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RÉSULTATS

La coupe Stanley avant la coupe de cheveux pour Bobrovsky

Sergei Bobrovsky Sergei Bobrovsky - PC
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Sergei Bobrovsky doit passer chez le coiffeur.

Le gardien de but des Panthers de la Floride doit utiliser un bandeau ces derniers temps afin de retenir ses cheveux. Bobrovsky n'a pas ce problème habituellement : dès que la saison se termine, il se rase la tête et la barbe le plus court possible afin de ne pas être ennuyé jusqu'au début de la saison suivante.

Cette saison, toutefois, se poursuit. Et ses poils, eux, continuent de pousser. Et pendant ce temps, la légende de Bobrovsky continue de s'écrire.

Le gardien russe avait entamé les séries éliminatoires dans le rôle de gardien auxiliaire derrière Alex Lyon, avant de transporter les Panthers jusqu'en série finale de la Coupe Stanley. Il a d'abord muselé les menaçants Bruins de Boston au premier tour, avant d'évincer les Maple Leafs de Toronto au deuxième et de faire le même coup aux Hurricanes de la Caroline en série finale de l'Association Est. Ces derniers, il les a balayés, après avoir notamment contribué à la victoire des Panthers en quatrième période de prolongation lors du match no 1.

C'est pour ce genre de situation qu'il demande au préposé à l'équipement des Panthers de percer des trous dans ses patins : il transpire beaucoup et s'asperge de tellement d'eau pendant une partie que celle-ci doit finir par s'écouler quelque part.

« Il vient d'une autre planète, a confié l'attaquant des Panthers Carter Verhaeghe. Il joue si bien depuis le début des séries éliminatoires. Chaque fois qu'il nous faut un gros arrêt, il le sort. Chaque fois que l'adversaire tente de trouver son rythme, il le brise. Il a un impact sur nos matchs, et il a été incroyable. C'est un véritable mur de briques. »

Ses statistiques tendent à prouver les propos de Verhaeghe depuis 12 matchs: une fiche de 11-1, 438 arrêts sur 465 tirs pour un taux d'efficacité de 94,2% et une moyenne de buts alloués de 1,95. En près de 100 minutes de jeu en temps supplémentaire, il a repoussé les 54 lancers dirigés vers lui.

Il a remporté le trophée Vézina à deux reprises déjà, et les Panthers l'ont acquis sur le marché des joueurs autonomes en 2019 avant de lui consentir un contrat de sept saisons et 70 millions $US. Et jusqu'ici, il vaut chaque cent investi.

« Il a toujours joué de cette façon-là, et il est maintenant récompensé avec une participation à la série finale de la Coupe Stanley, a souligné l'attaquant des Panthers Patric Hornqvist, qui décoche sans relâche des tirs dans sa direction, afin que les deux hommes puissent continuer de s'améliorer. Ma femme m'a dit qu'il avait versé une larme lorsqu'il a appris que nous y participerions... Ces moments-là... ils sont tellement cool quand un joueur réalise la position dans laquelle il se retrouve. »

Les gardiens, par définition, sont excentriques, chacun ayant sa propre routine et ses propres croyances afin de performer à son plein potentiel. L'entraîneur-chef des Panthers, Paul Maurice, a cessé d'essayer de comprendre ses gardiens de but il y a des lunes déjà. Il a déjà déclaré à plusieurs reprises qu'il ne connaît rien de cette position. Il salue Bobrovsky à son arrivée le matin, et parfois ce sont les seuls mots que les deux hommes s'échangent.

Le lien de confiance est très fort entre eux. Maurice n'a pas à s'assurer que Bobrovsky travaille fort à l'entraînement. Il sait que le vétéran âgé de 34 ans, qui écoule sa 13e saison dans la LNH, fera tout en son pouvoir afin d'être au sommet de sa forme.

« C'est merveilleux, a convenu Bobrovsky. Ça fait un bout de temps que je suis dans cette ligue, vous savez, et je connais mon corps et mon état d'esprit. J'ai ces outils, ceux qui me composent, qui me permettent de me préparer. Et j'apprécie cette confiance. C'est bien de savoir que je peux compter là-dessus... ce genre de liberté dans ton environnement de travail. »

Et il l'a mérité.

Et donc, les Panthers savourent le moment. Ils traversent une longue pause présentement, puisque le premier match de la série finale de la Coupe Stanley n'aura lieu que ce week-end, au plus tôt. Les Panthers seront reposés, et Bobrovsky a assuré que sa routine ne sera pas altérée par cette longue pause forcée.

Ce sera sa première présence en série finale. Sa source d'inspiration est évidente, et si jamais il doit se la remémorer, alors il n'a qu'à jeter un coup d'oeil vers le casier situé à côté du sien dans le vestiaire des Panthers. Il s'agit d'une photo de la coupe Stanley, avec 16 trous percés dans celle-ci, dont 12 sont jusqu'ici comblés par une rondelle symbolisant chacune des victoires de son équipe en séries éliminatoire ce printemps.

Il ne reste donc que quatre trous. Quatre victoires à enregistrer.

« Nous devons nous amuser, savourer le moment, a commenté Bobrovsky. C'est du hockey très relevé. Quand on y songe, on réalise à quel point on a dû travailler fort pour nous retrouver ici. On pense à toutes ces grandes équipes qui nous ont affrontés, et à tous ces grands joueurs qui sont éliminés. Et nous sommes encore ici. Nous sommes très chanceux. »

Et la coupe de cheveux s'en vient, d'ici quelques semaines. Cette fois-ci, elle pourrait cependant rehausser l'apparence d'un champion.

« Il n'y a pas de superstition dans ce qu'il fait, a noté Maurice. Il travaille d'arrache-pied chaque jour. »