COLLABORATION SPÉCIALE

Sans grande surprise, la valise du gros bon sens aura pris le dessus dans les des dernières heures, avec cette décision de suspendre les activités de la Ligue nationale de hockey pour une bonne partie des formations.

Confrontée à une gymnastique hors de l’ordinaire depuis un certain temps, la LNH faisait face à un scénario qui était rendu inévitable et des plus complexes. La décision de fermer la frontière Canada-États-Unis devenait la seule et unique avenue pour les différents intervenants impliqués dans ce contexte très sensible qui interpelle plus que le sport uniquement.

Dans ces moments de grande insécurité à l’heure actuelle, la LNH et l’association des joueurs ont fait preuve de grande lucidité dans cette prise de conscience. Ils ont été réceptifs aux craintes de plusieurs et ont décidé de reporter plusieurs matchs jusqu’à la pause de Noël, au moins. Une prise de position qui pourrait s’élargir sur l’ensemble du circuit dans les prochaines heures, si la flambée des cas se poursuit.

Il fallait faire preuve d’une écoute attentive pour donner suite aux inquiétudes de plus en plus présentes des athlètes professionnels envers eux-mêmes, mais aussi envers leur famille et environnement immédiat.

La réalité des derniers jours et le manque de temps pour réagir a forcé plusieurs formations à jouer avec des effectifs réduits. Cette problématique dans la LNH s’est fait ressentir jusque dans les ligues mineures, qui elles aussi ont été autant sinon plus affectées par la présence de cas de COVID-19.

Bref, une décision courageuse de la part des grands décideurs. Le fait d’adopter cette position et de l’assumer mérite tout de même d’être souligné, dans cet appel à la patience. Il faut accepter cette impossibilité de satisfaire tout le monde!

Anton ForsbergUne question de confiance!

Deux semaines plus tard, les Sénateurs d’Ottawa sont passés d’un extrême à l’autre autant dans la présence de résultats positifs, comme en témoigne leur fiche de 5-2-1 lors de cette période, qu’au niveau de la performance sportive de plus en plus digne d’une formation professionnelle.

Compilant un rendement de 3-1-1 sur les patinoires adverses lors de cette même séquence, et pas nécessairement contre des équipes de bas de classement (Avalanche du Colorado, Lightning de Tampa Bay, Panthers de la Floride et les Hurricanes de la Caroline), disons que la formation de D.J. Smith a démontré des signes très encourageants!

Une heureuse séquence où la formation ottavienne a inscrit en moyenne 3,87 buts par parties et en a accordé en moyenne 2,75. De plus, durant quatre de ces huit dernières sorties, les Sens n’ont alloué que deux buts ou moins à l’adversaire.

Des statistiques intéressantes nourries à la base par une prise de conscience bien sentie sur la carte du mental depuis cette humiliante défaite de 6-2 à domicile le 1er décembre dernier face aux Canucks de Vancouver.

Depuis ce temps, appuyé par une présence rassurante et constante devant le filet de la part du gardien de but Anton Forsberg, qui n’est pas nécessairement des plus techniques, mais qui semble vouloir profiter de plus en plus de cette opportunité offerte de démontrer son faire valoir, les Sens surprennent. Parlant de Forsberg, il a obtenu sept des huit derniers départs de sa formation, à la suite de la rétrogradation du vétéran Matt Murray aux Senators de Belleville.

Cette formation ottavienne semble habitée par une confiance renouvelée, et un plaisir retrouvé. On sent un réel désir de se prendre en main comme en fait foi le rendement de plusieurs sur une base individuelle et la performance collective. Il s’agit certainement des meilleurs moments de la saison pour Ottawa. Sans s’emballer trop rapidement pour la suite des choses, il faut admettre que certains indicateurs positifs se pointent à l’horizon.

La gestion des jeunes effectifs de l’édition actuelle, dans un processus de développement, est très intéressante avec des temps d’utilisation (qualité-minutes), question de se mesurer davantage aux meilleurs éléments adverses.

Une éducation à la dure, mais remplie de défis pour ceux qui carburent à ce genre de test d’adversité dans la quête de faire éventuellement partie de l’élite de la ligue.

Une cohabitation et un partenariat bien présents avec les plus jeunes de la formation dans leur adhérence à cette nouvelle philosophie; une identité basée essentiellement sur le respect des structures, l’application de celles-ci et surtout le souci du détail au niveau de l’exécution. On espère que ça se poursuivra au retour du congé!

Alain VigneaultEmbauchés pour être congédiés!

Électrochoc nécessaire, changement de vocalise, panique de l’intérieur, différentes raisons peuvent expliquer et motiver le grand nombre de changements de garde derrière le banc de plusieurs formations de la Ligue nationale de hockey dernièrement.

Un fait demeure : pour plusieurs cette décision se situe au niveau de la gestion des attentes. Certaines formations sont plus patientes que d’autres, parfois même trop, tandis que parfois le directeur général, voulant protéger son propre poste dans des périodes de fort questionnement de la part des propriétaires, décide de poser ce geste parfois « trop facile ».

Or, le congédiement de certains directeurs généraux en cours de saison, nous offre un intéressant contraste dans ce modèle d’affaires généralement très conservateur où l’entraîneur était souvent celui qui payait la note.

Pour plusieurs entraîneurs dans le milieu, être embauché pour ensuite être congédié demeure monnaie courante dans ce métier des plus exigeants. Ils sont souvent embauchés pour donner rigueur et structure, et sont souvent remerciés pour les mêmes raisons.

Ils sont souvent embauchés pour laisser plus de place à la créativité et à l’audace de la jeune génération des hockeyeurs d’aujourd’hui, et sont souvent limogés pour les mêmes raisons en raison de l’absence de structures rigoureuses.

Or, pour la plupart, les entraîneurs représentent de grands amoureux de cette pression sur une base quotidienne, et malheureusement cela fait partie du côté aventurier. Ils ont bien compris avec le temps que cela est la dure réalité du métier d’entraîneur. Disons que le partage des responsabilités est souvent très inégal dans ce milieu de livrables qui ne pardonne pas en l’absence de résultats ou de progression des jeunes espoirs.

En terminant, je tiens à souhaiter un joyeux temps des Fêtes à vous chers lecteurs et lectrices!