Quelle première ronde nous ont donnée les 16 meilleures équipes de la LNH!

Des buts à profusion : 328 pour être précis. Trois cent vingt-huit buts qui ont permis de maintenir le même rythme, ou à peu près, qu’en saison régulière.

Trois cent vingt-huit buts qui ont ouvert la voie à 37 remontées, dont cinq de deux buts et une de trois buts. Dix-neuf de ces 37 remontées ont auréolé des victoires. Mieux encore, toutes ces remontées ont permis de pousser cinq des huit séries à la limite des sept parties.

C’est énorme!

Et comme quatre matchs ultimes se sont décidés par un but et que c’est en prolongation que les Rangers et les Flames ont éliminé les Penguins et les Stars, il est impératif de souligner que les prédictions de la première ronde ont été mises à rude épreuve.

J’ai beau afficher un score parfait avec huit prédictions avérées, il n’en demeure pas moins qu’à l’exception des victoires de l’Avalanche, des Blues et des Panthers, les cinq autres ont été pas mal plus difficiles que je l’avais anticipé. Les Kings, les Stars, les Bruins et les Penguins ont donné beaucoup plus d’opposition que je les croyais en mesure d’offrir. Beaucoup!

Même les Leafs ne se sont pas écrasés en première ronde comme je croyais qu’ils le feraient une fois de plus.

Mais ils ont perdu.

Encore!

Et à tous ceux et celles qui prétendent que les Leafs doivent maintenir le cap, j’insisterais sur le fait qu’aussi bons soient leurs meilleurs joueurs, cette équipe demeure incapable de trouver une manière de gagner quand ça compte pour vrai.

Ces joueurs sont rendus à 10 revers consécutifs lors des 10 derniers matchs décisifs qu’ils ont disputés.

Cette équipe non seulement celle qui patiente depuis le plus longtemps (1967) pour soulever la coupe Stanley, mais l’équipe qui n’a pas gagné une petite ronde de série depuis le plus longtemps dans la LNH.

Juste pour ces raisons, il me semble qu’il est nécessaire d’apporter des changements : que ce soit derrière le banc, devant le filet, ou dans la composition des trios ou des duos de défenseurs.

Mais bon : à Toronto on croit depuis toujours et on croit encore malgré les défaites en séries que la Ligue nationale gravite autour des Maple Leafs alors que cette organisation est plutôt une exoplanète...

Il sera intéressant de voir la suite des choses.

Avec autant de prédictions qui sont passées près d’être renversées en première ronde, il est impératif de redoubler d’humilité à l’aube de la deuxième ronde.

Mais je crois quand même que celui qui gagnera le trophée Vézina cette année et celui qui l’a gagné il y a trois ans (2018-2019) ont rendez-vous en finale de l’Est.

Lightning-Panthers : il fera chaud en Floride

Pour qu’Andreï Vasilevskiy ait l’occasion de croiser Igor Shesterkin en finale de l’Est, le meilleur gardien de la LNH devra garder le filet comme il en est capable et pas comme il l’a fait face aux Maple Leafs.

Vasilevskyi a accordé 22 buts aux Leafs sur les 214 tirs qu’il a reçus. Ça donne une efficacité bien inefficace de 89,7 % et une moyenne de 3,04 buts alloués par partie.

Je veux bien croire que les tirs d’Auston Matthews, de Mitch Marner et du reste des Maple Leafs étaient souvent de bonne, voire de très bonne, qualité. Mais ceux de Jonathan Huberdeau, d’Alexander Barkov et des autres Panthers le seront aussi.

Le Lightning demeure à mes yeux la meilleure équipe de la LNH. Et comme cette équipe a dû puiser dans ses ressources pour revenir de l’arrière et gagner la première ronde qui les opposait aux Leafs, je crois que cette remontée servira de tremplin en deuxième ronde.

Mais attention : aussi puissants soient les « Bolts » l’absence de Brayden Point pourrait faire très mal. Au moment d’écrire cette chronique, Point représente un cas incertain en vue du premier match. Quand on regarde la chute qui a suivi son contact avec Mark Giordano, on se dit que son statut devrait être bien plus qu'incertain. Surtout que dans le cadre d’un match aussi crucial que celui de samedi, à Toronto, c’est du banc des joueurs qu’il a été contraint de regarder ses coéquipiers gagner.

Le Lightning c’est plus que Point. Je veux bien. Mais il demeure un élément pivot au sein de cette équipe d’autant qu’il est un joueur bien plus complet que le sont Steven Stamkos et Nikita Kucherov.

Point ratera-t-il le premier match? En ratera-t-il d’autres? S’ils jouent, sera-t-il en mesure de le faire à 60 %, 80 % ou 100 % – bien peu de joueurs sont à 100 % de leurs capacités à ce moment-ci des séries cela dit – de ses capacités?

Les réponses à toutes ces questions auront un impact aussi important que l’issue de la série que les performances de Vasilevskyi.

Dans le camp des Panthers, l’opposition offerte par les Capitals en première ronde les servira autant que l’opposition offerte par les Leafs servira le Lightning.

