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RÉSULTATS

Le Canada bat les États-Unis 6 à 2 et passe en finale

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HALIFAX – Le Canada est de retour en finale du Championnat mondial de hockey junior.

 

Équipe Canada junior a surmonté un autre début de rencontre laborieux pour renverser les États-Unis, 6 à 2 lors d'une demi-finale enlevante, mercredi, à Halifax.

 

Jeudi soir, en finale contre la Tchéquie, la formation canadienne tentera de défendre sa couronne obtenue l'été dernier, à Edmonton.

 

Elle cherchera aussi à mettre la main sur la 20e médaille d'or depuis les débuts officiels du tournoi, en 1977.

 

« Ce sera une belle motivation pour nous d'avoir cette chance de prendre notre revanche, a commenté l'entraîneur adjoint Stéphane Julien.

 

« On se souvient que les Tchèques étaient extrêmement contents de nous battre [dans la phase préliminaire]. Alors, de les affronter à nouveau en finale, c'est une belle motivation pour nos joueurs. »

 

Bien entendu, l'étude attentive des bandes vidéo des matchs de la Tchéquie se poursuivra dans les prochaines heures, dans les bureaux d'ÉCJ.

 

Mais les instructeurs canadiens ont déjà une idée assez précise du genre d'opposition qui les attend.

 

« Ils impressionnent dans ce tournoi. Ils jouent très bien; il faut leur donner du mérite. Ils ont été très opportunistes pour créer l'égalité en fin de match, puis gagner en prolongation », a reconnu Julien.

 

Sortie des blocs ratée

 

Dès la 79e seconde de jeu, « Team USA » a jeté une douche froide sur le Scotiabank Centre, s'emparant de l'avance grâce à son meilleur pointeur du tournoi, Logan Cooley.

 

Le troisième choix au total du dernier repêchage de la LNH a bondi sur une rondelle en provenance de la pointe qui venait de donner sur l'arrière de sa jambe, et Thomas Milic n'a eu aucune chance.

 

Les Américains ont continué de bourdonner autour du filet canadien pendant de longues minutes, se donnant même une priorité de 9 à 0 dans la colonne des tirs à un certain point.

 

Une pénalité imposée à Dylan Duke pour avoir retardé la partie a cependant ouvert la porte à ce que le Canada prenne un peu de rythme.

 

Entamant la demi-finale avec une efficacité de 50 % (13 en 26), la formation de Dennis Williams a cadré six tirs au but, mais Trey Augustine a résisté devant chacun d'entre eux, dont un à bout portant face à Shane Wright.

 

Peu après avoir écoulé la sanction imposée à Duke, les États-Unis ont repris d'assaut la cage de Milic, et cela a mené à leur deuxième but du premier tiers, celui de Kenny Connors, sur un retour d'un lancer de Charlie Stramel.

 

Déstabilisée de voir ses favoris se faire malmener de la sorte, la foule a bondi son siège lorsque son meilleur joueur, Connor Bedard – oui, encore lui – a enregistré son neuvième but et 22e point de la compétition.

 

Le no 16 était idéalement positionné dans l'enclave pour compléter la mise en scène d'Ethan Del Mastro à son endroit.

 

Le Québécois Joshua Roy a également participé à ce premier but du match d'ÉCJ.

 

On l'ignorait à ce moment, mais Roy allait avoir une large empreinte sur la suite ce chapitre de la rivalité nord-américaine.

 

S'en est suivie une séquence de bonnes présences canadiennes en échec-avant, menant à de solides coups d'épaule, notamment ceux d'Adam Fantilli et Owen Beck, qui ont contribué à redynamiser l'ambiance.

 

Le constat demeurait tout de même clair au premier entracte : les Américains, avec leurs 19 lancers au but contre 13 pour ÉCJ, avaient nettement eu l'ascendant.

 

Et pourtant, le Canada nous réservait bien mieux pour le reste de la soirée.

 

Rédemption, et toute une, en 2e

 

Le trio de Bedard a été central à ce que le souvenir d'un premier tiers ardu ne persiste pas trop longtemps.

 

On ignore ce qui a pu se dire dans le vestiaire canadien au premier entracte, mais ce fut carrément une autre équipe qu'on a vue à l'œuvre par la suite.

 

« J'ai trouvé qu'on avait les jambes molles en première période, a convenu Julien. Puis ensuite, on a commencé à simplifier notre jeu, et la foule a embarqué. Les défenseurs ont commencé à s'impliquer plus en zone offensive, et on a été disciplinés à plusieurs niveaux. »

 

Roy a convergé avec la rondelle en direction du filet d'Augustine, et Logan Stankoven s'est retrouvé à l'endroit parfait pour remettre les compteurs à zéro, dès la 47e seconde de jeu.

 

Ne s'arrêtant pas là, le Canada a continué d'accentuer la pression, et celle-ci a mené entre autres à un tir de Fantilli qui a donné contre le poteau.

 

Ce dernier allait toutefois se reprendre à sa présence suivante, complétant de main de maître la mise en scène de Zach Dean, qui lui a réservé sa plus belle passe du revers à travers l'enclave.

