BROSSARD - P.K. Subban dit être le même joueur qu'avant sa « non-pénitence » de trois matchs du début de mois décembre. Le jeune défenseur reconnaît toutefois avoir changé sa façon d'aborder les moments difficiles.

C'est ainsi que lorsqu'on l'écarte de la formation, comme c'est arrivé deux autres fois, les 23 et 26 décembre, ou lorsqu'on lui prodigue des conseils, il cherche maintenant à réagir de manière positive.

« Si tu en fais une source de friction, (la frustration) va juste durer plus longtemps, ça va juste te faire plus mal encore », a souligné Subban, mardi, après l'entraînement du Canadien au Complexe sportif Bell à Brossard.

« Si ç'a été difficile pour moi pendant un certain temps, c'est parce qu'on dirait qu'à peu près tout le monde que je croisais me disait que c'était injuste, que je méritais de jouer... Mais à un certain moment, j'ai choisi de ne plus les écouter. Je me suis dit, 'dans le fond, tu es jeune, tu dois apprendre comme tout le monde'.

« Tomas Plekanec, Mike Cammalleri, Scott Gomez ont tous fait leurs classes à un moment ou l'autre, a ajouté Subban. Ce sont d'excellents joueurs maintenant, mais ils ont traversé des moments difficiles eux aussi. (Les remises en question) ne font que te rendre meilleur en tant que joueur. Moi, au lieu de me rebiffer, j'ai décidé de m'en servir à bon escient.

« Il faut accepter cette façon de faire. D'autant plus qu'une telle attitude va te mériter le respect des autres. »

Subban reconnaît que s'adapter à la LNH est un apprentissage difficile. Mais c'est là un apprentissage qu'il s'attendait à devoir faire.

« Quand j'ai été repêché par le Canadien, je ne m'attendais pas à que ce soit un jardin de roses pendant tout mon séjour dans l'organisation, a souligné le Torontois de 21 ans. Même après avoir connu du succès dans les séries, le printemps dernier, je savais que je devrais vivre un jour ou l'autre un processus d'apprentissage qui serait ardu.

« Si ce n'est pas à ta première année, ça va arriver un jour ou l'autre, a-t-il ajouté. Un exemple parfait dont je peux m'inspirer, c'est celui de Carey Price. Il a eu du succès, puis des moments difficiles. Et maintenant il est, selon moi, le meilleur gardien de la ligue.

« Je sais que je vais encore connaître des jours difficiles, mais je n'ai pas peur de vivre ces jours-là, a par ailleurs noté Subban. Il faut voir ça comme une occasion de s'améliorer. On ne devient pas un Andrei Markov ou un Nicklas Lidstrom du jour au lendemain. C'est mon objectif, je veux atteindre un jour le même niveau de jeu qu'eux, mais il faut du temps. »

Aussi confiant qu'avant

Subban est moins flamboyant qu'en début de saison, mais il se dit tout aussi confiant.

« J'ai un peu plus de maturité, mais j'ai encore la même mentalité. Je sais que des gens disent que je n'ai pas l'air du même joueur, mais j'ai la même confiance, a-t-il indiqué. Ma priorité est la même qu'en début de saison : je veux continuer à m'améliorer en tant que joueur. »

Subban s'est dit d'avis que ses récentes mésaventures - buts marqués par l'adversaire quand il s'aventure trop loin sur la glace ou quand il se trouve au banc des pénalités - ne sont pas attribuables à des fautes graves, mais plutôt à de simples coups de malchance.

« J'ai encore confiance quand je transporte la rondelle, a-t-il affirmé. Mais en ce moment, c'est vrai que je suis victime de malchances. Je ne dis pas que je prends toutes les bonnes décisions sur la glace... parfois, je commets des erreurs. Sauf qu'en ce moment, la rondelle ne semble pas rouler pour moi.

« Dans ce contexte-là, tu dois t'efforcer de jouer de manière intelligente, ne pas chercher à être celui qui va remporter le match à lui seul. Parfois, c'est dans ces moments-là que ça finit par coûter cher à l'équipe.

« Tout le monde vit ce genre de situation. C'est difficile, parce que moi, je n'ai pas beaucoup d'expérience, je ne sais pas encore comment composer avec ça. Mais selon les gens à qui je parle, il s'agit d'effectuer des jeux simples. Il ne faut pas cesser d'essayer de compléter de bons jeux, mais il faut comprendre que dans certaines situations, il faut s'assurer que la rondelle se rende bel et bien à destination (avant de porter son attention ailleurs).

« J'ai eu du succès dans la LNH, alors je sais comment il faut faire pour connaître une bonne prestation pendant 60 minutes. Il faut persévérer. »