EDMONTON – Connor Bedard a entamé le tournoi en tant que 13e attaquant d’Équipe Canada junior, mais il n’a pas tardé à se hisser au premier rang des buteurs. Ce que l’entraîneur-chef Dave Cameron retient plutôt, c'est qu’il est arrivé avec une attitude exemplaire. 

Quoi de mieux que répertorier des exemples probants. Lors d’un match du camp final de sélection contre des joueurs universitaires, Cameron lui avait reproché des présences trop longues sur la patinoire. Cet enjeu a été réglé illico. 

Même s’il a exposé une partie de son immense talent face à l’Autriche, Bedard n’a jamais célébré de manière excessive. Il est pourtant devenu le premier joueur de 16 ans à marquer quatre buts dans un match pour ÉCJ. 

Finalement, tard dans la partie, alors qu’il aurait pu tenter de compter son cinquième de la soirée, il a préféré remettre le disque à Elliot Desnoyers pour qu’il puisse avoir une chance de marquer (le poteau l’a volé sur cette séquence). 

« Ouais, définitivement (ça en dit long sur lui). C’est tellement un bon petit gars passionné de hockey. Il a compté quatre buts dans ce match, mais il aurait été content pour ses coéquipiers même s’il n’avait pas touché la cible. Il est simplement content d’être ici et ça démontre que c’est vraiment une bonne personne », a constaté Desnoyers. 

Durant le premier match, Bedard a évolué sur le même trio que Shane Wright qui n’a que 17 ans. Il n’est pas impossible que Bedard ait été soucieux de l’aider à bien paraître. 

« Je n’ai pas remarqué qu’il était mal à l’aise, je le trouve super confiant sur la glace. Il est calme et posé. Il pourrait être utilisé avec n’importe qui et il aurait une grosse partie », a réagi Desnoyers à ce sujet qui est, avant tout, impressionné par son comportement. 

« Le fait qu’il soit posé et très clame, il est mature pour son âge. Dans son jeu, sa vision m’impressionne, elle me fait penser à des (Connor) McDavid de ce monde, des exceptionnels », a lancé Desnoyers. 

En ce qui concerne l’entraîneur, c’est son ouverture à écouter – et assimiler – les conseils qui se démarque. 

« Ce que j’aime, dans cette courte expérience, c’est à quel point il est réceptif par rapport aux enseignements. Bien sûr, il faut laisser les joueurs comme lui s’exprimer avec leurs forces, mais les aider sans la rondelle. Tu ne peux pas être un joueur exceptionnel sans avoir une grande intelligence sportive et être réceptif aux conseils », a souligné Cameron. 

« J’aime le mot exceptionnel pour lui, voilà ce qu’il est », a poursuivi l’entraîneur sans craindre la portée de ce qualificatif. 
 
Cameron, très honnête sur ce duel contre l'Autriche

Sur une note bien différente, il faut souligner la franchise de Cameron quant à cet affrontement très inégal. 

« Je ne suis pas certain que cette partie rende meilleure l’un ou l’autre des équipes, mais c’est la réalité de ce tournoi. Même si les meilleurs y participent, il y a des disparités entre les formations. On doit déjà passer au prochain match et les gars parlaient justement de notre prochain adversaire après la rencontre, c’est un club plus mature », a indiqué Cameron. 

« Dans ces matchs, ce sont les détails qui comptent beaucoup. On a vu notre entraîneur qui envoyait le même jeu de puissance pour bien se préparer pour la suite. Le score en dit long à propos de comment on était prêts pour cette équipe. Dans un sens, c’est difficile de rester (bien concentré) dans une partie comme celle-ci, mais on a bien fait ça », a jugé Desnoyers. 

Étant donné qu’il participe à son quatrième CMJ, Cameron sait mieux comment aborder le tout. 

« Le gros avantage, c’est l’expérience. Peu importe ce que tu dis, quand tu finis par contrôler la rondelle aussi longtemps dans un match, des tendances de paresse vont s’incruster, c’est la nature humaine. Ça s’est passé un peu comme j’anticipais, mais l’expérience t’aide à gérer le tout et l’accepter », a précisé l’entraîneur. 

Il se réjouissait toutefois de l’approche responsable de sa troupe. 

« Nos gars sont intelligents. Tout de suite après la partie, ils parlaient de notre prochain défi, c’est un signe de bon leadership », a-t-il précisé.