OSTRAVA, République tchèque – S’il est généralement déconseillé de sauter aux conclusions sur la base de données récoltées sur une courte période, le Mondial junior 2020 aura suffi pour régler un débat qui n’aurait sans doute jamais dû avoir lieu.

 

N’écoutez plus ceux qui tentent de vous convaincre du contraire : Alexis Lafrenière sera le premier joueur sélectionné au prochain repêchage de la Ligue nationale.

 

Lafrenière n’a pas seulement éclipsé tous les autres espoirs qui sont toujours sans attache auprès des équipes de la LNH au cours des deux dernières semaines à Ostrava. Dans un tournoi où les projecteurs sont habituellement braqués sur les joueurs de 19 ans, il a été le plus lumineux de tous.

 

Il est devenu clair très rapidement que ce Championnat du monde des moins de 20 ans serait l’affaire de Lafrenière. Sa performance de quatre points contre les États-Unis a sauvé le Canada d’un départ périlleux et lui a permis de bien se positionner d’emblée au sein d’un groupe relevé.

 

Sa blessure deux jours plus tard contre la Russie a dépouillé le Canada du peu de vie qu’il lui restait dans ce qui allait s’avérer la pire défaite de son histoire à ce tournoi. Mis au repos pour les deux matchs suivants, Lafrenière est revenu pour la ronde des médailles et s’est tout de suite imposé comme une force inspirante dans le camp canadien. Il a été l’attaquant le plus utilisé par Dale Hunter dans le match final contre la Russie.

 

« Il a été incroyable, a résumé son coéquipier Joe Veleno. C’est un gars qui veut gagner, c’est un compétiteur et il va tout faire pour aider son équipe à gagner. Il a beaucoup de talent. En plus, il travaille énormément. Il veut toujours devenir meilleur et être avec les gars. C’est le fun de jouer avec lui et de le voir sur la glace quand tu es sur le banc. »

 

Malgré une expérience écourtée, l’attaquant vedette de l’Océanic de Rimouski a conclu sa quinzaine au quatrième rang du classement des marqueurs avec dix points et a été nommé le joueur par excellence du tournoi.

 

« C’est le fun, mais l’équipe m’a tellement aidé là-dedans, s’est presque excusé Lafrenière. Le crédit ne me revient pas. Ce sont mes coéquipiers qui méritent plus de crédit parce qu’ils m’ont vraiment aidé. »

 

« Il a eu un impact incroyable, reconnaissait pour sa part l’entraîneur-adjoint André Tourigny. C’est un joueur qui brille dans les moments importants, un vrai gamer. Lui, la pression, je ne sais pas s’il connaît ça. Il s’en nourrit, il aime ça. Il a fait des gros jeux dans les moments clés, on ne l’a jamais senti paniquer. Je pense qu’il a lancé un gros message dans ce tournoi-là. »

 

Pendant ce temps, celui qui était considéré comme le plus sérieux prétendant au titre d’espoir numéro 1 que Lafrenière transporte depuis maintenant deux ans perdait des plumes quotidiennement. Dire que Quinton Byfield n’a pas connu un gros tournoi est un euphémisme. Le représentant des Wolves de Sudbury a commencé la compétition au sein du deuxième trio d’ÉCJ avec Barrett Hayton et Dylan Cozens, mais l’a terminée sur le quatrième avec Akil Thomas et Raphaël Lavoie. Son entraîneur l’a utilisé pendant dix minutes par match avant de le laisser sur le banc en finale et sa contribution s’est limitée à une aide en sept parties.

 

Byfield, il est important de le préciser, était l’un des plus jeunes joueurs inscrits au Mondial junior. Il n’aura 18 ans qu’en août prochain, deux mois après la tenue du repêchage. Mais l’échantillon qu’il vient d’envoyer au laboratoire ne laisse pas présager que sa courbe de progression rencontrera un jour celle de son jeune compatriote.  

 

Le Canada comptait dans ses rangs un troisième joueur considéré comme l’un des plus beaux talents de la prochaine cuvée. Jamie Drysdale a été limité à un rôle de septième défenseur, à l’exception d’une promotion forcée par le forfait de Bowen Byram en demi-finale.
 

Stutzle en hausse

 

Quatre autres joueurs qui avaient été insérés dans le plus récent top-10 du confrère de TSN Craig Button se retrouvaient dans la vitrine à Ostrava. Du lot, l’Allemand Tim Stutzle est probablement celui qui a gagné le plus de points.

 

L’attaquant de 6 pieds 1 pouce et 185 livres, qui évolue avec les Eagles de Mannheim, a été au cœur des succès des Allemands à leur retour dans le groupe mondial. Dynamique et imaginatif, celui qu’on décrit comme le plus bel espoir allemand depuis Leon Draisaitl avait récolté cinq passes en cinq matchs et était le troisième attaquant le plus utilisé par l’entraîneur Tobias Abstreiter avant de tomber malade et d’être forcé de rater les deux derniers matchs de la ronde de relégation.

 

Pas trop loin dans le sillage de Stutzle, John Peterka et Lukas Reichel se sont aussi présentés sous un beau jour au grand public, récoltant respectivement six et cinq points en sept parties.

 

La Suède comptait deux espoirs de haut niveau dans son effectif. Alexander Holtz a complété sa première pige avec la sélection U20 avec trois buts et deux aides tandis que Lucas Raymond laisse en héritage une production de quatre points en plus de quelques petits bijoux.

Le gardien de 17 ans Yaroslav Askarov a commencé le tournoi avec la confiance de l’entraîneur Valeri Bragin, mais l’a terminé avec le bonnet d’âne. Askarov a été chassé de son filet deux fois durant la compétition, qu’il a conclue avec une moyenne de buts alloués de 2,71 et un taux d’efficacité de ,876. C’est finalement le vétéran Amir Miftakov qui a reçu le mandat de stopper les tirs canadiens en finale.

 

Le Finlandais Aatu Raty, qui est déjà considéré comme le joyau de la cuvée 2021, a compilé une fiche de trois points avec un différentiel de +5. Il a été le joueur le moins utilisé par les champions en titre.

 

Lafrenière et le Canada se couvrent d'or
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Lafrenière marque un but de toute beauté
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