TORONTO - Comme il l’a fait des centaines de fois au cours de sa carrière, Martin St-Louis a volé la vedette lundi soir. Cette fois ce n’était pas dans le cadre d’un match de hockey, mais bien dans celui de son intronisation au Temple de la renommée à Toronto.

 

Après avoir reçu la visite surprise d’anciens coéquipiers du Lightning qui ont fait le voyage entre Buffalo, où ils joueront mardi, et Toronto juste à temps pour assister à son intronisation, St-Louis a livré un discours remarquable de sens et d’émotions. Rien à voir avec le joueur froid, toujours très concentré et qui donnait souvent l’impression de s’imposer une distance avec les journalistes.

 

« Je voudrais d’abord remercier les membres du comité de sélection pour l’évaluation qu’ils ont faite de l’impact que j’ai eu sur le hockey », a lancé celui qui a toujours dû combattre les préjugés en raison de sa taille. De sa petite taille.

 

Croisé sur le tapis rouge à l’entrée du Temple de la renommée, son ancien complice et toujours ami Vincent Lecavalier s’est d’ailleurs moqué de sa taille avant la soirée de gala. « Sur ses cartes de hockey, c’était toujours écrit qu’il mesurait 5’9’’ alors qu’il faisait 5’5’’ ou 5’6’’», a ironisé Lecavalier.

 

Ces quolibets, St-Louis les a entendus sur tous les tons et sur toutes les formes. Il s’est toujours appuyé sur une directive que sa mère, aujourd’hui décédée, lui répétait sans cesse lorsqu’il était plus jeune et que la LNH semblait bien loin. Très loin. Trop loin. « Ton cœur et ta détermination te rendront plus grand que n’importe qui. »

 

St-Louis a aussi rendu hommage à son père qui l’a toujours appuyé sans jamais trop le critiquer. « Tu me disais toujours : je ne fais jamais d’erreurs sur le fauteuil sur lequel je suis assis. Ça m’a aidé à surmonter celles que je commettais », a témoigné St-Louis qui a aussi remercié sa grande sœur Isabelle « le premier gardien » contre qui le nouvel intronisé a marqué les premiers buts de sa carrière.

 

St-Louis s’est ensuite assuré de remercier les membres du hockey mineur du secteur Sainte-Dorothée (Delta) à Laval où il a grandi.

 

Il a ensuite pris bien soin de souligner l’importance que ses coéquipiers ont eue sur sa carrière. C’est d’ailleurs son capitaine avec le Lightning lors de la conquête de la coupe Stanley en 2004 Dave Andreychuk qui lui a remis sa plaque commémorative.

« Martin rendait les autres joueurs meilleurs »

 

« Je ne serais jamais arrivé ici sans tous mes coéquipiers. Pour qu’un ailier ait du succès, ça lui prend un bon joueur de centre. J’ai été béni d’avoir la chance de jouer avec Vincent Lecavalier, Brad Richards et finalement Steven Stamkos. Trois grands joueurs. Trois joueurs remarquables. »

 

À la fin de son discours, St-Louis s’est tourné en direction des plus jeunes pour attiser leurs rêves et leur soif de les réaliser. « Je vous invite tous à vous laisser guider par vos rêves. Si les portes se ferment devant vous, cherchez une fenêtre par laquelle vous glissez. N’abandonnez jamais. Assurez-vous d’être un bon coéquipier autant sur la patinoire que dans la vie de tous les jours », a conclu St-Louis en offrant son intronisation au Temple de la renommée du hockey à sa mère décédée après qu’il soit passé du Lightning aux Rangers de New York avec qui il a tenté, mais en vain, de soulever une deuxième coupe Stanley.

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