Vous n'avez pas l'impression que c'est constamment le même disque qui tourne chez le Canadien depuis que le retour du lock-out. Une équipe moyenne qui cherche son identité et qui est incapable de sortir de sa torpeur. Une équipe qui a les mêmes problèmes années après années et on se demande vraiment pour quelle raison elle est incapable de trouver des solutions. Les entraîneurs sont-ils à blâmer. Non. Mais la solution ne se trouve pas dans le vestiaire, ni derrière le banc. Malheureusement, elle est ailleurs. Mais où?

Le match de samedi face aux Predators était typique. Le Canadien marque deux buts chanceux. Mène 3-0 dans la rencontre, mais perd le match en fusillade. On dirait un match sur ESPN Classic qui a été disputé la saison dernière ou encore il y a deux ans.

Guy Carbonneau a tenté de modifier ses trios pour fouetter les siens et surtout marquer des buts à 5 contre 5. Objectif atteint, même s'il prétend que Saku Koivu était toujours sur le premier trio, mais ses complices, Bryan Smolinski et Mark Streit, n'ont rien fait pour obtenir le privilège de patiner sur cette première ‘unité'. Mais on va croire l'entraîneur sur parole, c'est lui le patron.

Il y a toutefois un détail dans cette rencontre qui est important. Les Predators ont gagné en jouant avec émotion et en brassant les joueurs du Canadien. On peut parler d'indiscipline de leur part. Parlons plutôt d'une excellente stratégie pour sortir plusieurs joueurs du Canadien qui n'aiment pas se faire brasser. Le pauvre Patrice Brisebois a reçu une tonne de coups de bâtons, mais aucun de ses coéquipiers n'a été en mesure de lui venir en aide. Pourquoi? Parce que les deux joueurs qui auraient été en mesure de répliquer coups pour coups aux attaques des Predators regardaient le match des gradins. Steve Bégin et Tom Kostopoulos ne méritaient pas de rater cette rencontre et même Guy Carbonneau l'a avoué samedi matin. Il y a des joueurs beaucoup mieux payés qu'eux qui auraient dû écoper. Mais encore là, les patrons ont sûrement de bonnes raisons. Reste que de plus en plus de gens se demandent franchement comment est-ce possible que Bryan Smolinski et Michael Ryder peuvent obtenir un passe droit qui n'est pas disponible pour les autres joueurs.

Vent de panique?

Est-ce qu'il y a présentement un vent de panique chez le Canadien? Oui. Ce n'est pas moi qui le dit, mais c'est ce que constate plusieurs membres de l'organisation qui sont incapables de se mettre la tête dans le sable et de dire que le gazon est vert. On craint vraiment que le scénario de la saison dernière se répète et ceci amène beaucoup d'incertitude présentement parce que rappelez-vous que le président Pierre Boivin a clairement affirmé, en septembre, que son équipe se devait de participer aux séries, et il l'a dit d'un ton ferme. D'ailleurs, ce vent de panique est bien présent lorsqu'on analyse les décisions qui sont prises depuis quelques jours et qui seront prises dans un avenir rapproché. Il est évident qu'un joueur sera rappelé de Hamilton sous peu comme si les résultats allaient changés. Aucune chance parce qu'il n'y a aucun sauveur à Hamilton.

La solution à l'interne est pourtant simple. Les joueurs qui se donnent cœur et âme pour le Canadien doivent jouer. Point à la ligne. Ceux qui regardent la parade doivent le faire des gradins. Peu importe le nom, le talent ou la grosseur du chèque. Guy Carbonneau a toujours dit qu'il s'inspire des Sénateurs; une équipe qui a énormément de talent et qui gagne en travaillant, ce qui n'est pas le cas présentement pour la formation d'Ottawa et vous voyez les résultats.

Ce n'est pas en envoyant Tom Kostopoulos et Steve Bégin dans les gradins que le message va passer. Parce que ce sont deux joueurs par qui le message passe lorsqu'ils sont sur la glace. Comprenez ce que je veux dire? Si le coach veut des joueurs qui travaillent pour gagner, même s'ils ont moins de talent, ils vont faire ‘les petites choses' qui vont permettre aux Canadiens de sortir avec 2 points. Ils vont amener de l'émotion dans le building et le match de samedi aurait pris une autre tournure.

La solution est ailleurs

Le Canadien a toute une relève présentement. On parle ici d'une équipe qui va dominer dans quelques années. Mais présentement, cette même équipe a besoin d'aide et vite. Guy Carbonneau le sait et Bob Gainey aussi. Des postes sont en jeux présentement chez les dirigeants de l'équipe et avant de faire le ménage (ah non pas un autre) Bob Gainey doit aider son entraîneur. Il doit amener un joueur qui va stabiliser cette équipe. Je ne parle pas d'une perle rare, mais d'un vétéran qui va calmer le jeu. D'un joueur qui a vu neiger et qui n'accepte pas la loi du moindre effort.

C'est à Bob Gainey et ses dépisteurs de trouver ce joueur et il faut le faire rapidement. Sinon, la glissade va se poursuivre encore et encore. On sait tous qu'une transaction est difficile à réaliser avec le plafond salarial, mais il est temps de faire preuve d'imagination. D'ailleurs Mark Recchi est sur le marché des transactions et il a toujours aimé Montréal, comme son épouse d'ailleurs. L'ami de Saku Koivu pourrait encore aider le Canadien, il n'y a aucun doute.

Les partisans ont fait preuve de beaucoup de patience depuis quelques années. Le Centre Bell est plein à chaque match et les amateurs se sont clairement exprimés à la fin du match samedi. On devrait peut-être les écouter, parce que cette fois, ils ont tout à fait raison.