Au cours du prochain mois, le RDS.ca vous propose un tour d’horizon des 30 formations de la LNH qui auront l’obligation de soumettre une liste de protection en vue du repêchage d’expansion du Kraken de Seattle du 21 juillet prochain et des décisions qui attendent les directeurs généraux.

Aide-mémoire : les règlements du repêchage d'expansion

La mort, les taxes... et une autre excellente saison du duo formé de Patrice Bergeron et Brad Marchand : trois grandes certitudes de la vie! Les Bruins de Boston ont fait fi d’une saison plutôt compliquée du point de vue des blessures pour malgré tout se hisser confortablement dans le portrait des séries éliminatoires, même si ce ne fut pas au sommet de leur division qu’on les a retrouvés cette fois. Depuis plusieurs saisons, les Bruins ont une équipe bâtie sur mesure pour connaître du succès lorsque ça compte, et ça s'est vu dans la facilité à laquelle ils l'ont emporté lors de la série de premier tour dans la division Est, face aux Capitals de Washington, qui n'étaient pas les premiers venus. Ils ont cependant succombé devant la magie de Barry Trotz et ses Islanders de New York au deuxième tour, un échec qui sera difficile à digérer pour une équipe qui se voyait retourner en grande finale.

Depuis le temps, nous sommes tous bien au fait de la grande efficacité des numéros 37 et 63 de Boston, et ce, dans toutes les situations que leur propose l’entraîneur Bruce Cassidy. Mais leur travail en infériorité numérique ces derniers mois s’est particulièrement démarqué du reste. De façon tout à fait inusitée, jusqu’à la mi-avril, le duo Bergeron-Marchand avait marqué autant de buts à court d’un homme (6) qu’il n’en avait alloué à ses adversaires en plus d’une soixante de minutes de jeu.

Après avoir amorcé le calendrier écourté sans leur franc-tireur vedette David Pastrnak, les Bruins ont perdu quelques morceaux importants de leur brigade défensive pour des portions importantes de la saison. Il y a eu notamment la longue absence de Brandon Carlo, limité à seulement 27 rencontres, ainsi que les multiples séjours à l’infirmerie de Matt Grzlecyk, qui était en quelque sorte pressenti pour être le remplaçant de Torey Krug comme principale arme offensive à la ligne bleue. Kevan Miller n’a quant à lui disputé que la moitié des matchs de son club en saison régulière. À un certain moment dans l’année, Boston a même dû s’en remettre à un top-6 défensif formé de Jérémy Lauzon, Connor Clifton, Jakub Zboril, Steven Kampfer, Jarred Tinordi et Jack Ahcan l'instant d'un match, en plus de s’en remettre à un tandem composé de Daniel Vladar et Jeremy Swayman devant le filet. 

Utilisé plus de 24:00 en moyenne par match, Charlie McAvoy a très bien répondu au défi à sa première saison sans l’ancien grand leader du groupe défensif, Zdeno Chara, parti à Washington. Dans un calendrier normal de 82 matchs, McAvoy se serait dirigé vers la meilleure production offensive de sa carrière. Certains ont même déploré le fait que son nom ait été omis de la courte liste des trois finalistes au trophée Norris. Il a continué d'être l'homme de la situation à la ligne bleue durant les confrontations éliminatoires par la suite, face aux Capitals et aux Islanders.

COMMENT S’ANNONCE L’AVENIR DES BRUINS?

Comme plusieurs clubs occupant le siège d’acheteur à la date limite des transactions, les Bruins n’ont pas accumulé les hauts choix au repêchage ces dernières années, loin de là. Difficile d’identifier dans leur bassin d’espoirs des patineurs qui sont réellement prêts à offrir une contribution immédiate avec le grand club. À ce jour, Jack Studnicka demeure le meilleur espoir de Boston à l’attaque, mais cette saison 2020-2021 ne s’est pas déroulée sans heurts pour l’ancien 53e choix au total il y a quatre ans. 

L’ancien de la Ligue junior de l’Ontario a eu droit à une vingtaine de matchs dans la LNH, mais s’est aussi retrouvé dans les estrades pour de longues périodes de temps, avant d’être cédé à Providence dans la LAH, où il a mis dix matchs avant de marquer son premier filet.

Une des révélations de cette saison écourtée chez les Bruins a été le gardien de but Jeremy Swayman, qui a été époustouflant dès son arrivée chez les professionnels après un solide parcours dans la NCAA avec l’Université du Maine conclu par une place parmi les finalistes au trophée Hobey-Baker à sa dernière année. Tuukka Rask et Jaroslav Halak ne seront pas éternels à « Beantown », et à voir aller le portier de 22 ans originaire de l’Alaska, il deviendra une sérieuse option à prendre la relève une fois les deux vétérans partis vers la retraite. L’échantillon est mince, il faut l’admettre, mais Swayman s’est réellement fait un nom le temps de le dire à Boston.

LAUZON PARMI LES LAISSÉS-POUR-COMPTE?

Il ne représente peut-être pas une grande menace en territoire offensif avec sa récolte de six buts en quatre saisons professionnelles avec Providence et Boston, mais le défenseur Jérémy Lauzon est devenu l'un des préférés de Bruce Cassidy dans les situations défensives au cours de la dernière année et demie. On peut s’imaginer que ce n’est pas de gaieté de coeur que le directeur général Don Sweeney laissera le Québécois de 24 ans hors de sa liste de protection, mais s’il opte pour la formule « 7 attaquants, 3 défenseurs et un gardien », le constat évident qui en ressort est que McAvoy, Carlo et Grzelcyk devraient former le trio d’arrières protégés par les Bruins avant le repêchage d’expansion.

