OSTRAVA, République tchèque – Équipe Canada a pris congé d’entraînement vendredi à la veille de son match de demi-finale contre la Finlande. Barrett Hayton, Joe Veleno et l’entraîneur adjoint Mitch Love ont rencontré les médias en fin de journée à l’hôtel de l’équipe. Voici quelques notes en prévision de ce duel.

 

SANS RANCUNE... VRAIMENT?

 

C’est une histoire qui s’écrit presque toute seule : le Canada retrouve l’équipe qui l’avait éliminé à la même compétition il y a un an. Le but égalisateur avec 47 secondes à faire en troisième période, le bâton brisé de Noah Dobson, le but en or d’un défenseur qui ne marque à peu près jamais. Et la Finlande, après tout ça, qui s’en va remporter l’or. Au Canada, en plus!

 

Ils vont essayer de nous faire croire qu’ils ont oublié ça?

 

« On a tous un goût amer en bouche, mais c’est une nouvelle année et un nouveau groupe », nous a remâché Hayton, l’un des cinq joueurs de l’édition actuelle qui doit vivre avec les souvenirs de la sixième place de 2019.

 

« C’est un autre aréna, il y a des joueurs différents des deux côtés, c’est une nouvelle année et un nouveau match, avait récité Love juste avant. On a juste hâte de jouer ce match. »

 

Du groupe, seul Veleno a osé admettre que cette rencontre n’en serait pas une comme les autres.

 

« Je crois qu’on a eu passablement de malchance pour en arriver au résultat qu’on a eu l’an dernier. Heureusement pour nous, les gars qui sont de retour, on a une chance de se reprendre. On est tous fébriles à l’idée de revoir la Finlande. »

 

DEUX MACHINES BIEN HUILÉES

 

En panne sèche l’an dernier à Vancouver, le jeu de puissance canadien fait peur cette année. L’unité a converti 44% de ses opportunités et 11 des 24 buts marqués par le Canada sont survenus avec un rival au cachot.

 

La Finlande vient toutefois de blanchir les États-Unis et n’a accordé que dix buts depuis le début du tournoi, dont trois en désavantage numérique. À la quantité de pénalités qui ont été décernées depuis le début du tournoi, le choc des unités spéciales risque d’être un face-à-face déterminant dans l’allure de la rencontre.    

 

« Les gars ont fait du très bon travail pour appliquer le plan de match, mais ça sera de plus en plus compliqué de le faire à partir de maintenant, prévoit Love. Pour avoir étudié les tendances des Finlandais, ils sont aussi avares en désavantage numérique qu’ils le sont à 5 contre 5. Il faudra être prêt à exécuter avec vitesse et précision.  »

 

À au moins trois reprises, lors du quart de finale contre les Slovaques, Veleno a levé les yeux au ciel après avoir raté une occasion rêvée en avantage numérique. Il sait que la marge d’erreur sera moins grande contre les Finlandais.

 

« Une chance que le match n’était pas serré sinon j’aurais été vraiment fâché envers moi-même. Ce sont des grosses opportunités qui n’arrivent pas à chaque match et je dois scorer quand je suis dans cette position-là. Demain, je dois m’assurer de marquer si ces situations-là se présentent. »

 

DOSSIER VIERGE POUR FOOTE

 

Tel que l’avait prévu André Tourigny, Nolan Foote ne devra pas purger de sanction supplémentaire relativement à la pénalité majeure dont il a écopée contre la Slovaquie. Foote avait été expulsé du match pour avoir asséné une mise en échec à la tête d’un rival, mais la reprise vidéo semblait démontrer que le point de contact s’était fait au niveau de l’épaule. C’est du moins l’interprétation que le comité de discipline du tournoi semble en avoir fait.

 

« Ça nous inquiétait un peu, mais c’était très difficile, de notre point de vue sur le banc, de voir ce qui s’était réellement passé, a dit Love. La priorité, en tout temps, devrait être la sécurité des joueurs et sur le coup, les officiels ont jugé que celle du joueur slovaque avait été compromise. On est juste content qu’il n’y ait pas d’autres conséquences et que Nolan sera en mesure de revenir dans notre formation parce qu’il connaît un gros tournoi jusqu’ici. »

 

LAFRENIÈRE PLUS ÉGOÏSTE?

 

Difficile de reprocher quoi que ce soit à Alexis Lafrenière jusqu’ici. L’attaquant québécois connaît un tournoi du tonnerre avec une récolte de six points en seulement deux matchs complets. Il a toutefois été suggéré à Mitch Love que le numéro 11 d’ÉCJ semblait lever le nez sur d’alléchantes lignes de tir et qu’il cherchait à alimenter ses coéquipiers avec un peu trop de zèle.

 

« Probablement un peu, a convenu le coach. Je sais qu’il est d’abord et avant tout un fabricant de jeu, mais c’est un sujet qu’on a abordé dans les dernières semaines. Il a eu quelques occasions [jeudi], notamment en avantage numérique, et il a fait mouche sur l’une d’elles. En espérant que ça lui procure encore plus de confiance pour la suite. »

 

Lafrenière est devenu viral contre les Slovaques quand il a utilisé l’arrière du but pour se défaire d’un adversaire.

 

« C’est un move qu’il fait souvent, a dit Veleno en souriant. J’ai vu beaucoup de vidéos de lui, sur Instagram ou sur Twitter, où il fait juste danser autour d’une couple de gars. C’est une routine quotidienne pour lui. Il est bourré de talent et il n’a pas peur d’en faire la démonstration de temps en temps. »