Le troisième match entre le Rocket et les Thunderbirds de Springfield sera présenté mercredi à RDS et RDS Direct à 19h.

LAVAL – Les Thunderbirds de Springfield ont fléchi les muscles et tenté de jouer la carte de l’intimidation dans le deuxième match de la série demi-finale qui les oppose au Rocket de Laval.

À cheval sur la ligne entre la provocation et l’exagération, Will Bitten s’est donné comme mission d’entrer dans la bulle de Cayden Primeau chaque fois qu’une occasion se présentait. Dakota Joshua, son compagnon de trio plus costaud, a quant à lui fait ses dégâts dans le cours du jeu. C’est notamment lui qui a sonné – et éventuellement sorti du match – le vétéran Gabriel Bourque avec une mise en échec légale, mais limite.  

Pour leur retour devant leurs partisans, mercredi soir, les joueurs du Rocket n’ont certainement pas l’intention de courber l’échine et de tendre l’autre joue. Mais ils ne prévoient pas non plus succomber à une tentation de vengeance et initier les hostilités.

« C’est sûr qu’on va être prêts à répliquer s’il arrive quoi que ce soit, promet l’attaquant Jean-Sébastien Dea. Il faut protéger nos gardiens, nos joueurs, alors si ça commence à jouer comme ça, on va se le permettre aussi. Ça fait partie du hockey de séries, ce n’est pas toujours doux comme dans la saison. Des fois, les arbitres vont être un peu plus permissifs, alors il faudra se tenir debout et protéger nos gardiens. On va être prêts à toute éventualité. »

« On essaie vraiment de se concentrer sur notre game, insiste le défenseur Tobie Paquette-Bisson, qui avait affirmé que Bitten allait ‘avoir une longue série’ après la victoire de 4-2 du Rocket dimanche. Cayden est incroyable en ce moment, il est une des grosses raisons pourquoi on gagne. C’est sûr que moi, je suis là pour défendre mon gardien quand ça arrive, mais on ne veut pas trop embarquer dans leur jeu parce à 5-contre-5, on se sent vraiment confiants contre eux. On sait qu’on a l’avantage. »

« Le momentum est une chose importante, la discipline aussi, prône l’entraîneur-chef Jean-François Houle. Œil pour œil, dent pour dent, si tu te retrouves au banc des punitions et que tu perds le match 3-2, pas sûr que ça serait la même chose. La discipline est très importante et gérer tes émotions, pour le genre d’équipe qu’on est, c’est primordial. »

Cette noble retenue a beaucoup à avoir avec le fait que le Rocket a vu neiger.

En première ronde contre le Crunch de Syracuse, l’animosité naturelle entre deux clubs garnis de joueurs québécois a mené à quelques débordements. Dans leurs deux défaites, les Lavallois ont accordé trois buts en désavantage numérique et sont ultimement passés à quelques dizaines de secondes de l’élimination. Au tour suivant, ils ont laissé les Americans de Rochester tomber seuls dans ce panneau en route vers un balayage plutôt facile.

Maintenant que les bienfaits de la maîtrise des émotions ont été prouvés, il serait bête de renouer avec les mauvaises habitudes.

« Je pense vraiment que la première ronde nous a aidés, souligne Houle. Toute l’année, on a eu plusieurs différentes expériences. En début d’année, on prenait vraiment des mauvaises punitions. Ça nous a pris du temps à arrêter ça. Il a fallu qu’on assoit des gars, il a fallu qu’on en laisse dans les estrades. On a fait plein de choses pour essayer de couper ça. Ça n’a pas été facile. Alors aujourd’hui, c’est important d’apprendre de ça. »

Le Rocket ne sera jamais complètement à l’abri d’une rechute. Le plus bel exemple est survenu dans le dernier match, quand il a écopé de deux pénalités mineures en troisième période après que son avance eut été réduite à deux buts.

« Ça, c’est jouer avec le feu, n’a pas digéré le coach. C’est donner une chance à l’autre équipe de revenir dans le match. On ne peut pas faire ça. »

« Ça aurait pu virer de bord assez rapidement, convient Dea. Si on peut rester disciplinés en étant capables de rester robustes, je pense que ça va être notre meilleure option pour sortir de là avec la victoire. »

Paquette-Bisson pense quant à lui que la bruyante foule partisane pourrait se charger de faire une partie du travail pour l’équipe locale. La Place Bell devrait être remplie à pleine capacité pour les troisième, quatrième et cinquième match de la série.

« On est une équipe très émotive, on se plaint beaucoup et je pense qu’il faudrait laisser la foule parler à notre place, suggère le défenseur. Contrairement à d’autres endroits, ici les gens connaissent leur hockey. Ils savent quand crier, quand chialer. Je pense qu’on a juste à vraiment se concentrer sur notre match, les laisser faire ce qu’ils veulent faire et la foule va nous aider avec ça. »