LAS VEGAS - Ajoutez le nom d’Alex Galchenyuk à la liste des joueurs du Tricolore représentés par l’agent Pat Brisson.

Après David Desharnais et Max Pacioretty qui ont largué au cours des dernières années leur agent pour confier leur avenir à l’agent québécois installé à Los Angeles, Galchenyuk a fait la même chose au cours des derniers jours. Il a tourné le dos à Igor Larionov, qui le représentait depuis sa sélection par le Canadien au repêchage de 2012.

Joint par RDS.ca en fin d’après-midi mardi, Pat Brisson ne voulait pas trop commenter le dossier de son nouveau client. D’autant qu’il ne s’est pas encore assis avec son jeune client pour établir sa stratégie à l’aube de la négociation de son deuxième contrat avec le Tricolore. Brisson a toutefois balayé du revers de la main les spéculations selon lesquelles il aurait effectué une forme de maraudage pour mettre la main sur le jeune attaquant. « Ce n’est pas mon genre et ce serait très mal connaître ma façon de travailler. Ce n’est qu’une fois mis au courant du fait qu’Alex était à la recherche d’un nouvel agent pour le représenter que j’ai offert les services de mon agence », a assuré Brisson, qui est un proche ami de Marc Bergevin en dehors des activités professionnelles des deux hommes.

Ce lien d’amitié pourrait-il aider les clients de Pat Brisson à en venir à des ententes avec le Canadien?

« Ça n’a rien à voir, a répliqué le directeur général Marc Bergevin. Pat est dans la business depuis tellement longtemps qu’il connaît très bien la valeur de ses clients et la place qu’ils occupent dans leur équipe. Je n’avais pas de problème avec les anciens agents d’Alex (Galchenyuk) et je n’en aurai pas avec ses nouveaux non plus. On n’a pas encore négocié parce qu’il n’y avait pas d’agent avec qui le faire. Maintenant qu’il en a un, on va amorcer les discussions », a convenu Bergevin à sa sortie de la réunion des directeurs généraux à Las Vegas.

Sergei Gonchar est aussi un client de Pat Brisson. Malgré l’amitié qui lie l’agent et le DG du Canadien, Bergevin a rapidement indiqué après l’élimination de son équipe en deuxième ronde des séries qu’il ne déposerait pas d’offre pour garder les services du vétéran défenseur.

Brisson était attendu dans la ville du jeu en soirée mardi. Pas pour négocier avec Bergevin, mais surtout pour épauler ses clients – John Tavares et Jonathan Toews entre autres – qui sont en lice pour différents honneurs individuels dans le cadre du gala annuel de la LNH.

Après une saison de 20 buts et 46 points en 80 matchs, Galchenyuk a connu des séries éliminatoires timides avec seulement un but et trois points en 12 rencontres. Joueur autonome avec restriction et sans droit à l’arbitrage, Galchenyuk se présente sans grandes munitions devant le Canadien pour négocier son deuxième contrat professionnel. Il est toujours promis à un bel avenir, comme le confirment ses 42 buts et 104 points récoltés en 193 parties, mais le fait qu’il n’ait pas connu la confirmation qu’on attendait de lui à sa troisième année pourrait le contraindre à accepter un contrat de transition.

« Quand il est question de contrat, tout dépend des chiffres », a mentionné Marc Bergevin. Et quand il parle de chiffres, le DG du Canadien parle surtout de dollars et non de statistiques personnelles.

Si les « chiffres » sont bons, le Canadien pourrait même se laisser tenter par un contrat à long terme. Le genre de contrat qu’a signé Brendan Gallagher l’hiver dernier. Un contrat de 22,5 millions $ pour six ans – 3,75 millions $ annuellement sous le plafond – qui a récompensé les efforts du fougueux ailier droit tout en assurant un équilibre financier pour le Canadien.

Parce que les attentes salariales de Galchenyuk étaient plus élevées – du moins avant de passer dans l’écurie de Pat Brisson – il ne faudrait pas se surprendre que l’attaquant de 21 ans signe un contrat de transition d’une durée de deux ans d’une valeur globale oscillant entre 5 et 6 millions $.

Plafond de 71,4 millions $

Comme tous ses homologues de la LNH, Marc Bergevin a appris mardi qu’il devra respecter un plafond salarial de 71,4 millions $ la saison prochaine. Ses collègues moins fortunés devront respecter un plancher qui les obligera à dépenser un minimum de 52,8 millions $ en salaire.

Bergevin n’aura donc aucun problème – du moins ce serait surprenant – à s’entendre avec Galchenuyk et peut-être aussi Brian Flynn si le Tricolore décide de le garder au sein de sa formation.

Mais avec un peu moins de 5,5 millions $ de marge de manoeuvre – selon les chiffres de NHLNumbers.com – Bergevin ne peut partir à la chasse d’un gros joueur autonome à moins de larguer du salaire par le biais d’une transaction.

« L’annonce de ce matin ne change pas grand-chose à notre plan. Nous avions une bonne idée du plafond depuis un bon moment. Ce n’est pas comme si on avait appris qu’il baissait à 65 M$ ou monterait à 75 M$. Je ne crois pas que cette annonce modifiera quoi que ce soit en matière de transaction pour nous ou pour les autres clubs. J’ai des discussions avec d’autres équipes. Des noms sont échangés. Mais je ne sais pas si ce sont les mêmes noms dont vous parlez dans vos rumeurs, car je ne lis pas les rumeurs », a ajouté Bergevin qui a répondu avec un non tranchant lorsqu’on lui a demandé s’il était prêt à lever le voile sur les noms au centre de ses discussions.

Petry et Beaulieu : contrats intéressants

Si Marc Bergevin s’est dit heureux de voir les efforts déployés par Carey Price et P.K. Subban de même que la qualité du travail qu’ils ont accompli au cours de la saison être récompensés, le directeur général du Canadien a pour la première fois commenté de vive voix les mises sous contrat de Nathan Beaulieu et de Jeff Petry.

Des contrats intéressants sur le plan financier pour le Canadien a convenu Bergevin qui a consenti 33 M$ pour six ans à Jeff Petry et 2 M$ – un par année – pour deux ans au jeune Beaulieu.

« Est-ce que Jeff aurait pu recevoir plus ailleurs? On ne le saura jamais. Mais je suis très à l’aise avec l’argent qu’on lui a donné et aussi avec le fait qu’on ait déjà près de 30 M$ (27,7 millions $) de dépensé pour l’an prochain à la ligne bleue. Vous le savez parce que je le dis souvent, j’aime bâtir avec des défenseurs, avec des gars capables de relancer l’attaque. Avec P.K. (Subban), Markie (Andrei Markov), Jeff (Petry) et vous pouvez ajouter les noms de Nathan (Beaulieu) et de Tom Gilbert, on a des gars capables de bien relancer l’attaque. »

Sélectionné par Hockey Canada pour épauler Doug Armstrong (St. Louis), Ken Holland (Detroit) et Bob Murray (Anaheim) dans la quête de médaille d’or du Canada lors de la prochaine Coupe du monde, Marc Bergevin a reconnu qu’il profitera d’une belle occasion pour gagner en expérience. « C’est bien sûr une source de fierté d’être associé à d’aussi bons gars de hockey. Ce sera un très beau défi, mais surtout une occasion pour moi de m’inspirer de leur façon de travailler et d’apprendre à devenir meilleur dans mon travail. »