MacKinnon, Connor McDavid, Mitch Marner et compagnie se transmet de tant de façons.