Le nom de Patrick Roy a circulé abondamment au cours des dernières semaines. Les discussions ont été alimentées par le fait que plusieurs voient en lui le digne candidat pour se retrouver derrière le banc du Canadien de Montréal dès la saison prochaine. Mais quel genre d'entraîneur-chef est-il?

Jonathan Audy-Marchessault a évolué sous les ordres de Roy durant tout son stage junior. En quatre saisons complètes avec les Remparts, le joueur de centre dit avoir grandement apprécié l'approche employée par Roy, qui lui a permis de devenir un meilleur joueur aujourd'hui.

« Tout le monde le sait, Patrick est un gagnant. C'était le cas lorsqu'il était jeune, quand il jouait dans la Ligue nationale et présentement à la barre des Remparts », a expliqué Audy-Marchessault au RDS.ca. « Pour lui, perdre n'est pas une option. Comme tout bon compétiteur, il haït profondément la défaite. »

Le joueur de centre de 21 ans, qui évolue avec le Whale du Connecticut dans la Ligue américaine, a découvert en Roy un homme passionné, qui excelle dans la capacité de pousser ses joueurs à la limite.

« Il ne se contentait pas de demi-mesures », a indiqué celui qui a été le meilleur marqueur des Remparts en 2010-2011. « De plus, Roy était en mesure de s'ajuster à n'importe quelle situation, à n'importe quel système de jeu. En d'autres termes, sa gestion d'un match de hockey était irréprochable. »

Le même son de cloche est ressenti lorsqu'on parle à Marc-Édouard Vlasic, qui a joué sous les ordres de Patrick Roy lors de sa dernière saison dans le junior. L'actuel défenseur des Sharks affirme qu'il doit beaucoup à l'ancien gardien de but du Canadien et de l'Avalanche, qui a été un enseignant hors pair tout au long de ses trois années dans la LHJMQ.

« Il savait guider les défenseurs, lui qui a passé sa carrière à observer le travail de ceux-ci devant lui », a souligné Vlasic, qui est devenu un défenseur très fiable dans le circuit Bettman. « Il m'a grandement aidé à bien me placer en situation de surnombre en zone défensive. Ça paraissait qu'il connaissait la game et je peux dire que c'est principalement grâce à lui que j'ai pu atteindre la LNH à l'âge de 19 ans. »

Pour Cédrick Desjardins, le fait d'être le gardien de confiance d'un des plus grands de sa profession aurait pu comporter une pression supplémentaire, voire difficile à supporter. Cependant, il assure qu'en aucun temps, il n'a senti que Roy le sous-estimait. Il était un grand motivateur qui savait vouer toute sa confiance à ses meilleurs éléments.

« C'est un grand honneur d'être son gardien », affirme Desjardins. « Je sentais qu'on était sur la même longueur d'onde. Sa fougue et sa passion pour gagner des matchs était contagieuse. Il m'a donné confiance dès le début en mentionnant qu'on allait vivre ou mourir avec moi. Ça m'a certes motivé. »

Un bon communicateur

La réputation de Patrick Roy n'est plus à faire dans le monde du hockey. Toutes les personnes qui l'ont côtoyé de près et de loin savent qu'il est un homme à la fois émotif et intense. Mais dans le vestiaire, comment se comporte-t-il?

Selon Jonathan Audy-Marchessault, Roy communique bien son message auprès de ses joueurs sans être particulièrement proche de ceux-ci.

« Il était proche de son capitaine, mais c'est à peu près tout », reconnaît-il. « Pour ma part, j'appréciais cette distance entre l'entraîneur et ses joueurs. De cette manière, le coach demeure ferme, il reste une figure d'autorité. Roy était demandant, mais de nos jours, c'est ce que les joueurs ont besoin. »

Chose certaine, Audy-Marchessault assure que la porte du bureau de son entraîneur-chef n'était jamais fermée et qu'il était toujours enclin à discuter avec quiconque se présenterait devant lui.

« Patrick Roy a connu plusieurs entraîneurs dans la LNH; il a pris le meilleur de chacun afin de se former une identité », a pour sa part soutenu Vlasic, ajoutant qu'il a gardé contact avec son ancien patron. « Il savait comment prendre les joueurs, comment les traiter. Lorsque tu fournissais l'effort nécessaire lors d'une rencontre, il était de ton côté; mais en revanche, si ça ne te tentait pas, il s'assurait d'être sur ton dos. C'est un entraîneur juste. »

« Du temps que j'étais à Québec, il n'était pas surprenant de voir Patrick demander des conseils à Bob Hartley », a révélé Vlasic. « Il était conscient qu'il en avait beaucoup à apprendre et il n'hésitait pas à consulter ses contacts. »

Prêt à faire le saut?

Après sept saisons passées derrière le banc des Remparts, Patrick Roy pourrait être tenté de passer au niveau supérieur. A-t-il ce qu'il faut pour devenir un bon entraîneur-chef dans la Ligue nationale? Parmi ceux qui le connaissent bien, on s'accorde pour dire que oui.

« Si j'étais dans la peau d'un directeur général de la Ligue nationale, il serait l'un de mes candidats, c'est certain », a admis Cédrick Desjardins, qui a remporté la coupe Memorial avec Roy en 2006.

Celui qui évolue cette saison avec les Monsters de Lake Erie dans la Ligue américaine raconte que l'équipe championne des Remparts était composée de plusieurs têtes fortes. Or, Patrick Roy était en mesure de bien composer avec cette réalité. Certes, cette facilité à communiquer avec de gros égos ne lui nuira certainement pas une fois dans la Ligue nationale.

« Il n'a pas peur que ça brasse. Je suis certain que ses joueurs ne prendront jamais le contrôle de la chambre », a ajouté Desjardins.

À la lumière de ce qui a été dit, on peut conclure que les trois joueurs - qui ont eu Roy comme entraîneur-chef - voient d'un bon œil son éventuelle venue dans la LNH et concluent que Montréal serait l'endroit parfait pour lui, car ce dernier aime être défié. Avec le Canadien, un homme de défis serait servi à souhait.

« Ça fait déjà quelques années que j'estime qu'il est mûr pour coacher des joueurs professionnels », a fait savoir Audy-Marchessault. « Il sera assurément un entraîneur-chef de premier plan dans la Ligue nationale. »