LAS VEGAS - Dimanche soir, après un match presque parfait qui a permis à ses Golden Knights de battre les Sharks de San Jose 6-3 et de prendre les devants 2-1 dans la série, Gerard Gallant distribuait allégrement les compliments.

 

Il a bien sûr encensé Paul Stastny et ses ailiers Mark Stone et Max Pacioretty pour leur soirée de six buts et leurs 12 points récoltés. Il a aussi souligné les quelques arrêts importants réalisés par Marc-André Fleury pour empêcher les Sharks de revenir dans la partie. Il a louangé la discipline affichée par ses joueurs qui se sont retrouvés trois fois seulement au cachot après avoir offert 13 attaques massives à leurs adversaires lors des deux premiers matchs, dont huit lors de la deuxième rencontre. Gallant a aussi insisté sur l’importante contribution de son quatrième trio piloté par Pierre-Édouard Bellemare et complété par William Carrier et Ryan Reaves.

 

« Ce trio a été aussi important pour nous ce soir que le trio de Stastny qui nous a donné les six buts », a d’ailleurs affirmé sans la moindre retenue l’entraîneur-chef des Knights après la victoire.

 

« Il en met peut-être un peu », a répliqué un William Carrier un brin gêné.

 

Ceux qui ont assisté à la quinzaine de présences du quatrième trio tout comme ceux qui les ont subies seront toutefois entièrement d’accord avec Gallant. Surtout que les statistiques donnent raison au coach des Knights.

 

En un peu plus de 11 minutes d’utilisation, le Québécois âgé de 24 ans a distribué 11 mises en échec, dont plusieurs très solides. Ryan Reaves qui a joué un peu de 10 minutes en a asséné huit. Quant à Pierre-Édouard Bellemare, il s’est « contenté » de deux mises en échec, mais il a très bien contrôlé le jeu lors de ses présences sans oublier qu’il a remporté six des huit mises en jeu qu’il a disputées.

 

Fait à souligner, le quatrième trio des Knights a passé le plus clair de ses présences en territoire ennemi provoquant des revirements avec un échec avant soutenu et en plus de déstabiliser les Sharks avec des coups d’épaules solides qui ont soulevé frustrations et répliques de la part dans le camp adverse. Evander Kane s’est d’ailleurs permis de laisser tomber les gants en fin de rencontre devant Reaves malgré un net avantage du joueur des Knights sur le plan physique et sur les aptitudes physiques.

 

« Ça démontre le genre d’animosité qui oppose les deux équipes », a lancé Ryan Reaves qui a toutefois surpris les journalistes qui s’attendaient à une réponse deux brins plus politically correct lorsqu’on lui a demandé s’il affichait plus de respect à l’endroit de Kane parce qu’il a accepté de jeter les gants devant lui.

 

« Pas vraiment non. En fait, je n’ai jamais vraiment respecté ce joueur », a tranché le gros ailier droit.

 

Héros obscurs et fiers de l’être

 

Bellemare, Carrier et Reaves sont peut-être confinés au sein d’un quatrième trio. Mais il forme un quatrième trio de premier plan. Un peu comme celui des Islanders de New York – Casey Cizikas entouré de Matt Martin et Cal Clutterbuck – que plusieurs considèrent comme le meilleur de la LNH.

 

« On aime notre rôle. On le comprend aussi. On aime la façon dont on joue ensemble », a décliné Carrier croisé dans le vestiaire des Knights qui ont tenu un entraînement optionnel lundi à la veille du quatrième match de la série.

 

« On essaie de se tenir aussi loin que possible de notre zone. On ne veut pas jouer là. Surtout avec l’offensive sur laquelle on mise. Le rôle de héros obscur nous va très bien. On va le prendre tant que l’équipe gagne en bout de ligne », a ajouté le Québécois qui assure que la chimie au sein d’un trio comme le sien est aussi importante que la chimie au sein des trios dits offensifs.

 

« Ça fait deux ans que j’évolue avec Pierre-Édouard. On se connaît super bien. C’est la première année que je suis au sein d’un même trio que Reaves mais on joue exactement de la même façon. On s’est très bien adapté. Dans le fond, notre rôle est simple : on est intense, on frappe. On tente de mettre de l’énergie et de profiter de l’atmosphère incroyable qui règne ici – au T-Mobile Arena – pour garder le momentum de notre bord. Car le hockey de séries, c’est souvent une question de momentum. Juste d’amener un petit quelque chose ça paraît et notre ligne est sortie comme un train hier (dimanche) », a ajouté Carrier.

 

Bellemare donne le ton

 

Comme tous les entraîneurs-chefs de la LNH, Gerard Gallant s’assurer de «couver» ses joueurs vedettes lorsqu’ils traversent des passes plus difficiles, voire des léthargies afin de les aider à s’en sortir.

 

Comment s’y prend-t-il pour fouetter ses gars de quatrième trio lorsqu’ils lèvent le pied un peu. Ces joueurs ont-ils plus besoin d’être fouettés que couvés dans ces circonstances?

 

«Je n’ai pas à les fouetter, car Pierre-Édouard Bellemare se charge de ce travail pour moi. Il affiche beaucoup de leadership au sein de notre équipe et de son trio. Il passe beaucoup de temps au vidéo avec ses compagnons de jeu pour analyser les situations et voir ce qu’ils peuvent faire de mieux. Il fait du gros travail pour m’aider. De mon côté, je m’assure que ces gars-là comprennent qu’on a autant besoin d’eux que des autres gars de l’équipe. Que leur contribution est aussi importante que celles des marqueurs. Ils ont un travail difficile à remplir. Mais ils acceptent ce rôle et prennent les moyens pour réussir parce qu’ils savent que nous comptons autant sur eux que sur les autres membres de notre club», a conclu Gerard Gallant.