Engagée dans une lutte sans merci, qui laisse peu de place à l’erreur et surtout peu de place à un passage à vide, la troupe de Dave Cameron, en quête de résultats et de précieux points au classement, aura réussi au cours de ses deux dernières sorties à amasser trois points sur une possibilité de quatre.

Trois points forts importants, dans une des divisions des plus compétitives de la Ligue nationale cette saison, soit l’Atlantique. Or, ce ne sont malheureusement pas des points que l’on peut associer à la qualité de la performance sportive.

Ce sont plutôt des performances brouillonnes qui ont, entre autres, permis aux Panthers de la Floride de diriger 40 tirs en direction du vétéran Craig Anderson, lui qui n’a cédé qu’à une seule occasion. Puis, dimanche soir dernier, face aux Bruins de Boston, les Sens ont concédé 39 tirs dans une de ces parties intradivision qu’ils ont finalement remportée par la marque de 3-1.

Au total : deux parties, 79 tirs contre et seulement deux buts alloués, à l’exception de la séance de tirs de barrage du côté de la Floride, contre seulement 38 tirs dirigés au filet par les Sénateurs.

Du caoutchouc, du caoutchouc et encore du caoutchouc, avec une moyenne approximative de 34 tirs concédés par partie depuis le début de la saison. Au cours de la saison, les Sens ont accordé 30 tirs et plus à l’adversaire lors de 28 matchs et lors de sept de ces rencontres, ç’aura été 40 et plus.

Côté statistiques, Anderson se classe dans la catégorie des gardiens de but les plus sollicités depuis le début du calendrier régulier, lui qui a effectué 29 des 36 départs de sa formation cette saison.

Toujours humble dans ses propos, à chacune de ses sorties, autant dans les bons que les moins bons départs, Anderson est un élément clé des succès des Sens.

Dave CameronSans risque de se tromper, n’eût été ses performances depuis octobre dernier, jamais les Sénateurs ne seraient là où ils sont actuellement, soit dans la position d’une formation qui s’accroche toujours à la possibilité de participer aux prochaines séries éliminatoires, sans le vétéran de 34 ans.

Sans rien enlever à la contribution à la fiche actuelle des Sens de certains autres joueurs, il en repose beaucoup trop sur les épaules des gardiens de la formation ottavienne depuis le début de la saison.

Alors que les Sénateurs sont impliqués dans une lutte avec plusieurs rivaux de division, le danger de ne pas rectifier le tir en jouant de façon plus structurée et systématique, avec constance, pourrait éventuellement représenter leur pire ennemi.

Il faut admettre que la troupe de Dave Cameron a toutes les difficultés du monde à garder la tête au-dessus de l’eau, dans un contexte où la parité n’a jamais été aussi présente, comme mentionné dans la chronique précédente.

L’engagement, comme équipe, à obtenir de meilleurs résultats sur les patinoires adverses devra devenir une des priorités dans la deuxième moitié de saison. Ottawa compile une fiche des plus ordinaires de 1-6-1 à ses huit dernières sorties sur les patinoires adverses.

Cela témoigne assez bien des difficultés rencontrées avec cette maigre récolte de trois petits points sur une possibilité de 16, contrairement au rendement à domicile, là où les Sénateurs ont remporté leurs cinq derniers duels face à des formations compétitives du circuit Bettman.

Le Canadien, une équipe fragile!

Le Canadien est présentement engagé dans un cercle vicieux, et ce, depuis un certain temps, après avoir connu un départ canon. Il faut dire que l’absence de Carey Price, en raison de blessure et la perte de Brendan Gallagher depuis quelques semaines, témoignent assez bien de la fragilité de n’importe quelle formation du circuit Bettman lorsqu’elle est moindrement hypothéquée de joueurs de premier niveau.