 

Celui que plusieurs considèrent le deuxième meilleur espoir en vue de l'encan 2023 a ajouté une mention d'aide, dans ce qui était incontestablement la plus achevée des six parties qu'il a disputées.

 

« On les a pris de court en début de match, mais ils sont vraiment revenus en force par la suite en gagnant du rythme, a analysé le défenseur américain Lane Hutson, qui a obtenu 16:31 de temps de jeu dans cette demi-finale.

 

On savait que ça allait être une bataille de tous les instants. Ils forment un très bon club, et j'ai du respect pour eux. On n'a simplement pas été en mesure de marquer autant qu'eux. »

 

Le brio d'ÉCJ s'est même transposé en infériorité numérique, notamment lors d'une séquence de Roy, qui s'est attiré les applaudissements de la foule en écoulant de précieuses secondes dans le territoire ennemi.

 

De son côté, Milic s'est assuré que la belle envolée de ses compatriotes n'ait pas été en vain, effectuant de superbes arrêts devant Jimmy Snuggerud et Chaz Lucius – ce dernier en échappée, alors que le Canada écoulait les dernières secondes d'une pénalité imposée à Dylan Guenther.

 

La troupe de Rend Pecknold croyait bien avoir créé l'égalité 3 à 3 lorsque Jackson Blake a déposé dans le filet un retour de lancer, en pleine confusion dans le demi-cercle de Milic.

 

Une contestation des entraîneurs canadiens, qui estimaient avec raison que leur gardien avait été gêné dans son travail par de l'obstruction, a permis de renverser la décision.

 

Ayant déjà atteint le plateau des 30 tirs avec 12 minutes à jouer en période médiane, les Américains n'ont pas été en mesure de générer grand-chose durant le reste de l'engagement, n'ajoutant que trois lancers à leur total.

 

Autre contestation réussie pour ÉCJ

 

Les États-Unis auraient pu semer le doute dans l'esprit de leurs rivaux dès la 38e seconde de jeu du troisième vingt.

 

Rutger McGroarty a poussé la rondelle derrière Milic, mais pour la deuxième fois du match, ÉCJ a porté le verdict de but en appel.

 

Cette fois encore plus que la précédente, il paraissait indéniable que la jambière du portier canadien avait été poussée vers son filet par un joueur américain.

 

Après le duel, McGroarty nous a affirmé ne pas croire qu'il avait embêté le travail de Milic plus qu'il ne le faut.

 

« Je ne crois pas avoir touché à sa jambière. Je ne voyais pas ça comme étant matière à renverser la décision, mais il faut vivre avec », a commenté l'espoir des Jets de Winnipeg.

 

« Ce genre de moment, idéalement, ne changerait pas notre match. Mais ce serait faux de prétendre que ça n'a pas eu une incidence sur nous », a souligné Hutson.

 

« On doit apprendre de ça, et rapidement. Après tout, nous rejouons demain, et il y aura encore une médaille à l'enjeu », s'est consolé l'espoir des Canadiens de Montréal.

 

Les Américains ont eu beau s'y prendre par tous les moyens après les deux buts annulés, rien n'y faisait. Pas même un bond capricieux donné par la bande, alors que Milic était sorti de sa cage pour contrôler la rondelle.

 

Le coup d'assommoir a été porté quelques instants plus tard lorsque le défenseur Brandt Clarke a touché la cible, avec 10:15 à écouler en troisième.

 

Ce cinquième but a été le clou d'un spectacle franchement impressionnant du Canada lors des 40 dernières minutes.

 

« On est heureux de nos deux dernières périodes. Mais c'est sûr qu'en finale, il faut arriver à sortir fort. Il faut être capables de jouer un match complet de 60 minutes, et même plus si c'est nécessaire », a évalué l'ailier québécois Nathan Gaucher, qui vivra tout comme Roy un deuxième match pour l'or en l'espace de cinq mois.

 

Roy rejoint Huberdeau, Bedard à la hauteur de Tikkanen

 

Roy s'est occupé de compléter le pointage, récoltant son quatrième point de la soirée en déposant le disque dans un filet américain abandonné.

 

« En tant que coach [du Phoenix de Sherbrooke], je ne peux pas être plus fier de le voir jouer de la façon dont il a joué aujourd'hui. Même en infériorité numérique, il a fait toute une différence. Il a été opportuniste, avec un but important. »

 

Assurément la bougie d'allumage canadiennne dans ce match, Roy a rejoint Jonathan Huberdeau en tant que Québécois ayant amassé le plus de points chez les moins de 20 ans, soit 18.

 

En vertu de sa récolte de deux points en demi-finale, Connor Bedard est désormais au quatrième rang de l'histoire du CMJ avec 36 points (dont 23 cette année), ce qui le place sur un pied d'égalité avec le Finlandais Esa Tikkanen.

 

Sa performance de mercredi lui a notamment permis de devancer le Suédois Markus Naslund (34) et le Russe Alexander Mogilny (35).