SOMMAIRE

 

OSTRAVA, République tchèque – Si la tendance se maintient, personne n’accusera Alexis Lafrenière de faire du patinage libre cette année au Championnat du monde de hockey junior.

 

À sa première participation au tournoi, il y a un an, Lafrenière s’était attiré le courroux de l’entraîneur-chef Tim Hunter lors du deuxième match d’Équipe Canada contre la Suisse. Après avoir cloué le Québécois au banc, Hunter avait critiqué son manque d’engagement dans les médias.

 

Dale Hunter, le successeur de Hunter à la barre d’ÉCJ, n’a jusqu’ici rien à redire sur le jeu de son jeune protégé. Lafrenière a inscrit quatre points, dont le but de la victoire, dans un triomphe de 6-4 d’Équipe Canada sur ses grands rivaux américains jeudi en lever de rideau de la phase préliminaire du Groupe B.

 

Lafrenière a marqué le but décisif seulement sept secondes après que les États-Unis eurent créé l’égalité 4-4 à 16:42 de la troisième période. Parti en échec-avant immédiatement après la mise en jeu centrale, la vedette de l’Océanic de Rimouski a intercepté au vol une tentative de passe du défenseur K’Andre Miller et s’est présenté seul devant le gardien Spencer Knight, qu’il a déjoué d’une savante feinte.

 

« J’ai quand même été chanceux, a humblement commenté Lafrenière après la rencontre. J’ai juste essayé de rentrer au filet après et ça a marché. J’ai quand même été chanceux, mais j’ai essayé de me placer le mieux possible et des fois ça peut arriver. »

 

« Je manque de mots pour décrire à quel point il m’impressionne, s’émerveillait sans réserve le gardien Nico Daws, auteur de 28 arrêts à son tout premier match en carrière sur la scène internationale. Je suis juste content d’être dans la même équipe que lui! »

 

« Tout le monde peut voir qu’il a du talent, mais je trouve qu’il est un joueur vraiment complet, a plus tard renchéri son compagnon de trio Joe Veleno. À mes yeux, il excelle aux deux extrémités de la patinoire. C’est ce qui en fait un joueur si spécial. Il peut changer un match à lui seul quand il décide de le faire. C’est un compétiteur féroce qui déteste perdre. C’est toujours bon d’être entouré de ce genre de gars. » 

 

Lafrenière, qui s’était plus tôt fait complice des deux buts en avantage numérique de Barrett Hayton, a terminé sa glorieuse soirée de travail en envoyant Ty Dellandrea en échappée devant un filet désert dans les dernières secondes de la rencontre.

 

« C’est difficile de trancher, a répondu Hayton quand on lui a demandé s’il était plus épaté par le but gagnant de son jeune coéquipier ou par la passe que ce dernier lui a servie sur le quatrième but du Canada. C’est 1a et 1b. Sur mon but, je savais qu’il m’avait vu, mais c’est difficile de croire qu’il ait pu trouver la ligne de passe à travers tous ces bâtons. Quant à son but, c’est tout simplement un jeu spectaculaire par un joueur spectaculaire. »

 

Connor McMichael et Nolan Foote ont été les autres buteurs du Canada, qui avait perdu ses quatre duels précédents contre les États-Unis.

 

« Pour moi, c’est une première assez folle, peinait à réaliser Daws. La rivalité entre le Canada et les États-Unis est unique. J’étais évidemment un peu nerveux en début de match, mais le fait qu’on ait pu remonter et décrocher la victoire, c’est très gros pour la suite. »

 

Une bataille d’unités spéciales

 

La soirée avait effectivement plutôt mal commencé pour le Canada et son vert cerbère. Au premier tiers, les Américains ont profité des deux pénalités mineures décernées s’installer dans le siège du conducteur. Shane Pinto, en faisant dévier un tir du défenseur Zac Jones, et Arthur Kaliyev, en complétant une superbe manœuvre de Trevor Zegras, ont construit une avance qui semblait alors assez confortable.

 

Le Canada a toutefois obtenu un but de son quatrième trio dès le retour du premier entracte, puis ce sont ses propres unités spéciales qui ont fait des dégâts. Hayton a d’abord trouvé le fond du filet une première fois, avec l’aide de Lafrenière, puis Nolan Foote a donné à ÉCJ sa première avance du tournoi avec un tir comme lui seul peut en décocher.

 

Le Canada l’a échappé belle en fin de deuxième période, quand la reprise vidéo a permis de déterminer que le temps au cadran était écoulé lorsque les États-Unis ont marqué ce qu’ils croyaient être leur troisième but du match en avantage numérique.

 

« Je n’avais pas entendu la sirène, alors je priais, a réagi Daws. Après coup, tous les gars qui étaient sur le banc m’ont dit que ce n’était même pas proche, mais je n’en avais aucune idée. »

 

Le jeu de puissance américain a éventuellement pu ramener les deux équipes nez à nez en troisième période, mais cette parité a duré le temps d’un tour de patinoire.

 

« De pouvoir jouer contre les États-Unis, c’est toujours un peu un rêve d’enfance, savourait Lafrenière, encore sur son nuage. On regardait ça quand on était petit et c’est toujours des matchs le fun. C’était juste vraiment une belle game d’équipe. »

 

Le Canada disputera son prochain match samedi contre la Russie.​

 

Les Américains prennent les devants
Kaliyev complète un belle manoeuvre et double l'avance
McMichael réduit l'écart en début de 2e
Hayton décoche un plomb et égale la marque
Foote donne les devants au Canada
Lafrenière fait tout le travail pour Hayton
Robertson surprend Daws
Pinto ramène tout le monde à la case départ
Lafrenière marque un but de toute beauté
Dellandrea assure la victoire, 4 points pour Lafrenière
Les réflexes de Tourigny sauvent le Canada d'une pénalité