Clifton, Zboril et Moore seraient trois autres défenseurs des Bruins également disponibles pour le Kraken de Seattle, tandis que le vétéran Miller se dirige vers l’autonomie complète et n’a pas besoin d’être protégé.

Le statut de joueur autonome sans compensation est d’ailleurs un thème récurrent à Boston en vue de la prochaine saison morte. En plus de Miller, cinq autres joueurs de l’équipe, dont quelques-uns possédant une ancienneté assez importante à Boston, seront admissibles à être libres comme l’air à compter du 28 juillet. On parle ici de Rask, Halak, David Krejci, Taylor Hall et Sean Kuraly. Du lot, Sweeney aimerait trouver l’espace sur la masse salariale pour conserver Rask, Krejci et possiblement même Hall, ces deux derniers ayant formé une chimie quasi immédiate avec Craig Smith au sein de la deuxième unité offensive.

Hall a été très bon durant ses 16 matchs de saison régulière avec Boston (8 buts et 6 aides), ne tardant pas à se faire de nouveaux amis à Boston, et son début de parcours en éliminatoires s'est avéré tout aussi prometteur en dépit du fait qu’il n’évoluait pas avec le « Big 3 » à égalité numérique. Sauf que Hall a connu plus de difficultés dans le dernier droit; au moment d'être évincé des séries par les Islanders, Hall n'avait qu'un but à sa fiche à ses huit derniers matchs, et un différentiel de moins-5 à ses trois derniers.

Ce n’est pas la première fois que le gagnant du trophée Hart de 2018 se dit disposé à signer un contrat à long terme avec une nouvelle équipe (c’est ce qu’il avait dit en Arizona et à Buffalo), mais voyant à quel point il su relancer une carrière qui piquait du nez en quelques mois sous les ordres de Cassidy, on est tenté de croire Hall lorsqu’il affirme qu’il se voit élire domicile à Boston. Mais ça, c'est si, et seulement si la gymnastique financière des Bruins le permet.

Par la force des choses, Vladar devrait être le gardien des Bruins qui sera mis hors de la portée du Kraken le mois prochain. Le Tchèque de 23 ans n’a pas mal fait à sa première audition dans le circuit Bettman, enregistrant notamment sa première victoire le 16 mars. Il s’est simplement fait voler la vedette par l’entrée en scène remarquable de Swayman, mais celui-ci étant exempté du repêchage d’expansion, Vladar sera l’élu des Bruins, à moins que pour une raison ou une autre, Rask choisisse de prolonger son entente avant le 17 juillet, date butoir des 30 équipes (Vegas étant la seule exception) pour annoncer leur liste de protection. Certains se sont demandé si Rask venait de disputer son dernier match à Boston après le revers dans le match no 6 face aux Islanders, mais la plupart des journalistes affectés à la couverture d'équipe affirment qu'ils seraient très étonnés que le Finlandais ne soit pas de retour l'automne prochain.

Lors du bilan de l'équipe, Rask a donné raison à ceux qui ne se l'imaginent pas dans le maillot d'une autre équipe de la la LNH : « Je ne jouerai pour personne d'autre que les Bruins. Nous sommes chez nous ici. Nous avons trois enfants qui ont leurs amis à l'école. Je ne vois aucune raison d'aller jouer ailleurs à ce point-ci de ma carrière », a insisté le portier de 34 ans.

Chose certaine, les Bruins auront besoin de la profondeur que leur procure le duo Swayman-Vladar – peut-être même auront-ils même besoin du retour de Jaroslav Halak?  en début de saison prochaine, puisque Rask sera à l'écart du jeu jusqu'en janvier ou février 2022, résultat d'une opération à la hanche qu'il devra subir durant l'entre-saison.

Prédictions du RDS.ca

Attaquants (7)

Brad Marchand (Clause de non-mouvement)
David Pastrnak
Patrice Bergeron (Clause d'échange à 3 équipes sur 31)
Charlie Coyle
Craig Smith
Nick Ritchie
Jake DeBrusk

Défenseurs (3)

Charlie McAvoy
Matt Grzelcyk
Brandon Carlo

Gardien (1)

Daniel Vladar

Principaux éléments non-protégés

Tuukka Rask (G / Joueur autonome sans compensation)
Jaroslav Halak (G / Joueur autonome sans compensation)
Taylor Hall (A / Joueur autonome sans compensation)
David Krejci (A / Joueur autonome sans compensation)
Chris Wagner (A)
Karson Kuhlman (A)
Curtis Lazar (A)
Zach Senyshyn (A)
Jérémy Lauzon (D)
Connor Clifton (D)
Jakub Zboril (D)

Le portrait des équipes de la LNH

Ducks Anaheim Coyotes Arizona Bruins Boston
Sabres Buffalo Flames Calgary Hurricanes Caroline
Blackhawks Chicago Avalanche Colorado Blue Jackets Columbus
Stars Dallas Red Wings Detroit Oilers Edmonton
Panthers Floride Kings Los Angeles Wild Minnesota
Predators Nashville Devils New Jersey Islanders New York
Rangers New York Sénateurs Ottawa Flyers Philadelphie 
Penguins Pittsburgh Sharks San Jose  Blues St. Louis
Lightning Tampa Bay Maple Leafs Toronto Canucks Vancouver 
Capitals Washington  Jets Winnipeg Canadien Montréal