LAVAL – La réalité de la Ligue américaine de hockey est éprouvante et elle aura eu raison du Rocket de Laval qui a flanché dans le dernier droit de la saison régulière après s’être accroché pendant plusieurs mois.

 

En s’inclinant, mercredi soir, au compte de 5 à 0, face aux Monsters de Cleveland, le Rocket (28-31-12) a officiellement été évincé des séries. Le verdict est tombé après un combat qui durait depuis de nombreuses semaines pour remonter dans le portrait éliminatoire.

 

Reconnue pour sa combativité, la troupe Joël Bouchard a tout simplement manqué de ressources de qualité pour poursuivre sa quête.

 

« Il ne faut pas se fier seulement aux victoires et aux défaites, on a eu de belles séquences avec une équipe extrêmement jeune. Dernièrement, ce sont les blessures qui nous affectent énormément. Récemment, on a perdu (Lukas) Vejdemo, (Jake) Evans, (Alexandre) Alain, (Alexandre) Grenier et c’est juste dans la dernière semaine. On avait uniquement deux vétérans, selon les standards de la Ligue américaine dans la formation pour le match de mercredi », a commenté l’entraîneur au lendemain du revers décisif.

 

À travers cette saison remplie de rebondissements, le Rocket a dû s’adapter aux pertes ou absences de joueurs comme Byron Froese, Michael McCarron, Michael Chaput, Brett Kulak, Kenny Agostino, Nikita Scherbak et Antoine Waked. On peut ajouter Dale Weise à cette liste.

 

Le constat était particulièrement frappant lors du dernier match avec une attaque peu menaçante outre Alex Belzile, Daniel Audette et Hunter Shinkaruk (qui connaît une saison difficile). Jake Evans aurait aidé, mais il s’est blessé tôt dans la partie. Il ne restait donc que Nikita Jevpalovs, Phélix Martineau, Hayden Verbeek, Thomas Ebbing, Michael Pezzetta, Morgan Adams-Moisan et Alex Kile.

 

« Dans la vie, je ne peux pas leur demander ce qu’ils n’ont pas non plus. En tant qu’entraîneur et qu’être humain, il faut être juste. Il n’y a pas beaucoup de gens qui aiment plus gagner que les coachs au hockey ou les athlètes, mais je dois avoir le recul et l’expérience de savoir ce que les gars peuvent donner. Je suis fier de leur niveau d’engagement. On a réussi à gagner des matchs à l’étranger avec 10-12 recrues dans la formation. On est parfois la meilleure équipe sur la glace, mais on manque d’habiletés offensives, d’expérience, de force physique et de maturité dans notre jeu. Si on projette dans l’avenir, les gars seront bien supérieurs dans deux ou trois ans », a admis Bouchard.  

 

À sa première année derrière le banc du club-école du Canadien, l’ancien défenseur de la LNH demeure assez satisfait.

 

« C’est évident que l’effort a été présent dans le dernier droit. Le manque de maturité est évident, on ne se le cache pas. Ensuite, les blessures ont augmenté les responsabilités de bien des joueurs qui commencent à avoir de la broue dans le toupet. Quand tu as 21, 22 ou 23 ans et que tu n’as pas d’expérience contre des équipes qui sont rodées pour les éliminatoires, je trouve quand même qu’on tire notre épingle du jeu », a noté l’enseignant passionné.

 

Durant que l’espoir existait encore, les joueurs du Rocket carburaient à l’adrénaline pour se maintenir dans la course. Désormais, ils doivent s’assurer de compléter la saison de manière encourageante.  

 

« Il y a beaucoup de gars dans l’équipe qui sont déçus, mais quand même fiers. Ce n’est pas fini, ils peuvent ajouter de l’expérience à leur parcours et certains se battent pour des postes dans le hockey professionnel. Je comprends que les gens à la maison regardent les résultats, mais on était à ,500 il y a une semaine et on était très fiers de nos gars avec un groupe qui a été décimé toute l’année et avec des jeunes qui ont hérité d’une charge plus élevée. Ma job, c’est de rester avec les joueurs et de continuer à enseigner », a commenté Bouchard.

 

Les réjouissances n’ont pas été nombreuses pour le Rocket et ses partisans pour cette deuxième année à Laval. Du côté optimiste, Alex Belzile s’est illustré, Jake Evans a démontré une progression inspirante, Daniel Audette a connu des moments intéressants tout comme Lukas Vejdemo, Alexandre Alain s’est adapté rapidement ce qui promet et Cale Fleury a prouvé qu’il détient le potentiel pour atteindre la LNH. Finalement, l’encadrement de Bouchard, Daniel Jacob, Alex Burrows et Marco Marciano semble en voie de renverser la vapeur surtout avec des ajouts comme ceux de Josh Brook et Cayden Primeau.

« Je dois être honnête avec les joueurs »