Voici le premier volet d'une série d'articles au sujet d'une dizaine d'espoirs en vue du repêchage de la LNH qui sera présenté à Dallas les 22 et 23 juin.

BUFFALO – La pêche est bonne, même très bonne, à Halifax depuis quelques années pour les équipes de la LNH. Cette fois, Filip Zadina représente la prise convoitée après les Martin Frk, Nathan MacKinnon, Jonathan Drouin, Nikolaj Ehlers, Timo Meier et Nico Hischier.

Le 22 juin, à Dallas, le Canadien sera, en théorie, le troisième bateau à jeter sa ligne à l’eau. Mais la lutte s’annonce intense pour sélectionner Zadina qui possède les éléments pour charmer toutes les équipes. La question sera plutôt de savoir s’il sera encore disponible lorsque l’organisation montréalaise annoncera son choix.

 

On sait déjà que les Hurricanes de la Caroline pourraient céder à la tentation de le repêcher dès le deuxième échelon. L’idée de le réunir à son bon ami, Martin Necas, leur choix de première ronde en 2017, est séduisante.

 

La formation qui l’attirera dans sa ville aura une fascinante histoire de pêche à raconter. Sans même exagérer, elle pourra parler de ce joueur comme d’un :

 

- Excellent buteur

- Ailier de puissance naturel

- Habile fabricant de jeux

- Coéquipier passionné

Hockeyeur doté d’une grande confiance en ses habiletés

 

Les recruteurs, qui l’épient depuis plusieurs mois, ont tous remarqué ces attributs qui sautent aux yeux. Les sources sondées par le RDS.ca insistent sur le fait qu’il ne faut pas le voir uniquement comme un buteur. Sa récolte de 44 buts, à sa première saison en Amérique du Nord, laisse parfois croire que ses intérêts ne sont pas diversifiés.

 

« Pour moi, c’est un marqueur de buts, mais ce qui le rend plus intéressant, c’est qu’il est capable de créer des jeux, il a un bon sens du jeu. Il se rend aussi dans le trafic et dans le milieu de la patinoire pour décocher des lancers. Je n’ai pas de doute qu’il va réussir à marquer des buts peu importe où il va jouer », a ciblé un recruteur d’une équipe de l’Ouest.

 

Une deuxième source, d’une formation de l’Est, abonde dans le même sens. À l’écouter, on imagine qu’il a failli renverser son café en étant frappé par une vague causée par Zadina.

 

« Je l’ai vu faire des jeux, tsé le genre de séquence que tu es dans les gradins et tu te dis : " Ben voyons, comment il a fait pour voir ce jeu au niveau de la glace ". Il peut faire très bien paraître ses coéquipiers. »

 

La semaine dernière, Zadina avait le plaisir d’être accompagné par trois coéquipiers (Benoit-Olivier Groulx, Jared McIsaac et Alexis Gravel) à la semaine du Combine à Buffalo. Interrogé sur son style offensif, Groulx a offert un son de cloche intéressant.

 

« Il veut vraiment compter des buts. Des fois, il oublie un peu de faire un jeu pour pouvoir plutôt lancer. Il veut précipiter les choses, mais ça va se développer avec le temps. Il a besoin de gagner un peu de maturité dans son jeu comme tout le monde de notre âge. Il va être très efficace dans la LNH », a ciblé Groulx.

 

Un attribut semblable à Ovechkin, Hull et Lindros

 

Dan Marr, le directeur de la Centrale de recrutement de la LNH, le décrit comme un marqueur inné qui parvient à se détacher de la couverture en zone offensive. Un secret détenu, suggère Marr, par les Alexander Ovechkin, Brett Hull et Eric Lindros.

 

« Il détient aussi la vitesse et la rapidité d’exécution pour profiter des occasions qui se présentent pour réussir des jeux », a vanté Marr qui lui préfère toutefois Andrei Svechnikov et Brady Tkachuk dans son classement final.Filip Zadina

 

Malgré son jeune âge, Zadina semble déceler instantanément le geste à poser pour tromper son adversaire. Que ce soit une petite feinte, une accélération soudaine, un angle différent de la palette de son bâton, il prouve que son intelligence sportive ne fait aucun doute.

 

Voilà donc pourquoi Zadina s’est adapté au hockey nord-américain aussi vite que les enfants d’aujourd’hui apprivoisent un téléphone intelligent ou une tablette. Le plus gros compliment concerne ce sujet et il vient de son directeur général, Cam Russell, qui a attiré une tonne de joueurs européens à Halifax au fil des ans comme Hischier, Ehlers, Meier et Frk.

 

« On a eu plusieurs joueurs européens et il a probablement eu la transition la plus facile de tous. Ça vient sans doute de sa façon de jouer, de son style très nord-américain. Il est un peu plus physique et il est fort », a jugé Russell qui ne lance pas les plus gros bouquets de fleurs.

 

En voyant que Hischier s’illustre dès sa saison recrue dans la LNH – 20 buts et 52 points avec les Devils – on comprend que son potentiel attire plusieurs clubs.

 

Depuis quelques années, les Mooseheads produisent des espoirs de premier plan pour la LNH à un rythme effarant. En plus du contingent européen, il faut aussi ajouter MacKinnon et Drouin.

 

Les recruteurs avaient donc aiguisé leur crayon pour l’arrivée de Zadina et ils n’ont pas été déçus par son adaptation à son nouvel habitat.

 

« Ce qui m’a vraiment épaté chez lui, c’est son adaptation au hockey nord-américain. Il a fait ça très vite. Il y a des gars que tu te dis qu’ils sont attrayants, mais que tu dois attendre après les Fêtes pour valider. Mais lui, dès les premières parties, je me suis dit : " Oh, on a quelque chose là ". Pour un Européen, son jeu défensif est très bon. Il jouait beaucoup de minutes, mais de très bonnes minutes que ce soit en avantage numérique ou en désavantage numérique. Il était très efficace et, même s’il jouait à l’aile, il aidait beaucoup défensivement », s’est rappelé un recruteur qui avait l’impression de parler avec un jeune de 21 ou 22 ans en s’adressant à lui.

 

Zadina n’est clairement pas du style à aller se cacher derrière une roche, il est prêt à affronter le courant et les prédateurs soir après soir.

 

« J’ai surtout été impressionné par sa constance. Il a rarement eu une mauvaise soirée ou une partie qui te laisse croire qu’il aurait pu travailler plus fort. C’est un pro sur toute la ligne », a maintenu son DG.

 

Un deuxième recruteur d’une équipe de l’Ouest ne tomberait pas en bas de sa chaloupe si Zadina ne retournait pas au niveau junior.

« Je ne serais pas surpris qu’il joue dans la LNH la saison prochaine. Il est fort physiquement et il est affamé offensivement. Il va s’insérer dans une formation et ça ne sera pas trop long qu’il sera dans le top-6. Il rend vraiment les autres meilleurs autour de lui », a noté cet informateur à propos de Zadina qui deviendra peut-être un autre trophée de pêche en provenance des Mooseheads.

Top-5: Jeux de Filip Zadina