C’est en écoutant Adam Cracknell nous parler des nombreux changements qu’il a connu cette saison que cette chanson de Willie Nelson s’est mise à résonner dans ma tête.

 

Acquis de l’organisation des Rangers jeudi dernier, en retour de l’attaquant Peter Holland, Cracknell se prépare à disputer son premier match à la Place Bell, dans l’uniforme du Rocket de Laval.

 

Cet uniforme tricolore sera le quatrième qu’il portera cette saison! Nul doute que Cracknell en a fait du chemin! Cette saison, il a donc porté les uniformes des Stars de Dallas et des Rangers de New York dans la LNH, puis ceux du Wolf Pack d’Hartford et du Rocket, dans la Ligue américaine. Disons que la vie de famille devient un peu étourdissante dans ces circonstances!

 

« L’aspect familial est le plus difficile. J’arrive ici peu de temps avant les Fêtes et j’espère faire un bout avec cette organisation. Pour le moment, la famille est à Dallas et profite d’une température beaucoup plus clémente! Mais ils viendront me rejoindre pour passer Noël tout le monde ensemble. »

 

En juillet 2016, Adam Cracknell et sa famille ont choisi Dallas, alors que l’attaquant profitait du statut de joueur autonome. Lors de la saison 2016-2017, il a disputé 69 matchs dans l’uniforme des Stars, étant utilisé régulièrement plus de 10 minutes par rencontre.

 

Cette saison, après avoir été laissé de côté pour le match inaugural de la saison, il a disputé sa première rencontre le 7 octobre à St. Louis. Ce fut sa dernière dans l’uniforme des Stars, qui l’ont soumis au ballottage.

 

Le lendemain, les Rangers réclamaient Cracknell. Les Blue Shirts ont utilisé leur nouvelle acquisition pour quatre rencontres, entre le 10 et le 19 octobre, avant de le céder à leur club-école, le Wolf Pack d’Hartford. L’attaquant de 32 ans a eu l’opportunité de jouer 15 matchs avec cette formation, avant d’apprendre jeudi dernier qu’il était échangé au Rocket de Laval. Comme le Rocket était sur la route, Cracknell a rapidement eu l’occasion de se familiariser avec ses nouveaux coéquipiers.

Cracknell se fait des amis chez le Rocket

 

« C’est bien d’apprendre à connaître la personnalité des gars. David Broll est le seul joueur que je connaissais à mon arrivée. C’était agréable d’obtenir une grosse victoire sur la route et de pouvoir contribuer. Cela a rendu les choses encore plus excitantes. »

 

Justement, Cracknell sait comment se faire des amis! À son 2e match dans l’uniforme du Rocket, il a marqué deux buts, dont le but vainqueur en prolongation, contre les Phantoms de Lehigh Valley. Ce but permettait de freiner à sept la vilaine séquence de revers du Rocket. Les joueurs étaient donc doublement excités lorsque Cracknell a trouvé le fond du filet. Pour le moment, le vétéran apprécie grandement le groupe d’individus qu’il côtoie dans le vestiaire.

 

« Les gars aiment s’amuser, mais sont également très sérieux quand vient le temps de mettre les efforts lors des séances d’entraînement, dans le but de gagner des matchs. J’aime ce que je vois jusqu’à présent, c’est un jeune groupe qui affiche une belle maturité. »

 

Un leader naturel

 

Une chose saute aux yeux, Cracknell semble déjà très à l’aise dans le vestiaire et semble déjà avoir gagné le respect de ses coéquipiers dans le vestiaire. Sylvain Lefebvre est heureux de pouvoir compter sur un joueur d’expérience comme lui.

 

« C’est un bon leader, qui a la capacité de s’adapter aux changements. À 32 ans, il arrive dans un vestiaire en étant capable de faire sa place. Il n’a pas besoin d’une lettre sur son chandail pour être un meneur à sa façon. »

 

L’entraîneur est également très satisfait du travail de Cracknell en désavantage numérique.Adam Cracknell

 

« On avait besoin d’un gars pour qui le désavantage numérique pouvait devenir son " dada ". Il est fier d’évoluer dans cet aspect du jeu et il fait déjà une grosse différence dans ce volet des matchs. »

 

En l’espace de deux matchs, Cracknell a déjà une influence positive sur un Markus Eisenschmid, qui est également reconnu pour son travail efficace à court d’un homme.

 

« Il est un gars fantastique et nous formons déjà une bonne équipe en désavantage numérique. En deux matchs, il nous a déjà beaucoup aidés avec ce qu’il apporte sur la glace et avec la personne qu’il est dans le vestiaire », indique Eisenschmid, qui a effectué un retour au jeu vendredi dernier à Syracuse, après 6 semaines d’absence.

 

Les débuts à Laval

 

Ce soir, Cracknell fera connaissance avec le public de Laval et il est déjà charmé par les installations de l’amphithéâtre du Rocket.

 

« C’est impressionnant, c’est le plus beau vestiaire dans lequel j’ai mis les pieds dans ma carrière. Nous sommes vraiment traités comme des professionnels, pour nous aider à atteindre la LNH.  Ce sera excitant d’évoluer devant des gradins remplis et je sais que les amateurs ici sont de véritables passionnés. Cela m’aidera certainement à devenir un meilleur joueur. »

 

Évidemment, comme tous les joueurs qui évoluent dans la Ligue américaine, Cracknell ne cache pas qu’il aimerait être rappelé par le grand club, surtout qu’il faisait partie du grand circuit, jusqu’à tout récemment.

 

« J’ai eu l’occasion d’évoluer au Centre Bell à quelques occasions et à chaque fois, je ne peux m’empêcher de jeter un coup d’œil aux bannières dans les hauteurs, au-dessus de la patinoire. C’est tout simplement une sensation différente de tous les autres amphithéâtres. J’aimerais passer du banc de l’adversaire à celui du Canadien et je ferai tout en mon possible pour y parvenir. C’est mon objectif principal. »

 

Après 208 matchs, au sein de six formations différentes dans la LNH et 524 matchs dans la Ligue américaine ou la Ligue de la Côte Est, Adam Cracknell espère souffler un peu et s’établir à plus long terme au sein de l’organisation du Canadien. À sa dernière année de contrat, rien n’est garanti qu’il ne se mettra pas à fredonner cet air connu de Willie Nelson dans quelques mois, mais d’ici là, il souhaite tout mettre en œuvre pour atteindre son objectif ultime, sous le thème de la stabilité.