Le Tricolore ne fait pas exception à la règle, alors qu’il est un peu victime des attentes qu’il s’est lui-même créées en début de saison, avec un départ fulgurant. Aujourd’hui, la pression interne et externe semble peser de plus en plus lourd dans l’environnement immédiat de la Sainte-Flanelle.

Même si certaines statistiques avancées tendent à démontrer que tout n’est pas noir chez le Canadien, la troupe de Michel Therrien est engagée dans une spirale qui demande et exige de tous un resserrement du jeu défensif dans les trois zones.

Cela exige inévitablement de sacrifier une partie de l’attaque en situation de cinq contre cinq, question de ne pas trop exposer son côté vulnérabilité. Il est évident que le Canadien est moins confiant devant le filet, que l’attaque est beaucoup moins audacieuse par les temps qui courent et que la pression a un grand rôle à jouer dans l’équation.

Max PaciorettyUne pression à couper au couteau, qui se veut en quelque sorte un réel premier test de leadership pour le nouveau capitaine de la formation montréalaise, Max Pacioretty. Ce dernier, en plein milieu d’une zone de turbulence, prendra en expérience et cela lui servira fort possiblement à moyen et long terme.

Tout ça, en espérant que l’énergie déployée dans ce nouveau rôle ne lui fera pas perdre son niveau de concentration sur ses propres performances.

En contrepartie, de penser un seul instant que tout doit reposer sur ses épaules serait malhonnête. Cette responsabilité doit être partagée entre les joueurs de premier niveau, qui par leur rendement au niveau de la patinoire doivent tout simplement avoir un effet d’entraînement chez leurs coéquipiers.

Un rendement fort questionnable chez plusieurs de ces joueurs depuis quelques semaines. Cela porte à croire que l’élément confiance est mis à rude épreuve par les temps qui courent, alors qu’il s’agit pourtant d’une confiance qui paraissait inébranlable en début de saison.

Sans rien enlever à la nouvelle acquisition de Marc Bergevin, Ben Scrivens (acquis en retour de Zack Kassian), cette transaction ne réglera pas tout. Il faudrait être un peu naïf pour penser de cette façon.

Dans un contexte où l’avance au classement du Canadien tend à fondre comme neige au soleil, Marc Bergevin, par l’acquisition d’un gardien de but avec une certaine expérience dans la ligue nationale, répond à l’appel de son entraîneur, qui avait lancé quelques flèches à l’égard de Condon et Tokarski sur la place publique la semaine dernière.

Une première action du directeur général Marc Bergevin qui pourrait ne pas être la dernière, si la situation perdure, dans un marché qui ne tend pas à pardonner, mais bien au contraire... À suivre!

Clin d’œil à Bob Hartley et Gerard Gallant!

Après avoir connu un départ des plus difficiles, à la suite d'une saison de 97 points en 2014-2015, comment ne pas reconnaître la qualité du travail de Bob Hartley pour expliquer le redressement des Flames de Calgary au cours des dernières semaines?

Bob HartleyForts d’une fiche de 8-2-0 à leurs dix dernières sorties, les Flames se retrouvent aujourd’hui au plus fort de la lutte pour une des trois premières positions dans la division Pacifique, qui n’est pas nécessairement reconnue pour être des plus compétitives cette saison.

Pendant ce temps, petit clin d’œil à l’ancien entraîneur adjoint du Canadien, Gerard Gallant, alors qu’à sa deuxième saison derrière le banc des Panthers de la Floride, il donne raison à Dale Tallon de l’avoir choisi.

Les Panthers représentent certainement une formation en nette progression, et ce, en raison de cette bande de jeunes loups repêchés au cours des dernières années, qui sont bien encadrés par plusieurs bons vétérans, dont Roberto Luongo et Jaromir Jagr.

De son côté, Gallant semble profiter pleinement de cette deuxième opportunité de diriger dans la Ligue nationale comme entraîneur-chef, alors que sa formation mérite de plus en plus le respect de ses pairs.

Sur ce, bonne et heureuse année 2016 à tous!