Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Mondial junior : l'histoire récente comme inspiration pour la Suisse

Publié
Mise à jour

EDMONTON – Elles ont beau se débattre en infériorité numérique devant toutes les occurrences où la logique a été platement respectée, les histoires d'improbables triomphes demeurent assez nombreuses pour que l'adage soit vérifié : tout peut arriver au hockey.

On peut donc penser ce qu'on veut de leur optimisme, c'est là-dessus que s'appuient les joueurs de la Suisse à quelques heures de leur affrontement contre le Canada dans les quarts-de-finale du Mondial junior.

« Il y a toujours des surprises au Mondial junior et on est prêts à en causer une demain », a lâché l'attaquant Attilio Biasca, le meilleur pointeur de son équipe en ronde préliminaire, mardi.

Les Suisses n'ont pas à éplucher les livres d'histoire pour trouver l'inspiration dont ils auront besoin pour tenir tête au géant sur leur chemin. Ils n'ont qu'à écouter leurs amis raconter la leur.

En 2019, à Vancouver, la formation helvète avait terminé la ronde préliminaire au quatrième rang du groupe A. Elle avait chauffé en vain les Tchèques et les Canadiens dans le tournoi à la ronde, mais une victoire contre les pauvres Danois lui avait permis de se qualifier pour la ronde des médailles. En quarts-de-finale, elle avait causé la surprise en blanchissant la Suède 2-0.

Le défenseur Noah Delemont a « deux ou trois copains » qui ont eu leur mot à dire dans cette source de fierté nationale cette année-là. « Quand ils parlaient de ça avec nous, ça devenait vraiment un truc que t'avais le goût de vivre toi aussi. Ils disaient à quel point il y avait une bonne ambiance dans l'équipe, que c'est un truc dont ils se rappelleront pour toujours. Je pense qu'il y a pas mal de points similaires avec nous. »

Même s'ils ont atteint la ronde des médailles avec une victoire à l'arrachée contre l'Autriche, Delemont et ses coéquipiers ont des éléments positifs sur lesquels baser leur confiance devant le combat inégal qui les attend. Ils ont offert une bonne opposition à la Suède dans leur premier match du tournoi, qu'ils ont perdu 3-2. Ils ont aussi atteint la mi-match à égalité 1-1 avec les États-Unis avant de s'effondrer comme un château de carte le lendemain.

« On a assez confiance en nos qualités, assure Delemont. Je pense qu'on a réussi à livrer un bon match contre les Suédois et une bonne trentaine de minutes contre les États-Unis. Je pense que ça se compare. Il faudra bien commencer fort parce qu'on sait que si [les Canadiens] commencent à prendre les devants après 5-10 minutes, ça va être compliqué. C'est là que ça va se jouer pour voir s'il y aura vraiment match dans le match où s'ils se détachent vraiment au début. »

« Au final, chacun de nos joueurs devra donner le meilleur de ce qu'il a à offrir. Si c'est le cas, alors on aura une chance », simplifie l'entraîneur Marco Bayer.

Dans ce genre de circonstances, les chances d'assister à un renversement du pouvoir reposent en grande partie sur les épaules d'un gardien qui a un miracle dans les jambières. Il y a trois ans, ce sont les 41 arrêts de Luca Hollenstein qui avaient forgé le destin de la formation de l'entraîneur Christian Wohlwend.

Cette année, ce rôle ingrat sera confié à Noah Patenaude ou Kevin Pasche. Patenaude, qui évoluait la saison dernière chez les Sea Dogs de Saint John, a été légèrement plus utilisé dans la première moitié du tournoi. Il a concédé sept buts sur 60 tirs. Pasche, qui a représenté les Lancers d'Omaha dans la USHL l'an dernier, a donné huit buts sur 59 tirs.

« Que ça soit l'un ou l'autre dans les buts, je pense qu'ils peuvent rééditer l'exploit », s'encourage Delemont, qui sait aussi qu'à l'autre bout, il faudra quelques bonds favorables pour que l'histoire tienne la route.

« Devant, faudra juste être réalistes. On sait qu'on n'aura pas 50 tirs au but. Je pense qu'il faudra vraiment les capitaliser. Faudra faire un bon job les cinq en avant et les cinq derrière. »

Le Canada a terminé la phase de groupes avec le meilleur écart entre les buts marqués et les buts accordées (+20) de toutes les équipes inscrites au tournoi. Il a marqué plus souvent dans son seul match contre la Slovaquie (11) que la Suisse dans ses quatre premières sorties (8).

Aucun des signes qu'il n'a laissés sur son parcours ne laisse envisager une fin précoce. Décourageant, non?  

« Moi j'aurais plus tendance à te dire non, honnêtement, répond Delemont. Si je vous demande qui va gagner demain, vous allez tous me dire le Canada avec un score assez large. Alors finalement nous, on n'a rien à perdre. »

« La pression est sur eux, clame Biasca. Nous, on pourra jouer libérés. Mais on pense qu'on a une chance contre ces gars. Ils ne sont pas imbattables. »

Le match entre le Canada et la Suisse, prévu pour 19h (heure du Québec) est le troisième des quatre à l'horaire mercredi. À 12h, la Finlande affrontera l'Allemagne tandis qu'à 15h30, la Suède tentera d'éviter le piège de la Lettonie. La journée se conclura à 22h30 par un duel entre les États-Unis et la Tchéquie.

Tous les matchs seront présentés sur les ondes de RDS.