Les Capitals ont gagné les première et troisième parties en première ronde. Le score final du deuxième gain (6-1) m’a même poussé à croire que les Panthers s’effondreraient après une saison trop facile.

Le fait qu’ils aient gagné les trois parties suivantes pour rempoter une première ronde de séries en 26 ans – oui c’était la plus longue disette active de la LNH – devrait donner de la confiance à leurs partisans.

Du même souffle, ce retour en force obligera le Lightning d’accorder tout le sérieux qui sera nécessaire d’accorder à cette série dès le premier duel.

Car bien que Jack Campbell n’ait pas été atrocement mauvais devant la cage des Maple Leafs en première ronde, il devrait être plus difficile de déjouer Sergeï Bobrovsky à compter de ce soir. Plus difficile, oui, mais loin d’être impossible.

La perte de Point m’inquiète. Mais je demeure confiant que le Lightning a les ressources pour faire contrepoids à cette absence et se rendre en finale de l’Est.

Prédiction : Tampa Bay en 6

Rangers-Hurricanes : la destinée des BlueShitrts?

Les Rangers sont négligés dans cette série et c’est normal : Rod Brind’Amour dirige l’un des clubs les plus équilibrés de la LNH et les Hurricanes ont su résister aux Bruins de Boston qui auraient pu les déstabiliser en poussant la série à la limite.

Les « Canes » ont aussi gagné trois des quatre affrontements entre les deux clubs cette saison. Ils ont marqué quatre buts de plus que les Rangers (14-10).

J’aime les Hurricanes. Vraiment. Et bien honnêtement, je croyais que j’ajouterais mon nom à la liste de tous ceux et celles qui croient que la Caroline passera en finale de l’Est pour affronter le Lightning... ou les Panthers.

Mais attention aux Rangers.

« On ne lâche jamais », que Chris Kreider a lancé avec un large sourire dimanche soir quelques secondes après qu’Artemi Panarin eut donné la victoire aux BlueShirts en prolongation dans le septième match de la série qui les opposaient aux Penguins.

Sidney Crosby, Kristopher Letang, Evgeni Malkin, Louis Domingue et leurs coéquipiers des Penguins méritaient de passer en deuxième ronde. Ils ont très bien joué. À plusieurs égards, ils ont mieux joué que les Rangers.

Mais voilà : les Rangers semblent surfer sur une vague capable de faire contrepoids à de solides performances de leurs adversaires et à bien des prédictions qui leur sont défavorables.

Comme les Canadiens l’an dernier aux dépens des Leafs, les Rangers ont gagné les trois derniers matchs de leur série pour combler un déficit de 1-3 et se hisser en deuxième ronde.

Mais il y a plus, les Rangers ont réalisé trois des 19 remontées victorieuses relevées en première ronde dans les trois derniers matchs de la série contre les Penguins. Et leur dernière remontée a été couronnée en prolongation.

Panarin, Kreider et Mika Zibanejad sont les fers de lance des BlueShirts. C’est vrai. Mais les jeunes Rangers ont contribué aux remontées dans les matchs, aux remontées dans la série. À la ligne bleue, Adam Fox a été rien de moins que sensationnel. Il a fait honneur à son trophée Norris soulevé l’an dernier.

Et il y a Shesterkin.

Le gardien des Rangers a été le meilleur de tous portiers de la LNH cette saison. Et de loin. Aussi bon soit-il, Shesterkin a toutefois donné du poids aux doutes soulevés par son manque d’expérience en séries.

Après un premier match du tonnerre – 79 arrêts dans un revers de 4-3 en troisième période de prolongation – Shesterkin a semblé perdre ses moyens.

On l’a vu accorder plus de mauvais buts que réaliser des miracles pour sauver sa jeune équipe. Il a même été rappelé au banc lors des troisième et quatrième matchs, deux parties au cours desquelles il a accordé 10 buts sur 45 tirs.

Ses 25 buts accordés en sept matchs, sa moyenne de 3,66 filets accordés par match et une efficacité de 91 % qui n’a rien à voir avec l’efficacité de 93,5 % maintenue en saison – il y a un monde de différence entre les deux moyennes bien que l’écart semble mathématiquement petit – soulèvent des doutes.

J’en conviens.

Mais le fait que Shesterkin se soit imposé dans le dernier match, qu’il soit redevenu lui-même, qu’il ait réalisé de très gros arrêts sur les 39 effectués lors du septième match m’incite à croire que la guigne associée à l’inexpérience en séries a été balayée du revers de la main.

S’il joue comme il l’a fait lors des premier et dernier matchs de la série contre les Penguins, Shesterkin sera en mesure d’éclipser Antti Raanta qui a fait du solide boulot en relève à Frederik Andersen devant la cage des Hurricanes. Et les Rangers continueront à surfer sur la vague d’une destinée qui n’est pas sans rappeler celle de 1994. Une vague qui avait transporté les BlueShirts jusqu’à la coupe Stanley.

Mais ce sera loin d’être facile. Ce pourrait même être très difficile.

Prédiction : New York en 7