DALLAS – C’est connu, le dernier grand coup du Canadien au repêchage s’est produit en 2007. Depuis, une panne sèche a frappé l’organisation montréalaise pendant une décennie. Dès vendredi soir, Trevor Timmins tentera de faire oublier cette faible récolte qui classe le club dans la cave de la LNH.  

Un rapport produit par ISS Hockey est éloquent. Cette firme spécialisée s’est attardée sur les joueurs repêchés qui sont parvenus à disputer 100 matchs ou plus dans la LNH peu importe avec quelle équipe. Il faut descendre jusqu’à la fin de cette liste pour apercevoir Montréal. En effet, le Canadien se situe au tout dernier rang avec uniquement six joueurs qui ont franchi ce plateau (Brendan Gallagher, Nathan Beaulieu, Alex Galchenyuk, Sven Andrighetto, Artturi Lehkonen et Jacob de la Rose).  

Taux de succès au repêchage entre 2008 et 2017

Le directeur général Marc Bergevin a, plus d’une fois, défendu le bilan de Timmins, son responsable du recrutement, en précisant que lui et ses prédécesseurs avaient souvent sacrifié des choix. À ce sujet, Bergevin n’a pas tort puisque le Canadien s’est contenté de 64 sélections si on remonte à 2008. Quatre formations ont repêché moins souvent qu’eux et il s’agit des Capitals (61), des Penguins (58), des Rangers (62) et du Wild (63).

Cela dit, le pourcentage de réussite du Canadien demeure parmi les pires de la LNH. Pour être plus précis, il n’y a que les Sharks (26,9 %) et les Blues (28,8 %) qui ont obtenu un moins bon rendement que le Tricolore (29,7 %) pour les joueurs qui ont atteint 100 matchs.

Bien sûr, il est inutile de comptabiliser la production des Golden Knights de Vegas dans ce classement.

Jeudi, à 13 h, Timmins rencontrera justement les médias pour expliquer sa vision à l’approche de ce repêchage déterminant.

Mais ce n’est pas tout, Timmins n’a jamais été reconnu pour frapper des circuits avec ses trouvailles après celles de 2007 (Ryan McDonagh, Max Pacioretty et P.K. Subban). D’après les statistiques compilées par ISS, les joueurs repêchés par Montréal depuis 2008 affichent une maigre moyenne de 12,92 points dans la LNH. On parle d’une récolte minime comparativement au trio de tête à ce chapitre (les Islanders avec 37,84, les Sénateurs à 35,59 et le Lightning à 34,11).

Qu’il s’agisse d’un problème de recrutement ou de développement, les problèmes du Canadien s’expliquent par ces erreurs. Comme le veut l’expression : ceci explique cela. Nul doute, les échecs en première ronde de Michael McCarron, Nathan Beaulieu, Jarred Tinordi et Louis Leblanc auront coûté très cher au CH. L’absence de choix de deuxième ronde en 2009, 2010, 2011, 2014, 2015 et 2016 a également compliqué la vie de Timmins pour améliorer sa moyenne au bâton.

D’un autre côté, le Canadien se retrouve dans une situation inespérée pour renverser la vapeur avec 10 sélections (pour le moment) à effectuer lors du repêchage 2018 dont 4 dans cette précieuse deuxième ronde.

Comme le précisait le collègue Stéphane Leroux, le Canadien n’a pas le droit de se tromper. Dans ce sens, deux sources consultées par le RDS.ca mercredi – un recruteur d’une équipe de l’Est et un entraîneur – n’ont pu qu’admettre leur déception quant au retour obtenu par Bergevin dans la transaction impliquant Alex Galchenyuk. L’instructeur sondé a rappelé qu’il comprend la réalité de Bergevin de devoir procéder à des transactions, mais il insistait sur le fait qu’il doit aussi les gagner à l’occasion.

« On a fait nos devoirs »
Les possibilités sont nombreuses pour Bergevin

 

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