MALMÖ - Le Canada a déménagé dans le grand amphithéâtre et le gardien Zachary Fucale s'attend à ce que ce changement s'accompagne d'une plus grande pression au Championnat du monde de hockey junior à Malmö, en Suède.

L'équipe canadienne, installée dans le modeste Isstadion de 5800 sièges depuis le début du tournoi, a tenu son premier entraînement à l'aréna de Malmö, qui peut accueillir 11 618 spectateurs.

L'élégant et moderne aréna sera le site de la demi-finale entre le Canada et la Finlande, samedi. Le vainqueur affrontera la Suède ou la Russie en finale du tournoi, dimanche.

« Les enjeux sont de plus en plus grands et les gars fourniront un effort supplémentaire, a mentionné Fucale. À ce niveau, chaque détail compte.

« Tout le monde se donnera corps et âme pour la victoire. »

Le Canada cherchera à effacer le souvenir de la défaite de l'an dernier en demi-finale face aux États-Unis à Ufa, en Russie. Ce revers a eu pour conséquence que les Canadiens ont été écartés du podium à ce tournoi pour la première fois depuis 1998.

Le Canada affronte un rival finlandais qui n'a pas gagné une médaille en huit ans, même si l'équipe a atteint les demi-finales du tournoi il y a deux ans.

Les Finlandais, qui ont effacé un déficit de 3-1 pour vaincre la République tchèque 5-3 en quarts de finale, constituent un adversaire qui mérite d'être pris au sérieux. Ils ne misent pas seulement sur un gardien au sommet en Juuse Saros, mais aussi sur quelques redoutables francs-tireurs avec en tête l'espoir des Blackhawks de Chicago Teuvo Teravainen, qui a amassé neuf passes et maintenu un différentiel de plus-7 en cinq matchs.

La Finlande mise aussi sur le défenseur Rasmus Ristolainen, un prêt des Sabres de Buffalo.

L'entraîneur canadien Brent Sutter ne prend pas les Finlandais à la légère.

« Je vois une équipe qui travaillent fort, une équipe très bien structurée, une équipe qui va jouer un peu à la manière nord-américaine, a prévenu Sutter. C'est un groupe de joueurs qui n'abandonnent jamais.

« Leur gardien est solide. Leurs trois meilleurs attaquants sont aussi bons que n'importe quels autres attaquants dans ce tournoi. Nous devons être prêts à faire face à une forte opposition. »

Le Canada a vaincu la Finlande deux fois en matchs préparatoires cette année, une fois pendant l'été à Lake Placid et de nouveau le 20 décembre en Suède, où ils ont dominé les deux dernières périodes après deux buts douteux accordés par Fucale.

Les Finlandais sont convaincus qu'ils peuvent créer la surprise.

« Nous avons une bonne équipe et nous avons une bonne chance de gagner, a déclaré Saros. L'esprit d'équipe est bon et notre unité en avantage numérique fait bien. Je pense que ce seront des éléments importants. »

Et il s'attend à un match robuste, surtout autour du filet.

« Ils aiment jouer dans les coins et foncer vers le filet - trois, quatre joueurs se postent devant le but - vous devez donc être vigilants », a-t-il dit.

Présentement, le jeu de puissance finlandais a obtenu seulement quatre buts en 22 occasions (18,1 pour cent). Mais deux joueurs clés - Ristolainen (grippe) et Artturi Lehkonen (blessure à la jambe) - ont chacun raté deux matchs avant d'effectuer un retour au jeu contre les Tchèques.

L'efficacité des Finlandais en désavantage numérique est impressionnante. Ils ont alloué un seul but en 21 opportunités (95,2 pour cent).

Le Canada a marqué sept buts en 24 supériorités numériques (29,1 pour cent).

Sutter a souligné le besoin de faire preuve de discipline, qui a fait défaut lorsque les Canadiens ont écopé de trois pénalités mineures en troisième période dans la victoire de 4-1 aux dépens de la Suisse en quarts de finale.

Le Canada s'est facilité l'accès à la finale quand il a battu les Américains en ronde préliminaire pour terminer en tête de son groupe. Mais l'équipe ne peut se permettre de gaspiller cet avantage en s'inclinant contre les Finlandais.

Sutter a souligné la nécessité de se concentrer sur un match à la fois, ce qui a peut-être constitué un problème l'an dernier en demi-finale selon le défenseur Griffin Reinhart.

« Notre attention est sur ce match, a-t-il dit. L'année dernière, nous avons peut-être regardé un peu trop en avant.

« C'est difficile. Vous devez considérer chaque match comme un septième match. Je ne pense pas que c'était volontaire, mais personne n'a vraiment accentué l'idée de prendre une journée à la fois (l'année dernière) et c'est ce que nous devons vraiment faire à ce tournoi. »

Hudon et Dumba au repos

Toutes les équipes comptent quelques éclopés dans leurs rangs, incluant le Canada.

Le partenaire de Reinhart à la ligne bleue, Mathew Dumba, et l'attaquant Charles Hudon n'ont pas participé à l'entraînement, vendredi. Dumba boitait à la suite d'une collision survenue à la deuxième période du match contre la Suisse tandis que Hudon joue en dépit d'une blessure à l'épaule subie la semaine dernière contre la Slovaquie.

Sutter prévoit que les deux joueurs seront à leur poste contre la Finlande.

« C'est une journée pour guérir leurs bobos », a-t-il dit.

Le changement d'amphithéâtre ne fera pas une grande différence selon Sutter.

« Ça n'a pas d'importance où vous jouez, a noté Sutter. La patinoire a la même dimension. Nous avons juste à faire ce que nous devons faire pour nous donner les meilleures chances. »

Ce sera également un changement pour quelques douzaines de partisans canadiens qui ont rempli le Isstadion, ce qui donnait l'impression aux joueurs d'être à domicile.

« C'était fou dans l'autre aréna, a noté Fucale. C'était presque un match à la maison.

« Je me sentais comme si j'étais au Canada. C'est vraiment 'cool'. On sentait leur soutien. Ils nous aideront certainement lors des deux prochains matchs. »

Le Canada se mesurera à la Finlande à 13 h samedi, soit après l’autre demi-finale entre la Russie et la Suède, à 9 h. Ces deux matchs seront diffusés sur les ondes de RDS.