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VANCOUVER – Pour la deuxième fois en quatre ans, le Canada a été écarté du carré d’as par la Finlande au Championnat du monde de hockey junior.

 

Un but du défenseur Toni Utunen, à 5:17 de la prolongation, a éliminé l’équipe hôtesse mercredi au Rogers Arena. Le Canada avait détenu l’avance à partir du tout début de la deuxième période jusqu’à ce que la Finlande crée l’égalité avec 46,4 secondes à jouer en troisième.

 

Le Québécois Maxime Comtois avait eu la chance de donner la victoire aux siens en s’exécutant sur un tir de punition au début de la période supplémentaire, mais le gardien Ukko-Pekka Luukonen avait fermé la porte au capitaine. Quatre minutes plus tard, Utunen plaçait un tir parfait au-dessus de l'épaule gauche de Michael DiPietro pour sceller le sort du Canada.​

 

« J’étais confiant avec le move que je voulais faire, a récapitulé Comtois après la rencontre. Je le pratique à chaque fois que j’ai la chance de pratiquer les tirs de barrage. Ça n’a pas marché ce soir et ce n’était probablement pas la dernière fois que je vais manquer un tir de punition. C’est sûr que celui-là fait mal parce que c’était un match important, mais on a continué de travailler et on a eu nos chances après. Ce sont des choses qui arrivent. »

 

Les Canadiens étaient justifiés de déplorer leur malchance pour expliquer leur élimination précoce. Juste avant d’encaisser le but décisif, Noah Dobson a brisé son bâton en tentant un tir sur réception devant une cage béante. Les Finlandais ont aussi pu compter sur leur bonne étoile pour forcer la tenue de temps supplémentaire, quand la rondelle envoyée vers l’enclave par Eeli Tolvanen a ricoché sur le patin d’Aleksi Heponiemi pour finir sa course dans le fond du but.

 

« Ce sont des matchs qui sont difficiles à gagner, qui se gagnent souvent sur des centimètres, des millimètres, réalisait Comtois. On a eu nos chances de capitaliser sur nos chances, on n’a pas réussi, et ce sont deux jeux – on appelle ça des broken plays – qui nous ont achevés. C’est dur de la perdre, mais ça fait partie de la game. »

 

« C’est ça, le sport, résumait, résigné, l’entraîneur-chef Tim Hunter. Des petits coups de chance font souvent la différence et on a simplement été incapables de faire notre chance ce soir. Eux l’ont fait. »

 

Encore les Finlandais...

« J’ai l’impression qu’on méritait tous un meilleur sort, déplorait DiPietro. Parfois les bonds sont en votre faveur, d’autres fois non, mais de voir ce match-là nous échapper de cette façon, c’est une pilule qui est difficile à avaler. »

 

Cette mauvaise fortune ne change toutefois rien au fait que le Canada n’aura marqué que deux buts dans ses deux derniers matchs de la compétition. Le défenseur Ian Mitchell aura été le seul à l’inscrire au pointage mercredi.

 

DiPietro fameux

 

Dans cette optique, la défaite est particulièrement crève-cœur pour Dipietro, qui a été sublime mercredi avec une performance de 32 arrêts.

 

Pour une équipe qui s’était jurée de tirer des leçons de son mauvais début de match contre la Russie, le Canada a connu un début de match bien timide et a très tôt placé la pression sur les épaules de son gardien. DiPietro a brillé en neutralisant le premier jeu de puissance finlandais et a sauvé ses coéquipiers dans une fin de première période chaotique.

 

DiPietro s’est de nouveau signalé en deuxième, bloquant notamment Tolvanen, le seul attaquant finlandais avec l’expérience de la LNH, sur une échappée partielle. L’espoir des Canucks de Vancouver, bruyamment acclamé par la foule tout au long de la soirée, n’a accordé que cinq buts en quatre matchs pour la durée du tournoi et a été élu l’un des trois meilleurs joueurs du Canada après l’élimination de l’équipe.

 

Malchance et manque d'opportunisme

« Il a été solide pour nous tout au long du tournoi, a relevé avec justesse le défenseur Evan Bouchard. Il était notre colonne vertébrale. Quand on ne jouait pas à la hauteur de notre potentiel, c’est lui qui nous sauvait du pétrin. »

 

« C’était cool d’entendre la foule, surtout que j’ai été repêché ici, a reconnu DiPietrio. Mais au fond la victoire est la seule chose qui compte. Même si c’est une attention que j’apprécie, je suis un gars d’équipe et tout ce que je voulais, c’est gagner ce match. »

 

Plus tôt dans la journée, la Suisse avait causé la surprise du tournoi en expulsant la Suède grâce à une victoire de 2-0. C’est elle qui affrontera la Finlande en demi-finale vendredi.

 

Équipe Canada, elle, rentrera bredouille, une première pour un tournoi disputé en sol canadien.

 

« Il n’y a jamais rien d’acquis dans ce tournoi, a conclu Hunter. Ce n’est pas parce que le tournoi a lieu dans notre pays qu’on va gagner. C’est un tournoi difficile, tous les autres pays s’améliorent et c’est de plus en plus difficile d’aligner les conquêtes. Les Finlandais n’ont pas gagné de médailles au cours des deux dernières années et pourtant, ce soir, ils ont trouvé une façon de s’accrocher. C’est ça qui est ça. » 
 

Lukkonen vole un but à Glass
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La Finlande joue de chance et crée l'égalité
Capitaine Comtois arrêté en tir de pénalité
Bâton et rêves brisés pour le Canada