Section spéciale Repêchage LNH 2019

Repêchage 2019 : fais ton classement

BUFFALO – Les comparaisons fraternelles sont souvent amusantes. Quand elles concernent deux surdoués nés à 22 mois d’intervalle, elles sont inévitables.

Depuis qu’il a été le tout premier choix du repêchage de la Ligue junior de l’Ontario (OHL), en 2017, Ryan Suzuki est constamment placé sous la même loupe que son frère Nick. Son gabarit, son style de jeu et son parcours athlétique sont examinés en fonction de ce que son frangin a accompli avant lui. Rares sont les entrevues où Ryan ne doit pas répondre à une question sur celui dont il tente de suivre les traces.

Et plus la date du 21 juin approche, plus le cadet de la paire a l’impression de se répéter. 

« C’est la comparaison la plus facile à faire, comprend Ryan, qui a dû aborder le sujet pendant toute la semaine qu’a duré le camp d’évaluation des meilleurs espoirs de la LNH à la fin mai. On est des frères, les gens veulent savoir ce qui se passe entre nous, comment je me vois par rapport à lui, des trucs comme ça... »

L’exercice est défendable. Les deux frères ont accédé au junior majeur après avoir dominé leur club midget avec des chiffres similaires. Les deux ont été des choix de première ronde de leur club junior. Les deux ont livré des statistiques pratiquement identiques à leur saison recrue. Et dans un peu moins de deux semaines, les deux pourraient être des choix de première ronde dans la Ligue nationale.

Nick, un joueur de centre droitier qui fait rêver les partisans du Canadien de Montréal, a été choisi au 13e rang par les Golden Knights de Vegas en 2017. Ryan, un gaucher, a des chances réalistes de faire mieux. Alors que certains experts lui prédisent une sortie vers la fin de la première ronde, d’autres le voient percer le top-15.

« Je crois qu’on est deux types de joueurs différents, mais notre jeu repose sur les mêmes bases, c’est-à-dire que c’est notre sens du jeu qui nous permet de nous démarquer, estime Ryan. Je crois que je suis un meilleur patineur que lui. Je ne sais pas s’il serait d’accord avec ça, mais je sais que c’est le cas de plusieurs personnes. Et c’est un meilleur marqueur alors que je suis davantage un fabricant de jeu. »

Dan Marr, qui évalue chaque année des centaines de joueurs d’âge junior dans son rôle de directeur de la Centrale de recrutement de la LNH, sert une évaluation qui concorde avec l’autocritique du jeune Suzuki.

« Les deux sont incroyablement intelligents. Nick est une menace offensive constante quand il est sur la patinoire et il peut transporter son équipe sur ses épaules. Quant à Ryan, je dirais que son jeu est plus cérébral. Il se projette vers l’avant de manière plus réfléchie et il voit le jeu se dérouler devant lui de manière exceptionnelle. Je le perçois comme un joueur très endurant qui peut cumuler les minutes et jouer dans plusieurs situations. Ce qu’il procure à son équipe, c’est son intelligence et son sang-froid. Ce sont ses deux plus grandes qualités. »

Ensemble à Montréal?

Ryan a beau être un peu las d’être considéré comme la plus récente version de son frère, ça ne le prive pas de la capacité de s’émerveiller devant ses exploits et de vouloir s’en inspirer.

Au cours des derniers mois, Nick Suzuki a été le principal artisan de l’un des plus mémorables parcours de l’histoire des éliminatoires de l’OHL, aidant le Storm de Guelph à combler d’importants déficits dans trois séries consécutives pour éventuellement remporter le championnat de la Ligue. Quand le champagne a arrêté de couler, Suzuki trônait confortablement au sommet du classement des marqueurs et est parti pour le tournoi de la Coupe Memorial avec le trophée du joueur par excellence des séries sous le bras.

Ryan, qui ne s’est pas qualifié pour les séries avec les Colts de Barrie, a apprécié fièrement le spectacle.

« En raison de ma convocation avec l’équipe canadienne au Championnat du monde des moins de 18 ans, je n’ai pas pu suivre la série contre London, mais quand je suis revenu, je me suis mis à jour et j’ai assisté à quelques matchs de la finale contre Ottawa. C’était bien de voir mon frère exceller dans des moments si importants. Je l’ai toujours connu comme l’homme des grandes occasions et il l’a vraiment démontré au cours de ces séries. Maintenant, j’espère pouvoir le voir faire la même chose dans la LNH l’an prochain. »

Et si les deux frères s’y retrouvaient, ensemble, dans un avenir pas trop lointain? Trevor Timmins a peut-être d’autres plans en tête, mais Suzuki sera fort possiblement disponible lorsque le Canadien se présentera au micro pour annoncer son choix de premier tour à Vancouver.

« Ça serait certainement spécial d’être repêché là-bas et de jouer un jour avec Nick. Ça serait cool et aussi plus facile pour nos parents de suivre nos carrières! Mais en réalité, j’ai juste hâte de pouvoir goûter à la LNH. Peu importe où, je serai aux anges. »