OTTAWA – Les joueurs des Sénateurs d’Ottawa pouvaient bien être soulagés quand ils ont assisté au tour de magie de leur capitaine Erik Karlsson. Après tout, il a résolu l’énigme que pose Henrik Lundqvist et il a empêché une cinquième conclusion en prolongation en sept matchs.

En effet, les Sens ont eu à se rendre en temps supplémentaire lors de quatre parties de leur première ronde face aux Bruins de Boston. Disons que ce n’est pas le scénario idéal quand on veut se rendre le plus loin possible.

« C’est un soulagement, surtout parce que quatre de nos matchs ont abouti en prolongation en première ronde. C’est très exigeant pour le corps. Je suis heureux qu’on ait pu éviter ça une autre fois », a avoué le défenseur Marc Methot qui a été complice du but gagnant.

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C’est donc dire que l’issue de tous les matchs de séries des Sénateurs s’est décidée par un seul but. Au total, la troupe de Guy Boucher a eu le dessus à cinq reprises.

« On a parlé de ça tout au long de la saison. Ce n’est pas seulement à propos de gagner des matchs, mais aussi de gagner ceux serrés », a noté l’entraîneur des Sénateurs qui ne s’est pas dépêché pour esquiver les médias comme Alain Vigneault.

Boucher s’est toutefois empressé de préciser qu’il prévoyait une suite très corsée.

« C’est une équipe avec tellement d’atouts qu’on s’attend à un énorme retour en force de leur part », a-t-il dit.

« On veut donner la meilleure opposition qu’on peut. On sait que ce sont des prétendants à la coupe Stanley depuis des années. Ils ont l’expérience et ils sont pressés de gagner la coupe, ils ont une opportunité cette année », a poursuivi Boucher en ajoutant une dose de pression sur ses opposants.

L’entraîneur des Sens perçoit tout de même des signes intéressants de son clan.

« De notre côté, on doit apprendre à gagner en séries. La première ronde a été bonne pour nous, on a appris du premier match dans lequel on menait, mais on a laissé filer le tout en troisième période. On ne voulait pas finir sur les talons cette fois. Ils ont eu des chances, notre gardien a fait de gros arrêts à des moments opportuns », a rappelé le Québécois.

Ce gardien, Craig Anderson, était satisfait de s’être accroché dans cet excellent duel contre Lundqvist.  

« En première période, on imposait le rythme et on l’a refait en troisième période, mais ils ont quand même eu des chances. Parfois, quand tu as un gros élan, une très bonne chance de marquer peut survenir à l’autre bout de la patinoire. Il faut donc être prêt à tout moment », a-t-il convenu.

Anderson n’était pas le seul à se méfier des Rangers, c’était un sentiment partagé par tous ses coéquipiers.

« Ils nous ont montré qu’ils forment toute une équipe de hockey. Ce n’est pas pour rien qu’ils ont battu le Canadien. Ils ont beaucoup de profondeur et de vitesse. Quand on était moins alertes, ils ont exploité leur vitesse et ils ont obtenu quelques échappées. On va prendre la victoire et on va se préparer pour le prochain match », a exprimé Alex Burrows.

Éviter de céder à la frustration

Nul doute, le principal enjeu pour les Sénateurs dans cette série sera de ne pas se laisser envahir par la frustration. Il aurait été facile de tomber dans ce piège en voyant Lundqvist arrêter tout, absolument tout en première période.

« Juste en première période, on a eu tellement de chances de mettre la rondelle dedans. On ne l’a pas fait parce qu’il a joué de manière exceptionnelle, il a fait des miracles. Mais on s’attend à ça donc c’est important de ne pas se frustrer, on va en manquer des tonnes, on le sait.

« Quand tu regardes la série contre le Canadien, on l’a vu faire ces arrêts. Il faut rester calme, on sait qu’il sera aussi bon sinon meilleur dans le prochain match », a exposé Boucher.

Tout de même, ses joueurs ont reconnu que ce n’est pas si facile.  

« Peut-être un peu. Tu y penses, mais on essaie de rester positifs, on se dit que la prochaine va rentrer. On a eu un bond chanceux, on va le prendre, mais il va falloir mieux jouer samedi », a déclaré Burrows questionné sur un découragement possible.  

« Tu as 21 lancers et il arrête tout, c’est difficile de ne pas y penser. Mais on a de bons meneurs et de bons entraîneurs qui nous guident dans la bonne direction. On sait quel genre de gardien on affronte. Ce sera une longue série donc on ne peut pas s’apitoyer sur notre sort aussi vite. On a exécuté notre plan de match, il faut lancer très souvent. C’est tout ce que tu peux faire », a réagi Ryan Dzingel qui a été une inspiration pour les siens.  

En tant que vétéran, Methot ne s’en fait pas trop.

« Il a eu une première ronde fantastique alors ce n’était pas une surprise pour nous. C’est un vétéran avec une merveilleuse carrière. C’est pourquoi il faut envoyer une tonne de rondelles vers lui en espérant que les probabilités finissent par nous avantager », a-t-il conclu à propos d’une réponse qui reste à venir.