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RÉSULTATS

Tkachuk : du rêve à la réalité

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Matthew et Brady Tkachuk ont passé des heures à se battre pour la rondelle lorsqu'ils jouaient au hockey devant leur maison de Saint Louis alors que leur père Keith marquait à profusion pour guider les Blues vers la victoire.

Jeudi soir, au Centre Bell, les deux frères se battaient encore avec vigueur pour s'emparer de la rondelle. Ils le faisaient toutefois à titre de coéquipiers et non d'adversaires. Et ils l'ont fait avec brio.

Matthew Tkachuk a marqué deux buts en plus d'ajouter une passe. Brady Tkachuk a marqué deux fois lui aussi. L'aîné a cadré huit tirs sur le gardien Juuse Saros. Impliqué dans de nombreuses batailles l'opposant au gros défenseur Niko Mikkola, le cadet a distribué huit mises en échec, dont plusieurs très solides.

Des statistiques qui confirment la très grande implication des deux frères dans la victoire de 6-1 des États-Unis aux dépens de la Finlande.

Des statistiques qui, combinées à la victoire célébrée sous les yeux de leurs parents, ont permis à ces deux frères de réaliser des rêves d'enfance.

« Je viens de vivre les plus beaux moments de ma vie. Des moments qui sont plus beaux encore que tous les rêves que nous avons partagés au cours de notre enfance », que le plus jeune des frères Tkachuk a défilé sous le regard approbateur de son aîné.

Une mutation qui a tout changé

Brady a marqué le premier but des Américains. Un but important qui permettait de répliquer rapidement aux Finlandais qui s'étaient les premiers inscrits au pointage.

À mi-chemin en deuxième, alors que les Finlandais trimaient dur et pour compliquer le travail des Américains et prolonger l'égalité de 1-1 qui prévalait, l'entraîneur-chef Mike Sullivan a pris une décision qui a changé le cours de la partie. Une décision qui changera peut-être le cours de l'aventure américaine à la Confrontation des 4 nations.

En quête d'un peu plus d'intensité au sein de son deuxième trio – le premier, piloté par Auston Matthews et complété par Jake Guentzel et Jack Hughes, faisait très bien – Sullivan a alors muté Brady Tkachuk à la gauche de Jack Eichel et de son frère Matthew en remplacement de l'as marqueur des Jets de Winnipeg Kyle Connor.

L'impact a été immédiat.

Ce trio s'est mis à prendre le contrôle de la patinoire dès qu'il sautait dans la mêlée.

Lors d'une présence, Matthew et Brady se sont retrouvés autour du filet des Finlandais en bataillant l'un contre l'autre pour s'emparer de la rondelle.

« C'est là que j'ai réalisé que nous étions réunis au sein d'un même trio. Ça m'a fait sourire en pensant que c'était la première fois que nous nous battions pour la même cause », a ajouté Tkachuk qui a grandement apprécié le fait de pouvoir mettre l'épaule à la roue avec son frère plutôt que d'avoir à jouer du coude avec lui comme ils l'ont fait si souvent au cours de leur jeunesse; comme ils le font encore si souvent lorsqu'ils se croisent sur la patinoire dans les uniformes des Panthers de la Floride et des Sénateurs d'Ottawa.

Le travail amorcé par les frères Tkachuk en deuxième moitié de période médiane a donné des résultats tôt en troisième. Matthew a marqué dès la 15e seconde. Jake Guentzel l'a imité 11 secondes plus tard. Brady a ensuite marqué un troisième but pour les É.-U. dès la troisième minute de jeu.

Dans le coup après 40 minutes, les Finlandais ne l'étaient soudainement plus du tout.

Matthew a plus tard marqué son deuxième but en avantage numérique du match pour sceller définitivement l'issue de la rencontre.

Au-delà les liens fraternels, comment expliquer la complicité évidente affichée par les frères Tkachuk sur la patinoire du Centre Bell jeudi soir?

« Ça passe par l'honnêteté fondamentale que nous affichons l'un envers l'autre. Les choses sont claires entre nous. On indique clairement ce que l'on veut, comment on veut l'obtenir et ce qu'on attend de l'autre. Cet ajustement a eu un gros impact dans le match. Brady frappait tout ce qui bougeait. Officiellement, il a distribué huit mises en échec, mais de la façon dont il fonçait, je jurerais qu'il en a asséné une vingtaine », que l'aîné des Tkachuk a défilé.

