BROSSARD - Il s’en est fallu de peu pour que Tom Renney ne saute sur la patinoire dans son uniforme d’entraîneur pour diriger l’entraînement d’Équipe Canada Junior jeudi matin! Mais on n’aurait pas pu blâmer le nouveau président de Hockey Canada car il vient de renoncer à une carrière d’entraîneur qui s’est échelonnée sur près de 25 ans.

Bien sûr, ce n’est qu’une plaisanterie puisque Renney s’est présenté en veston avec plusieurs dossiers à éplucher, mais il a pris le temps de s’adresser aux joueurs qui allaient entamer la deuxième séance de la journée.

« Je me sentais bien dans le vestiaire! », a-t-il admis, en riant, lors de sa première apparition médiatique à Montréal depuis sa nomination à la mi-juillet.

« Mais je suis vraiment à l’aise dans mon nouveau rôle et c’est merveilleux de faire partie de cet effort. Nous avons un mandat intéressant devant nous avec le tournoi qui sera présenté au Canada, c’est une année très spéciale. »

Lorsqu’il a renoncé à un retour derrière un banc de la LNH pour enfiler un chapeau fort différent, Benoit Groulx avait déjà été nommé l’entraîneur d’ÉCJ et Renney appuie cette sélection sans réserve.

« Je considère qu’il est un excellent entraîneur et une personne remarquable guidée par les bonnes valeurs. Vous allez remarquer que ça se traduit dans ses équipes et leur travail sur la patinoire. C’est un très bon choix et j’ai une grande confiance en lui », a assuré Renney sans avoir l’air de sortir la cassette médiatique.  

La première rencontre entre les deux hommes remonte à un lointain passé en Europe.

« J’ai dirigé contre lui il y a très longtemps quand j’étais l’entraîneur de l’équipe nationale et il jouait (en France) contre nous. Depuis, je l’avais croisé à quelques occasions, mais brièvement et nous avons eu une très bonne rencontre la semaine dernière », a confié Renney en remontant environ 20 ans dans le temps.

L’appréciation semble réciproque entre les deux hommes dont en raison du parcours bien garni de l’ancien employé des Canucks, des Rangers, des Oilers et des Red Wings.

« C’est merveilleux de miser sur une personne comme Tom dans ce rôle parce qu’il a cumulé tellement de tournois internationaux et d’expériences dans le monde du hockey. Nous savons que si nous avons un besoin, il sera une excellente ressource pour nous même s’il a beaucoup d’autres dossiers à gérer », a déclaré Groulx avant de reprendre la route vers Sherbrooke.

Renney peut bien vouer un grand respect à Groulx, mais l’un des mandats dont il a hérité en succédant à Bob Nicholson est celui de permettre au Canada de renouer avec l’or après une disette de cinq ans au Championnat mondial junior. Cet objectif passe par l’implantation d’une philosophie commune pour toutes les équipes de Hockey Canada.

« On veut aller dans ce sens, mais les entraîneurs doivent aussi avoir de la latitude pour effectuer leur travail. Nous voulons jouer d’une certaine façon en tant que pays et continuer de se développer. Peu importe les circonstances comme la grandeur de la patinoire ou le lieu d’une compétition, il y a une façon de jouer qui rapporte du succès », a soutenu Renney.

Même s’il oeuvrait dans la Ligue nationale, Renney a trouvé le moyen de suivre les dernières éditions du Championnat mondial junior et il comprend que les tentatives manquées du Canada depuis cinq ans provoquent des mécontents partout au pays.

« Nous devons être meilleurs et s’assurer que notre préparation soit optimale sans trop se soucier des méthodes des autres pays. Le plus important demeure de former une équipe et accepter d’évoluer dans des rôles qui sont parfois plus limités qu’à l’habitude », a insisté Renney sur les changements à apporter.  

Malgré son expérience, il a notamment mené ÉCJ à l’argent en 1999, Renney ne peut pas identifier de raisons précises des déceptions survenues.  

« C’est comme un coup de dés… Une journée, les gardiens excellent, mais pas le lendemain ou bien une blessure survient. Ça demeure un jeu qui se décide parfois par des fractions de seconde ou des centimètres sur la patinoire », a avoué le nouveau grand patron.

Renney espère bien sûr que les impondérables tourneront en faveur du Canada surtout que le tournoi 2015 aura lieu à Montréal et à Toronto.

« C’est probablement la plus belle chose qu’ils vivront depuis le début de leur carrière. En 1999, le Championnat avait lieu à Winnipeg et nous avions beaucoup apprécié l’expérience », a-t-il rappelé avec des yeux brillants.

Lors de son allocution aux joueurs, Renney leur a mentionné de retenir tout ce qu’ils pouvaient de cette expérience comme des atouts pour la suite de leur parcours qu’il se fasse dans le junior, dans la LNH ou avec ÉCJ.