Le centre vedette des Maple Leafs de Toronto Auston Matthews en a eu plein les bras avec la couverture défensive que lui a réservé le Canadien, et tout particulièrement l'étroite attention que lui portait son vis-à-vis Phillip Danault soir après soir.

Durant le bilan de fin de saison des Leafs, mercredi, Matthews a complimenté le no 24 du CH pour la qualité du travail effectué à son endroit.

« Je crois que ses habiletés sont sous-estimées; il apporte beaucoup sur la glace, a admis Matthews. (...) Chaque fois qu'on les affronte, c'est un grand défi de devoir l'affronter. »

Auteur d'une production monstre de 41 buts en 52 matchs de saison régulière, l'Américain de 23 ans, qui a remporté le trophée Maurice-Richard, a été limité à un maigre but en sept rencontres éliminatoires face aux Montréalais. Il a ajouté quatre mentions d'aide durant les sept matchs de la confrontation.

« Un sentiment horrible »

Les Leafs de Toronto n'ont toujours pas digéré, 48 heures plus tard, leur élimination au premier tour aux mains du Canadien de Montréal et ils tentent toujours de trouver des réponses à cette nouvelle exclusion hâtive après une bonne saison.

« Aussi dévastés que nous sommes aujourd'hui d'avoir laissé tomber des gens, nous n'allons pas arrêter jusqu'à ce que nous atteignons notre objectif, a mentionné le président des Maple Leafs, Brendan Shanahan. Nous allons l'atteindre ici, à Toronto, et avec ce groupe. Il y aura des changements et il y aura des ajustements en cours de route. L'équipe évoluera et les gens évolueront, mais nous allons réussir. »

Les Leafs s'étaient pourtant bâti une avance de 3-1 dans la série avant de perdre les matchs nos 5 et 6 en prolongation, puis le septième, 3-1, au Scotiabank Arena, lundi.

« Nous n'avons pas été en mesure de fermer les livres, a déclaré Wayne Simmonds. Je pense que les bonnes équipes, quand elles sentent leurs adversaires en danger, ferment les livres. »

Plusieurs joueurs qui ont rencontré les médias, mercredi, ont mentionné que l'équipe n'avait « pas commencé à temps » certains matchs de cette série, un manque d'urgence dès la première mise en jeu. C'est tout à l'honneur des Leafs d'avoir forcé la tenue de la prolongation dans les matchs nos 5 et 6, mais ils ont éprouvé du mal à jouer avec constance pendant 60 minutes.

C'est la cinquième année d'affilée que les Maple Leafs sont éliminés au premier tour. Les attentes étaient élevées cette saison, après que les Leafs eurent remporté le titre de la section Nord.

« C'est celle qui fait le plus mal, a dit l'attaquant Zach Hyman. C'est la plus crève-coeur d'entre toutes. Il n'y a pas d'excuse, il n'y a rien qu'on puisse identifier. Nous n'avons tout simplement pas fait le travail. »

Le directeur général Kyle Dubas, l'entraîneur-chef Sheldon Keefe, ainsi que Shanahan ont rencontré les médias plus tard mercredi.

Les Maple Leafs n'ont pas gagné une série depuis 2004. Leur dernière coupe Stanley remonte à 1967.

« Nous étions emballés de jouer en séries et d'avoir l'occasion d'effacer l'histoire, a indiqué Keefe. Nous avons échoué et nous prenons le blâme. »

Shanahan a continué à dire qu'il croyait au noyau de l'équipe, composé des attaquants Auston Matthews, Mitch Marner, du capitaine John Tavares et de William Nylander.

« Toutes les équipes de la LNH aimeraient avoir un d'entre eux, mais nous les voulons aussi, a insisté Shanahan. Nous les aimons et nous voulons les garder. Ce sont des joueurs spéciaux qui sont dévoués à gagner à Toronto. C'est important pour nous de continuer à les développer. »

Matthews et Marner ont excellé pendant la saison, mais ont été plutôt muets en séries. L'avantage numérique des Leafs a été inefficace et le Canadien a profité des erreurs des Torontois.

« Personne ne se sent bien près cette élimination, c'est horrible, a admis Marner. Nous voulions tous un meilleur résultat. C'est un sentiment horrible que de ne pas avoir accompli quoi que ce soit. »

Les blessures à Tavares et au défenseur Jake Muzzin n'ont pas aidé, mais l'absence "d'instinct du tueur" des Leafs en fin de série s'est avérée plus coûteuse. Ils n'avaient tout simplement pas l'énergie nécessaire dans le match no 7.

« Les équipes qui vont le plus loin sont celles qui travaillent le plus fort et qui fatiguent les clubs adverses, a analysé Muzzin. Nous devons apprendre de cela et en faire plus dorénavant. Ça ne peut pas être facile de nous affronter, sinon, nous n'irons jamais loin en séries. »

Une équipe qui a souvent impressionné par la puissance de son attaque en saison a semblé craindre de prendre des chances en séries. Les Leafs ont même paru intimidés par moments.

« Nous avons eu des leçons douloureuses au cours des années, a exprimé Dubas. Les leçons sont répétées jusqu'à ce qu'elles soient apprises et je crois que nous arrivons à ce point. »

Pendant ce temps, Carey Price a montré comment faire les choses. Avec une attitude toute en confiance, il a affiché son calme des grandes occasions et ses coéquipiers s'en sont inspirés.

Les Canadiens ont obtenu le résultat souhaité, tandis que les Leafs se demandent ce qui s'est passé.

« Je crois qu'il y a toujours de la confiance en ce groupe et que nous avons accompli de bonnes choses cette saison sur lesquelles nous pouvons bâtir, a offert le défenseur Morgan Rielly. Quant aux séries, je crois que nous avons de difficiles leçons à apprendre. Ça se fait sur la durée, avec les défaites.

« Ça fait mal, vous apprenez et allez de l'avant. Comme groupe, on doit être en mesure de faire cela. »

Les Maple Leafs ont plusieurs joueurs qui profiteront de l'autonomie, notamment Hyman et le gardien Frederik Andersen.