Aussi bons et impliqués ont-ils été, les frères Tkachuk n'étaient pas seuls sur la patinoire. Eichel, brillant dans la victoire des É.-U., a bien orchestré le jeu entre eux.

« Jack est le centre parfait pour des gars comme nous. Il est rapide, il aime contrôler la rondelle, il est responsable défensivement et il a un très bon tir. Ça nous permet de mettre de la pression sur les adversaires pour prolonger les séquences en zone ennemie et de travailler autour du filet pour provoquer des choses », a analysé Matthew.

« Brady était endiablé sur la patinoire. Son implication nous a permis de reprendre le momentum en première. Il nous a donné de l'élan à Matthew et moi une fois au sein de notre trio. Ce sont deux joueurs qui amènent beaucoup d'énergie. Qui joue avec caractère. Mais ils sont aussi très intelligents sur la patinoire », a commenté Eichel.

« Dans nos discussions visant à préparer le tournoi, mes adjoints et moi avons souvent lancé l'idée de réunir Matthew et Brady. Ce sont de très bons joueurs; de très bons coéquipiers. La motivation supplémentaire de jouer ensemble n'est pas négligeable non plus. En cours de partie, il me semblait nécessaire de les réunir », a commenté Sullivan.

Canada – É.-U. : la table est mise

S'il a convenu avoir vécu le plus grand moment de sa carrière en défendant les couleurs des États-Unis aux côtés de son frère dans la victoire aux dépens de la Finlande, Brady n'aura pas à attendre longtemps pour vivre un moment plus grandiose encore.

« Ce seront deux très longues journées d'attente », a lancé Brady en se projetant déjà samedi soir alors que les États-Unis et le Canada se croiseront au Centre Bell.

« Je dois être le joueur de la LNH qui a assisté au plus grand nombre de matchs de séries éliminatoires sans jamais en avoir disputé un seul », que Brady a reconnu en faisant référence aux matchs disputés par son frère avec les Flames de Calgary et les Panthers auxquels il a assisté avec ses parents.

« Samedi soir ce sera plus spécial encore. Un affrontement Canada-É.-U. c'est n'est pas juste important pour les gars sur la patinoire. C'est plus gros que le hockey », a conclu le plus jeune des Tkachuk.

Laine dans tout ça...

Comme prévu, Patrik Laine a obtenu ce qu'il souhaitait obtenir : du temps d'utilisation en quantité; du temps d'utilisation de qualité avec des joueurs de talent comme Sebastian Aho et Roope Hintz; du temps d'utilisation en avantage numérique aussi.

Mais les résultats ne sont pas venus.

Laine a disputé un match honnête. Surtout lors des quarante premières minutes de jeu. Il n'a rien cassé, mais s'est impliqué dans les trois zones, a distribué quelques passes pour orchestrer des relances en attaque et a cadré un des trois tirs qu'il a décochés.

Il est toutefois loin d'avoir été menaçant.

En troisième, alors que le match glissait entre les patins des Finlandais, Laine s'est rendu coupable de deux revirements coûteux. Dont l'un par le biais duquel il a redonné la rondelle aux Américains alors que sa Finlande natale évoluait à quatre contre trois. Une circonstance qui aurait facilement pu les aider à marquer.

Mais non!

Laine a aussi mal paru en refusant de foncer dans le coin de patinoire laissant plutôt un défenseur américain s'emparer de la rondelle qui était libre.

« Il a été correct malgré quelques revirements », a commenté l'entraîneur-chef Antti Pennanen.

Il sera intéressant de voir si l'état-major de la Finlande apportera des changements en vue du match de samedi après-midi.

L'affrontement contre la Suède, en plus d'être très émotif pour les joueurs des deux pays, sera crucial pour la suite des choses. Aho et Hintz n'ayant pas obtenu le moindre tir jeudi, en évoluant avec Laine, il sera intéressant de voir si l'état-major ne leur confiera pas un ailier plus engagé pour les aider à générer de l'attaque.

On verra bien.