Un peu comme la majorité d’entre vous, j’ai été très surpris en ce dimanche de la fête des Mères, autant par le moment choisi que par l’identité de celui qui aura la lourde tâche de prendre la relève de Dave Cameron, lui qui a été remercié de ses services le 12 avril dernier. Guy Boucher aura donc le mandat de redresser la barre d’une franchise en quête d’identité.

Après avoir vu Bruce Boudreau se joindre au Wild du Minnesota 24 heures plus tôt, le nouveau directeur général des Sénateurs, Pierre Dorion, aura adopté une position claire, nette et précise. Le DG a aussi mis fin aux différentes spéculations qui circulaient dans l’entourage de l’équipe, notamment avec la soudaine disponibilité de Bob Hartley après son congédiement chez les Flames de Calgary.

Une première décision considérée audacieuse et qui ne manque pas de cran, mais ce sera la première d’une longue lignée qui surviendront au cours des prochaines semaines à l’approche de la prochaine séance de sélection et du 1er juillet prochain avec le marché des joueurs autonomes.

Boucher, qui devient le 6e entraîneur-chef de la concession depuis 2007, est un homme de hockey reconnu pour ses qualités de communicateur. Il a le souci du détail et il est servi par une rigueur des plus palpables dans les exigences de bien faire les choses.

Le principal concerné tentera de saisir l’opportunité de ce deuxième passage à titre d’entraîneur-chef dans la Ligue nationale pour faire taire certains de ses dénigreurs sur la place publique depuis son licenciement au sein du Ligthning de Tampa Bay en mars 2013.

Tout cela suite à de résultats brouillons et d’un mécontentement bien senti de la part de quelques vétérans envers les différentes méthodes de celui-ci et du style de jeu fortement critiqué et dénoncé par plusieurs. Style qui aura, au fil du temps, collé une étiquette dont il sera difficile de se défaire pour cet ancien entraîneur de la Ligue de hockey junior majeur du Québec.

Homme de hockey intelligent, passionné, démonstratif et « obsédé » par la « game », nul doute que le recul des dernières années et la remise en question dans un processus d’effectuer un retour au sein du meilleur circuit de hockey au monde feront de lui un meilleur entraîneur.

Boucher a certainement appris beaucoup depuis son passage derrière le banc du Lightning, surtout au niveau de la relation joueurs-entraîneurs, là où souvent l’ego de certains a tendance à prendre beaucoup de place au sein d’un vestiaire.

Le nouvel entraîneur de la formation de la capitale nationale, qui selon les dires du deuxième étage de l’organisation a fait une très bonne première impression, a su profiter des dernières semaines pour faires ses propres devoirs dans l’analyse des moindres détails de la franchise.

Il est même allé jusqu’à contacter certains membres de l’organisation actuelle, question d’avoir le meilleur portrait possible concernant l’état actuel chez les Sénateurs d’Ottawa, afin de voir la grandeur du défi qui l’attend pour les prochaines années.

Il devra rapidement décortiquer les défis qui se présenteront à lui dans la relance de cette franchise qui bat de l’aile depuis quelques années, tant sur le plan individuel, que collectif, là où l’absence de rigueur et d’éthique de travail a représenté le talon d’Achille de la formation ottavienne.

Un message qui devra être des plus limpides envers certains joueurs de premier niveau, question d’adhérer au fait que les choses vont changer et que l’objectif commun est de redevenir une formation compétitive pour les prochaines saisons.

Maintenant que cela fait partie des choses du passé, il sera tout de même intéressant de connaître la suite des choses dans l’embauche de ceux qui devraient travailler à ses côtés au cours des prochaines saisons.

Pendant que plusieurs spéculations envoient déjà l’entraîneur-chef actuel des Olympiques de Gatineau, Benoit Groulx, prendre les commandes de la formation des Senators de Binghamton, poste laissé vacant depuis le départ de Luke Richardson vers de nouvelles opportunités, il ne faudrait pas être surpris de voir Guy Boucher greffer à son personnel d’entraîneurs du vécu et de l’expérience de la Ligue nationale.

Bob HartleyQue ce soit un ancien entraîneur ou un ancien joueur du circuit Bettman, il reste que certains hommes de hockey au profil très intéressant pourraient devenir disponibles à la fin de la présente saison.

Peu importe ce qu’en pensent plusieurs, je persiste à croire que Bob Hartley ne figurait pas dans les plans des Sénateurs, et ce, malgré sa grande expérience du circuit. Pour plusieurs, il semblait représenter un choix naturel et un candidat de premier plan pour un ensemble de facteurs, mais je ne fais pas partie de ce lot.

Ignoré en décembre 2014, la rapidité de l’annonce de Pierre Dorion au cours des dernières heures, à la suite de la décision de Bruce Boudreau de se joindre au Wild du Minnesota, aura eu pour effet de court-circuiter les ardents défendeurs du natif de Hawkesbury.

Le choix de Guy Boucher tend aussi à renforcir les propos entendus en coulisse dans les dernières années, voulant que Hartley n’avait pas nécessairement tous les atomes crochus pour hériter du poste chez les Sénateurs, lui qui vit en quelque sorte un deuxièmedur coup en moins d’une semaine.

Malheureusement pour lui, dans un contexte où les places disponibles se font de plus en plus rares, à l’exception des Ducks d’Anaheim, Hartley pourrait devenir un candidat de relève en cas de changement en cours de saison pour les organisations en quête d’expérience du métier.