CHICAGO – Est-ce possible d’imaginer les Blackhawks de Chicago sans Jonathan Toews et Patrick Kane? Ils sont rapidement devenus des intouchables dans la ville des vents qui a savouré trois conquêtes de la coupe Stanley grâce à eux. Après avoir propulsé la reconstruction de l’organisation à une vitesse astronomique, ils doivent participer à la relance.

 

Si le duo inséparable anime encore le cœur des Hawks, l’équipe ne rayonne plus autant. Âgés respectivement de 31 et 30 ans, Toews et Kane ont déjà accompli une tonne d’exploits, mais leur salaire élevé – 10,5 millions chacun - ont parfois poussé l’organisation à « couper ailleurs ».

 

Loin de vouloir stagner avec leur équipe, ils désirent redonner le lustre qui revient à ce chandail. Avant tout, ce chantier passera par un rendement défensif plus convaincant alors que les Sénateurs d’Ottawa sont le club à avoir concédé plus de buts en 2018-2019 (302 contre 292).

 

« Je m’attends à une meilleure équipe cette année, ça ne fait aucun doute à mes yeux. L’an passé, on a eu de la misère à limiter les buts et à tenir notre bout en désavantage numérique. Ça n’a pas été facile pour Jeremy (Colliton, le nouvel entraîneur-chef) en arrivant, l’équipe en arrachait. Il a eu plus de temps cette fois. Je ne veux rien prédire, mais je m’attends à mieux et on était près des séries », a commenté Kane avec une affirmation qui a été présentée à Toews plus tard.

 

« Je suis entièrement d’accord, ça ne se produit pas automatiquement. On a de nouveaux joueurs, on parle de gars qui vont aider pour le caractère et le leadership. Ils sont excités de se joindre à nous et notre groupe de vétérans est plus affamé que jamais », a prononcé le capitaine.

 

Parmi les ajouts, on recense en particulier le retour d’Andrew Shaw ainsi que l’addition des défenseurs Calvin De Haan et Olli Maatta, sans oublier le gardien Robin Lehner. Ça reviendra à leur jeune entraîneur de 34 ans de bien utiliser les nouvelles ressources.

 

« J’ai vraiment aimé son approche, ce n’est pas facile pour un jeune entraîneur d’arriver dans la LNH, mais il m’a impressionné pour son souci des détails. Il comprend ce que ça prend pour obtenir du succès comme entraîneur », a identifié Toews.

 

De son côté, Kane se voit poursuivre sur sa lancée offensive en augmentant sa production de 110 points qui représentait son nouveau sommet en carrière.

 

Les deux piliers des Hawks ont déjà tellement brillé à Chicago qu’un confrère a voulu savoir si Kane pensait parfois à son héritage en tant que joueur américain.

 

« Pas vraiment, mais on m’a posé cette question quelques fois aujourd’hui, donc je présume que ça me fait réfléchir à ça », a-t-il d’abord répondu au début septembre pendant une tournée médiatique.

 

« J’ai vécu des choses pas mal cool comme le record américain pour les matchs consécutifs avec au moins un point. Je me souviens qu’Eddie Olzcyk me devançait et je m’approchais de lui. Je me suis retrouvé dans le même avion qu’Eddie et il s’est approché pour me taquiner. J’ai battu son record et le hasard a voulu que ce soit un match pour lequel il travaillait à la télévision donc il m’a interviewé tout de suite après. C’est semblable pour le record de matchs consécutifs avec un point chez les Hawks. J’avais battu Bobby Hull d’une manière poche avec une passe sur un but de (Artemi) Panarin dans un filet désert. Avec son anglais approximatif, Panarin est venu me dire dans l’oreille " F… you Bobby Hull ! " RIRES. Bobby m’a nargué en me disant que s’il avait su que c’était une statistique, il se serait rendu à 35 matchs », a détaillé Kane avec plaisir.

 

Alors, si Hull et Stan Mikita ont reçu l’honneur d’être immortalisés avec une statue à leur effigie en menant les Hawks à une coupe Stanley, Kane se voit-il recevoir le même hommage?

 

« C’est plutôt amusant comme question, me faire penser que j’aurai peut-être une statue un jour. Pour être bien honnête, j’aime juste jouer au hockey et je veux repousser mes capacités », a-t-il répondu mal à l’aise.

 

Un capitaine, encore essentiel ?

 

Au fil du temps, c’est devenu plus fréquent de voir des équipes sans capitaine. Jusqu’à sept formations (Canucks, Golden Knights, Hurricanes, Maple Leafs, Red Wings, Rangers et Sénateurs) pourrait entamer l’année sans en nommer un. Ce sujet de discussion convenait parfaitement pour Kane et Toews alors que ce dernier est souvent perçu comme le capitaine idéal.

 

« Oui, je pense que les équipes ont besoin d’un capitaine. Mais ça dépend, il y a bien des meneurs dans notre équipe et ça aide. Notre situation est un peu différente puisque c’est un no brainer qu’il soit le capitaine. Il le fait si bien et depuis longtemps. Il donne le ton et dit les bonnes affaires », a soutenu Kane.

 

« Pour être franc, je crois que c’est surévalué. Tout le monde sait qui sont les meneurs dans une équipe et tout le monde est un meneur à sa façon aussi. À Montréal, on est chanceux d’avoir un capitaine aussi incroyable que Shea (Weber). J’ai eu la chance d’avoir Shane Doan, l’un des plus respectés de l’histoire du hockey et Shea qui est présentement le plus respecté de la LNH. Personne n’a un mot négatif à dire sur lui et tout le monde la ferme quand il parle. Il dégage une présence que je n’ai jamais vue dans ma vie, il est fascinant. C’est lui qui navigue le bateau et il y a (Carey) Price à ses côtés. Pour un jeune groupe, c’est parfait d’apprendre d’eux », a commenté Max Domi à ce propos.

 

Matt Duchene est venu se situer sur la médiane.

« Je dirais un peu des deux. Si t’as un candidat incontournable, je crois que c’est bien d’en avoir un. Mais ça prend aussi un groupe pour mener une équipe, ça ne peut pas se faire par un seul joueur. Il faut quelques meneurs différents pour guider l’équipe dans la bonne direction, mais ça ne prend que deux ou trois joueurs pour tirer le club dans la mauvaise direction. Voilà pourquoi les meneurs sont importants », a noté Duchene avec une réponse sur laquelle on vous laisse y aller de vos conclusions.