BOCA RATON - Réunis à Boca Raton pour leur grande réunion annuelle au cours de laquelle ils font le point sur la situation d’une saison qui arrive au sprint final menant aux séries, les directeurs généraux profitent aussi du soleil de la Floride, des allées de golf, de la mer et des courts de tennis pour se remettre des semaines éreintantes qui ont culminé avec le couperet sur la période des transactions lundi dernier.

 

Après avoir multiplié les heures passées au téléphone dans le cadre de négociations parfois difficiles, Marc Bergevin et ses homologues peuvent débattre des bons coups, des moins bons et des coups pas du tout concluants par les 31 équipes.

 

À ce titre, il est intéressant de souligner que, une semaine après la fin de la période des transactions – les statistiques tiennent compte des matchs disputés jusqu’au dimanche 3 mars – le joueur qui a offert le plus de rendement à sa nouvelle équipe n’est pas Mark Stone à Vegas (une passe en quatre matchs), Gustav Nyquist à San Jose (aucun point en trois parties et un différentiel de -3), Adam McQuaid à Columbus (aucun point en trois matchs et un différentiel de -4) ou Charlie Coyle (aucun point en quatre matchs, différentiel de -1).

 

Jake Muzzin (1 but, 10 points, différentiel de +6 en 17 matchs) offre, il est vrai, aux Maple Leafs ce qu’ils souhaitaient obtenir lorsqu’ils l’ont acquis des Kings de Los Angeles.

 

Mais le meilleur coup jusqu’à maintenant, du moins statistiquement, c’est le Wild qui l’a réalisé avec Ryan Donato. Obtenu des Bruins de Boston qui tenaient à ajouter Coyle à leur formation, Donato a marqué deux buts et récolté sept points dans les six matchs qu’il a disputés. Il affiche aussi un différentiel de +5.

 

Ailleurs dans la LNH, Matt Duchene (1 but, 2 passes en six matchs à Columbus), Kevin Hayes (1 but, 2 passes en trois matchs, à Winnipeg) et Brendan Montour (1 but, 1 passe en trois matchs à Buffalo) ont également eu des impacts positifs avec leurs nouvelles équipes.

 

Des impacts plus positifs, du moins pour l’instant, que Wayne Simmonds et Mikael Granlund (une passe chacun) à Nashville. Brian Boyle, que les Preds ont acquis pour solidifier leur 4e trio, a marqué deux buts jusqu’ici en 12 matchs, mais il présente un différentiel de -1.

 

Chez le Canadien?

 

La profondeur recherchée avec les acquisitions de Nate Thompson, Dale Weise et Jordan Weal n’est pas encore au rendez-vous.

 

Thompson est solide aux cercles des mises en jeu et il apporte une expérience certaine. Mais alors qu’on reprochait aux anciens membres du quatrième trio de ne pas contribuer offensivement et d’être poreux en défensive, Thompson n’affiche qu’une passe en 10 matchs avec un différentiel de -4. Weise n’a pas un point en six parties et il est -1. Acquis lundi dernier à la date limite des transactions, Weal n’a pas encore disputé un match.

 

Utilisé dans le match facile du Canadien à Detroit mardi dernier, Christian Folin a récolté deux passes en trois parties et présente un différentiel de +3.

 

Peut-être que cette transaction redonnera au Canadien le Greg Pateryn que le Tricolore a perdu il y a deux ans dans l’échange qui a amené Jordie Benn à Montréal.

 

En Floride jusqu’à mercredi, Marc Bergevin ratera donc le début du voyage annuel de son équipe en Californie. Un voyage qui traditionnellement est toujours difficile pour le Tricolore.

 

«Que ce soit en Californie ou à la maison, on doit offrir du jeu beaucoup plus constant qu’on l’a fait dernièrement. Regardez samedi, c’est difficile de revenir dans un match quand tu donnes trois buts dans les cinq premières minutes. On sait que la course sera très serrée jusqu’à la fin de la saison. Il faut donc prendre les moyens pour gagner le plus de matchs possible et ça prend de la constance», a souligné Bergevin qui n’a pas vraiment connu l’illustre Ted Lindsay qui est décédé lundi.

 

« Je l’ai vu quelques fois dans le vestiaire alors que je défendais les couleurs des Red Wings à Detroit. Mais je n’ai jamais vraiment eu de liens avec lui. Tout ce que je peux vous dire c’est qu’il était une figure importante et respectée des Red Wings. Il représentait à Detroit que ce que Monsieur Béliveau représentait chez le Canadien. »

 

Cheveldayoff confiant

 

Directeur général des Jets de Winnipeg, Kevin Cheveldayoff a travaillé très fort pour obtenir Mark Stone avant la conclusion de la période des transactions. Cet ajout aurait fait des Jets, qui sont déjà une redoutable machine à marquer des buts, une équipe plus dangereuse encore.

 

Stone s’est retrouvé à Las Vegas.

 

Cheveldayoff s’est finalement tourné vers New York où il a mis la main sur Kevin Hayes des Rangers. Et le d.-g. des Jets insiste sur le fait que ce joueur est loin d’être simplement un prix de consolation.

 

« Il s’intègre très bien au sein de notre formation. Paul (Maurice) l’a inséré au sein d’un trio complété par Nikolaj Ehlers et Kyle Connor. Kevin cadre bien dans l’aspect offensif du jeu, mais on tend à oublier ses qualités défensives. Il offre à nos entraîneurs une arme supplémentaire en désavantage numérique et pour remplir des missions défensives particulières », a analysé le patron des Jets.

 

Questionné sur le fait que son équipe s’échange la première place de la division centrale avec les Predators de Nashville et les fluctuations du classement en raison de la grande parité et la distribution des points primes dans le cadre des défaites en prolongation et tirs de barrage, Cheveldayoff s’est contenté de sourire.

 

« C’est un petit lundi normal. On regarde le classement et il y a des changements tous les jours. Ça rend le travail difficile tout au long de la saison. Surtout lorsque la date limite des transactions approchait. Je regardais mon club et je me disais quel est l’état de l’équipe là maintenant? Qu’est-ce que je peux faire pour améliorer mon groupe. Mais une fois que la date butoir est passée, c’est fini. Une blessure peut tout changer. C’est rendu très difficile de gagner. Peu importe que tu bouges ou que tu décides de garer ton club intact », a convenu le DG des Jets.

 

Pendant que les amateurs de pool de hockey se tiraient les cheveux au cours de la disette de 15 matchs sans but de Patrik Laine qui s’est même contenté de deux petits buts en 28 rencontres, son patron est demeuré bien calme.

 

« Il a 20 ans. Il est encore vert. Même des vétérans traversent des séquences où les choses vont moins bien. Patrick en a marqué quatre en trois matchs, je crois. C’est le genre de joueur qu’il est. Il fonctionne par séquences. Et avant de tomber en panne, il avait quelque chose comme 25 buts à sa fiche. Alors je n’avais pas vraiment de raison d’être inquiet. »